vendredi 25 juillet 2014

Ehawee - « Elle sourit »

  



Il y a un an nous étions sur une plage en Grèce, le blanc des maisons reflétait la chaleur de ce soleil si cher à ce beau pays. Ce jour là, nous avons fait la connaissance Somya, jeune femme française ici pour les vacances, les cheveux longs, la peau bronzée, le soleil, la mer… tout était réuni pour ne pas oublier cette rencontre. A 26 ans, Somya venait de lancer sa marque de bijoux - Ehawee. Nous avons discuté pendant une nuit entière, du Maroc de son enfance, de sa passion pour les Amérindiens, de son univers pavé de coquillages et d’or, de ses voyages en Thaïlande et à Bali

Un an après cette rencontre nous avions envie de vous faire découvrir son univers ainsi que cette jeune femme où l’orient et l’occident se mélangent au profit de son talent.


© Ehawee Paris 
Diplômée d’ESMOD, une carrière dans le Marketing, la presse, pourriez-vous nous raconter comment est arrivé l’univers des bijoux ?

Partageant ma vie depuis plusieurs années avec un jeune homme d'origine grecque, j’ai souvent l’occasion de revenir sur ces terres que j’ai appris à aimer. Tout est arrivé progressivement, j’aimais me balader pendant des heures sur les marchés à regarder les bijoux fait main par les artisans des îles, le tressage du coton et le gainage du cuir. Je suis rentrée cet été là dans une droguerie, et les idées sont arrivées sans même réfléchir, tout a débuté avec cet œil (Nazar boncuk), mon déclic était devant moi dans ce pays à la limite de l’orient et l’occident.





Pourquoi les bijoux ? 
Que cela représente t-il pour vous ?
© Ehawee Paris
                                                                                  Les bijoux ont tous ou presque une histoire, chaque femme peut vous raconter d’ou provient son bracelet, ce collier qu’elle porte chaque été, cette pierre fine qui est à son doigt depuis nombres d’années, c’est avant tout ça que j’ai cherchée, créer des bijoux qui racontent des histoires. Et puis il y a toujours une influence maternelle, se souvenir comme une madeleine de Proust des milles colliers et bracelets que l’on voyait briller sur sa mère. Les bijoux ont un imaginaire vaste, ils nous permettent de voyager de part leurs couleurs, leurs formes ou leurs matières et possèdent une force. Je crois en la force des pierres, ce sont elles qui nous choisissent et non l’inverse malgré ce que nous pouvons en penser. J’aime à croire que les pierres nous protègent, nous préservent et créent autour de nous une sorte de rempart qui éloigne les ondes négatives.




© Ehawee Paris


Parlez nous de Ehawee, quelle en est la signification ?

Ce prénom est arrivé bien avant, passionnée des Amérindiens depuis toute petite, mes recherches m’ont menée à la découverte de ce prénom féminin qui signifie « elle sourit ».  Il m’a accompagné durant de nombreuses années et quant est arrivé le moment de choisir, c’est tout naturellement qu’il s’est proposé à moi. C’est une marque féminine, positive qui défend les valeurs de partage, mettant en avant un univers ethnique et authentique. Mes bijoux sont avant tout crées pour une femme libre, épanouie qui aime rencontrer et partager.





© Ehawee Paris

Cuir, pierres semi-précieuses, pouvez vous nous en dire un peu plus sur la fabrication ?

- Lorsque j’ai débuté ce projet, je ne pensais qu’à une chose, faire du made in France… aujourd’hui je suis fière de cela, Ehawee est une marque de fabrication françaisefaite à la main soit par des ateliers parisien (notamment un joaillier travaillant pour Cartier) soit réalisé par moi même. Le travail des matières est la chose la plus importante. L’or utilisé est de 24 carat ce qui est de plus en plus rare. Je crée des bijoux à partir de matières authentiques, 100% naturellepierres fines, coquillages, or, argent, vermeil…  
Et le fait main est très important, l’irrégularité des objets est le signe d’une attention particulière de la main humaine. Aujourd’hui trop souvent remplacée par des machines, il est important de revenir à ces valeurs.





