mardi 25 octobre 2011

La Mode – éternel recommencement ou vilaine copie ?

Le célèbre dicton nous dit : « La vie est un éternel recommencement, tout comme la Mode d’ailleurs ». Remarque indéniable de pertinence lorsque l’on voit l’avalanche de la tendance « Vintage » qui a déferlé depuis une décennie sur les podiums et sur nos gardes robes par la même occasion. Elégance 50’s, Volumes 60’s, imprimés et jupons 70’s, Talons et carrures 80’s, et j’en passe ; les créateurs, couturiers, et autres enseignes de Fast fashion prennent, reprennent, et re-reprennent les codes des décennies passées avec plus ou moins de succès. Inutile de faire la liste des collections inspirées de la fameuse silhouette Bar de Monsieur Dior, des tailleurs en Tweed de Mademoiselle Chanel ou des Sahariennes et Smokings de Monsieur Saint Laurent, celle-ci serait forcément incomplète tant ces modèles sont « réinterprétés » saison après saison. Cet hiver marque cependant un tournant. Passionné par l’univers de la Mode et par celui des codes de l’imagerie Publicitaire, il m’a été impossible de passer à coté d’une « nouvelle (vilaine) tendance », celle de la copie publicitaire ! Si, si ! Incroyable, mais vrai, les marques dites de Luxe s’inspirent de l’univers de leurs ainés afin de lancer de nouveaux produits commerciaux.
Premier choc publicitaire, un matin, tôt, sortant de chez moi, m’apprêtant à prendre le métro et découvrant « 4 par 3 » la nouvelle campagne Eyewear Dolce & Gabbana. Habitué de l’esthétique érotico-virile du duo de créateurs Italien, le choix de David Gandy, déjà présent à plusieurs reprises dans les campagnes de la marque ne fut pas étonnant. Ce qui le fut en revanche, fut la photo en elle-même. Non pas, que le corps d’un homme nu à la plastique « parfaite », simplement « vêtu » d’une paire de lunettes me choque (loin de là), mais elle me fit instantanément penser à une autre photographie, bien plus célèbre quant à elle.

© Dolce & Gabbana Eyewear - AW/11

Flashback
1971, Monsieur Yves Saint Laurent, créateur de génie au style terriblement irrévérencieux, pose nu sous l’objectif du photographe Jean-Loup Sieff pour la campagne publicitaire du parfum YSL Pour Homme, faisant en un éclair le tour du monde, et fixant à jamais l’esthétique subversive de ce cliché dans nos mémoires.

© Jean-Loup Sieff - Yves Saint Laurent - 1971

Impossible de nier la ressemblance de ces deux clichés. La pose tout d’abord, corps de biais mais visage de face, l’absence de couleur, en noir et blanc, le spot de lumière blanche entouré de sombre, la nudité d’un homme, cette jambe relevée cachant un sexe qui ne trouverais sa place dans cette esthétique purifiée, cette paire de lunettes enfin, aux volumes quasi fac-similés. L’inspiration est indéniable, mais la référence non soulignée et encore moins justifiée, est difficilement explicable. Plagiat intellectuel ? Calque esthétique ? Ou simple hasard stylistique ? Je vous laisse juge de cela…

Autre marque, autre publicité et autre exemple : intéressons nous à présent au dernier né des parfums Valentino : Valentina ! Passant outre l’absence totale d’originalité quant au nom de ce nouveau jus ; attardons nous quelques instants sur les codes esthétiques de sa campagne, rappelant étrangement une toute autre…
Et commençons pour cela par la vidéo publicitaire, au travers de laquelle, je l’ai, tout comme vous, découvert sur nos petits écrans de télévision !