© Les Garçons aux Foulards

Vous en êtes aujourd’hui à votre seconde collection, racontez nous ?

- Pour ma première collection le coton, les perles de verre ainsi que l’or était la base de cet imaginaire des Cyclades. Le tout entremêlé j’ai voulu retranscrire ces paysages si lumineux et cette énergie si forte que peut transmettre la Grèce. Puis les Amérindiens m’ont rattrapé et le collier messager est né. Une croyance commune qui protège, éloigne les mauvaises ondes et sécurise l’esprit. J’ai longtemps recherché les origines des  traditions, je me suis imprégnée des énergies et cette amulette n’a été que la matérialisation de la loi du Karma : « Le karma représente en même temps l'action et la conséquence de l'action. Il est simultanément la cause et l'effet, car chaque action génère une force qui revient ensuite à nous telle qu'elle a été mise en œuvre. Tout le monde connaît l'expression « Nous récoltons ce que nous avons semé ». Ainsi, à l'évidence, si nous voulons créer le bonheur dans nos vies, nous devons apprendre à semer les graines du bonheur. La meilleure manière de comprendre la Loi du Karma est de devenir conscient de nos choix. » Le collier messager est une amulette contenant une bouteille en verre que l’on porte sur le thorax, libérant un message positif. Il est le lien entre la conscience et le monde qui nous entoure. J’ai fait beaucoup de Yoga et de méditation, un jour en lisant une phrase de Swami Sivananda maître sprirituel hindou « Servir, aimer, purifier, donner, méditer et réaliser. » j’ai décidée d’inclure quatre messages à ce collier, une sorte de mantra que chaque personne garde sur le cœur et peut se répéter chaque jour afin de l’aider à traverser sa vie.


© Les Garçons aux Foulards

Quelle sont ces phrases, que signifie t-elle ?

- Ce sont des messages positifs de personnalités importantes qui ont eu un impact sur notre société contemporaine. Chaque personne peut  choisir sa phrase, elle sont calligraphiées par une personne travaillant notamment pour Chanel et elle introduite dans cette petite bouteille, fermée, préservée afin d’être lue quand bon nous semble.
La première phrase est de Mandela « Ecrivez vous même votre destin et peignez vous comme les étoiles qui ont éclairée la voie vers un avenir meilleurs », puis Oscar Wilde est arrivé avec ces mots « Les folies sont les seuls choses qu’on ne regrette jamais » ensuite Charles Caleb Colton et cette citation « Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient » et pour finir j’ai fait le choix de Christopher McCandless « Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé » Ces grands Hommes ont tous un lien avec ce que nous sommes désormais, ils ont un jour dans leurs vie réfléchis à comment le monde pourrait être meilleur. 


© Ehawee Paris


Quelles sont les personnes qui vous inspirent aujourd’hui, et pourquoi ?



© Les Garçons aux Foulards
- Ce qui m’inspire ce sont les rencontres et les voyages. J’étais en Thaïlande il y a quelques mois et je reviens de Bali ou les pierres m’ont accompagnée durant tout mon séjour, j’ai envie de découvrir le monde, de me nourrir de chaque tradition et artisanat qui le peuple. Mon prochain grand voyage sera l’Inde en attendant je pars au Maroc très prochainement retrouver le parfum de mon enfance du jasmin et de la fleur d’oranger. Une nouvelle génération de créatrices a ouvert une voix, celle de prendre conscience du monde dans lequel on évolue. On peut faire du commercial vecteur d’image mais l’important est de savoir qui nous sommes et de garder son âme.


Garder son âme, cette phrase résonne dans ma tête depuis plusieurs mois, dans un monde ou tout va très vite, les images défilent, les mots sortent avant d’être pensés, les modes passent avant même d’être portées… Il faut garder son âme, croire en l’avenir de notre monde, mais surtout être soi même et toujours voir le positif dans chaque personne qui nous entoure, c’est une clef, en tous cas aujourd’hui grâce à toi Ehawee : je souris. Merci !