Italianité musicale, esprit léger et festif, tenues élégantes, une Freja Beha Erichsen fraiche et impertinente ; tous ces ingrédients réunis pourraient réaliser une très belle campagne, s’ils ne me faisaient pas penser de façon indéniable à l’un des succès commerciaux des parfums Chanel – Chance !
Démonstration en images!
Prenons le flacon Chance de Chanel, de forme ronde, aplatit afin d’avoir la forme d’un gros médaillon…


© Chanel

Ajoutons-lui quelques fleurs de Camélia (signature visuelle et identitaire indiscutable de la Maison Chanel depuis plusieurs décennies !..), l’air de rien…

© Chanel


© Chanel

Ainsi qu’un vilain bouchon qui déséquilibre l’ensemble (il faut bien se différencier un peu tout de même) !
Prenons enfin comme égérie, l’héroïne des publicités Chanel depuis déjà 2 saisons, à savoir la célèbre mannequin Freja Beha Erichsen, en l’habillant pour l’occasion avec des vêtements aux codes de la maison de la rue Cambon…

© Chanel SS/11 - Freja Beha Erichsen

© Chanel AW/11 - Freja Beha Erichsen

© Chanel AW/11 - Freja Beha Erichsen

Et nous obtenons ainsi le nouveau Valentina , dernier né des parfums Valentino!


© Là, j'hésite franchement pour le crédit!...


Parfois les choses se passent de commentaires....
A.

mercredi 19 octobre 2011

Douce rêverie Parisienne - Paolo Corona - Collection 0

Page vierge, sans cesse réinventée,  la Fashion Week a toujours cela de bien, quelle laisse une place importante à la jeune création. Présentations presse, premiers défilés, ou même toute première collection, nombreux sont ceux qui profitent de cette période à l’énergie incroyable pour tenter d’attirer l’attention de la presse internationale et des acheteurs, présents à Paris, à ce moment là. Et certains y arrivent avec brio ! C’est le cas cette saison d’un jeune styliste, Sarde de naissance et  Parisien d’adoption, qui a su retenir toute notre attention : Paolo Corona.

© Les Garçons aux Foulards

Autodidacte et passionné de mode et de création, Paolo Corona, après avoir fait ses classes chez Emmanuel Ungaro, Junko Shimada et avoir suivi la formation de broderie, dont il est passionné, chez Lesage, décide de lancer sa propre collection femme. Et c’est dans un élégant salon de la rue Danielle Casanova qu’il l’a présenté il y a deux petites semaines, lors d’une soirée évènement réunissant professionnels du secteur, journalistes et bloggeurs mode!

© Les Garçons aux Foulards
 
© Les Garçons aux Foulards

Pour cette Collection 0, Paolo Corona choisit comme thématique principale celle des 4 Eléments, en l’honneur à la Nature Sarde au milieu de laquelle il a grandit, et qui a marquée, par sa beauté et sa richesse toute son enfance, et qu’il a souhaité partager et faire découvrir par le biais de  quatre incroyables modèles Couture ainsi que leur déclinaison commerciale.

La Terre : Robe bustier asymétrique, travail de plissé sur mousseline de soie rose-thé dégradée, portée sur une combinaison en tulle transparente brodée main d’un fil or.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards



















L’Eau : Incroyable robe bustier courte, subtil camaïeux de mousseline de soie  verte, jeu de plissé et d’entrelacs inspiré par le travail de vannerie traditionnel Sarde, col-collier entièrement brodé de corail, de turquoises et de quelques touches de cristaux Swarovski.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards

Le Feu : Spectaculaire robe longue ; dos nu, drapé en mousseline de soie, dégradé de cuivre rouge au Terre de Sienne, bustier en tulle transparent brodé d’une branche de genévrier.



© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards
L’Air : Longue robe aérienne en soie blanche, rebrodée de cristaux Swarovski qui soulignant la taille.


© Les Garçons aux Foulards


 
© Les Garçons aux Foulards




Leitmotiv esthétique présent tout au long de la collection, le Genévrier, arbre symbole de la Sardaigne, cristallise à lui seul, la grâce, la pureté et la beauté sauvage de cette île Méditerranéenne si chère à Paolo Corona. Traité de façon imagée en broderies, il est également présent de façon physique par la très belle mise en scène réalisée par le photographe de mode Christian Wiggert, ainsi que par les quelques bijoux, ceintures-corset et pochettes réalisées en bois de genévrier poli à la main, à la douceur et à la légèreté extrême. Accessoires presque symbolistes, finitions or ou cuir, reprenant les courbes de la Nature, ils synthétisent à eux seul la femme Sarde : fragile, naturelle, délicate et forte à la fois.