W.


© Les Garçons aux Foulards

lundi 14 juillet 2014

Haute Couture Parisienne – Best Of



L’été à peine commencé, que nous voici déjà sur les starting blocks pour découvrir les collections Haute Couture Automne Hiver 2014. Loin de toute idée de rentabilité, de marge, ou de coups de production, les créateurs, libres de toute contraintes, nous proposent leur vison de mode, mais aussi de la femme. Tout d’horizon parisien de nos coups de cœur très très Couture.
 
Chanel

Voyage au cœur d’un Versailles ressuscité par la maison Chanel ou Karl Lagerfeld a réussit à synthétiser l’esprit Grand Siècle en un défilé grandiose de simplicité et d’élégance. Avalanche de silhouettes blanches comme les murs des salons d’apparats, celles-ci sont rehaussées tout comme ceux qui les inspirent de précieux détails couleur or. Tweed chicissime et graphiques au tons de la collection, portées sur des sandales plates légères et aériennes.  Touches de rouge et de bordeaux, le pourpre sort de sa connotation impériale pour exulter dans les salons des plus riches capitales.

© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14

Volumes faisant échos aux paniers qui ont fait de la mode de la cour de France l’une des plus réputées d’Europe, retravaillés en néoprène moulé pour obtenir la beauté de la ligne sans pour autant être entravé par le carcan du panier. Broderies insensées au fil d’or nécessitant des centaines d’heure de travail par modèle, le défilé se termine par le clou du spectacle – une mariée enceinte (modernité oblige, la blanche mariée n’est plus virginale depuis longtemps) à la traîne spectaculaire, entièrement rebrodée de fils d’or, à l’esprit robe de cour. Majestueux.

© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14

Elie Saab

Maître incontesté de la Haute Couture, Elie Saab, continue, saison après saison d’habiller les plus belles et plus riches femmes de la planète. Et la raison en est sans doute simple, loin de courir après une ultra modernité de bon ton, Elie Saab, se concentre sur le vêtement et le désir de ses clientes, avec un seul objectif, celui e les rendre encore plus belles. Nulle excentricité non maîtrisé, nul jeu de coupe non calculé, Elie Saab fait des robes et il les fait bien !


© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14 
© Elie Saab Haute Couture FW14

Voyage en eaux profondes pour cet automne hiver, la collection Haute Couture s’inspire de la richesse et de la poésie des fonds marins, pour recouvrir les mousselines légères de broderies aux formes aquatiques. Milliers d’heures de broderies mains pour reproduire la magie des coraux, des perles (de culture) et autres espèces de la faune et de la flore vivant au cœur d’un univers magique et mystérieux.


© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14

Nuances de couleurs faisant échos à l’esprit de la collection, le défilé commence par une dizaine de passages dans des dégradés de bleu et de marine, hommages aux couleurs des mers et océans. Univers aquatique qui laisse place à la couleur du corail emblématique des trésors marins, pour enfin exulter dans un véritable bain d’or liquide. Somptueux.


© Elie Saab Haute Couture FW14

© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14


Giambattista Valli

C’est à un bien joli voyage que nous invite le couturier Giambattista Valli. Fuyant la réalité d’une saison automnale souvent morose, le styliste italien nous entraine avec lui dans une explosion florale, à la fraicheur et à la légèreté déconcertante.


© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14 
© Giambattista Valli Haute Couture FW14

Dizaines de mètres de tulle blanc, avalanche de fleurs brodées, faisant échos à la luxuriance des jardins italiens au printemps, imprimés tropicaux, ou encore jeu de rayures graphiques en noir, blanc et transparence, volumes et esprit année 50 ; on croirait resurgir un Autant en emporte le vent de légende - version contemporaine bien sur ! Merveilleux !

© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14

Maison Martin Margiela

Etonnante surprise que celle de ce défilé Maison Martin Margiela Haute Couture, ou plutôt devrions nous l’appeler Ligne Artisanale, comme l’aimait à la nommer son ancien créateur. Car outre le très beau spectacle proposé par le studio de la maison du groupe Diesel, nous avons également eu la chance de découvrir grâce à Suzy Menkes, le nom de celui qui se cache derrière la horde de petite blouse blanche et qui tel un chef d’orchestre en dirige les mouvements – le jeune et talentueux Matthieu Blazy. Un nom qui fera à n’en pas douter de plus en plus parler de lui à l’avenir.

© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14


Mais plutôt que de nous intéresser au créateur, intéressons nous plutôt aux créations d’une richesse inouïe pour cette saison. Périple exotique et coloré, Maison Martin Margiela rend hommage au Pays du Soleil Levant, si cher et qui inspira autant le fondateur de la maison. Silhouette japonisantes, mais forcément revisitées, les magnifiques kimono peints traditionnels deviennent ici des robes aux découpes simples, mais dont les dessins deviennent broderies mains.
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14 
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14

Explosions de motifs floraux, travaillés en all over ou en savants patchworks assemblés. Iris, glycines, paon, tigres, impossibles de ne pas faire référence à l’art de la fin du 19ème siècle qui vit se développer un attrait tout particulier pour tout ce qui venait d’extrême orient, et qui inspira des artistes de génies, Vincent Van Gogh en tête. Et pour moderniser le tout ? Un bombers en satin de soie brodé – futur must have !


© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14

Rami Al Ali

Collection tout en délicatesse, comme toujours chez le couturier d’origine syrienne Rami Al Ali. Fidèle à ses origines orientales, Rami Al Ali habille les femmes pour les rendre belles. Plus axé sur le travail d’embellissement des tissus que sur l’excentricité de la ligne, les silhouettes sont fines, fluides, dégagées des oripeaux inutiles.

© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14

Inspiré par le monde végétal, la femmes Rami Al Ali, se déploie telle une liane urbaine, vêtue de nuances de vert, ou de rouge sanguins, de broderies aux motifs fleur ou encore de savant jeux de plissés, rappelant les nattes antiques à base de feuilles de papyrus. Collection aux forts accents exotiques, les feuillages exubérants de la nature se traduisent ici en de savants et délicats dévorés, jeux de transparences, ou travail méticuleux de plissés ou de superpositions de « feuilles » de chiffon. Eblouissant.


© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14

© Rami Al Ali Haute Couture FW14

Ulyana Sergeenko

Ulyana Sergeenko vient des froides contrées russes et cela se voit ! Epouse du milliardaire Danil Khachaturov, celle ci a fondée sa maison de couture en 2011 et depuis, la créatrice (mais aussi photographe, bloggeuse, socialite…) présente à Paris chaque saison, une collection riche, opulente, à l’image d’une certaine Russie Eternelle. Pour cette collection, la jeune femme voulait donner à voir aux travers ses silhouettes l’image du «premier quart du XXe siècle, une époque utopique, excitante et légèrement effrayante de l’histoire russe». Programme ambitieux cela va sans dire pour celle plus habituée du faste et du glamour que de la conceptualisation du constructivisme russe…


© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

De cette période artistique, nous en retiendrons surtout certaines formes géométriques, et l’association des blancs, des noirs, des rouges orangés chers à Malevitch, que l’on retrouve sur des ensembles de jour en laine mohair, twistés de cuir vernis, ou bien en dégradé sur un long vison blanc. Fourrure omniprésente tout au long du défilé, mettant en avant un travail de façon remarquable, associant, visons rasés, renards argentés, empiècements de broderies et de cristaux, de quoi ravir les riches clientes d’Ulyana Sergeenko et leur permettant d’affronter les rigueurs du froid sibérien. Et quand enfin, celles-ci s’apprêtent pour le soir, la fourrure tombe pour laisser place à des robes du soir au volumes glamourissimes en velours de soie rasés, rebordées, ou encore en mini combi bustier noir. Nul doute, Moscou est descendu s’encanailler sous de plus chaudes contrées !


© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

A.