© Les Garçons aux Foulards

Jeune homme timide et sensible, Paolo Corona se dévoile ainsi, au travers d’un colorama pastel, de matières précieuses et de détails raffinés. Subtile association de l’inspiration Sarde au savoir-faire Français, les modèles de cette Collection 0 sont un émerveillement des sens à tout égard, et nous plongent avec délice dans un monde onirique et enchanteur. Et c’est avec impatience que nous attendons dans quelques petits mois, la découverte des modèles de la prochaine collection Automne-Hiver 2012. D’ici là, nous souhaitons beaucoup de succès à la jeune maison Paolo Corona !
A.

Et en bonus, l’excellente vidéo du Shoot Time Paolo Corona réalisée par Alexander van Walsum !





lundi 17 octobre 2011

Ventes Privées Le Mont Saint Michel

Bon, il est à présent impossible de ne pas admettre la réalité : l’automne, son frimas, ses arbres dépeuplés, ses journées raccourcissant,  se sont bel et bien installés dans nos contrées ! Point positif, la période des Ventes Privées est de retour !
Et nous allons débuter la danse, avec l’une de mes marques favorites, Le Mont Saint Michel ! Ses mailles pour homme et pour femme, son esprit rétro, ses modèles colorés et confortable, on a-do-re !!!!!
Et comme tous les ans, nous allons courir aux Ventes Privées Le Mont Saint Michel organisées cette saison encore au cœur de la très mode et très pointue Librairie Ofr.
Et le tout, comme toujours, à pris très doux !
Alors, dès demain matin, on fonce, car cela ne va durer que deux petits jours, et on dit merci aux Garçons aux Foulards !!!! 
A.

jeudi 13 octobre 2011

Paris Fashion Week - Nos coups de coeur spécial Jeunes Créateurs

Suite à notre premier volet spécial Paris Fashion Week SS/12, intéressons nous à présent à la nouvelle scène mode. Jeunes créateurs (et moins jeunes), étrangers de naissances et parisiens d’adoption, choisissent la capitale française afin de présenter leurs collections. Loin (ou un peu plus loin que leurs confrères) d’une certaine tendance générale prodiguée par les célèbres cahiers, et d’enjeu financiers considérables, ils dépoussièrent un temps soit peu les classiques salons parisiens, à grands coups d’imprimés exotiques, de couleurs chatoyantes ou au contraire d’esprit dark et edgy. Focus sur 6 d’entre eux qui ont particulièrement attirés notre attention.
La maison Carven et son nouveau Directeur artistique Guillaume Henri, ont une nouvelle fois réussi à créer l’événement. Alchimie incroyable du style Henry, la femme, ou plutôt devrais-je dire la jeune femme, Carven réussit le pari audacieux d’être douce et forte à la fois. Faussement ingénue, au style radical chic, la femme Carven aime le cuir (et nous aussi d’ailleurs), aime les associations de matière, aime l’extravagance de la couleur et des imprimés façon wax, tout comme le minimalisme du noir associé au blanc.  Coté longueur, le Printemps-Eté prochain sera court. Shorts taille haute portés avec une veste col châle, et une chemise en popeline de coton au col strictement boutonné mais au décolleté généreusement dévoilé. C’est cette association, ce contraste qui nous plait particulièrement chez Carven, cette façon de se jouer des codes, tout les respectant un travail « couture » pour un résultat toujours aussi probant ! Un grand bravo pour cette très belle (et très forte) collection !

© Carven SS/12

© Carven SS/12

© Carven SS/12

© Carven SS/12

© Carven SS/12

© Carven SS/12

La plus parisienne des créatrices Irlandaise, Sharon Wauchob (nouvellement promue à la direction artistique de la marque Edun), loin de ses débuts edgy, a présentée pour l’été prochain une collection  plus féminine que jamais avec au menu : mousselines de soies imprimées, dentelles françaises, effets de trompe l’œil, jeux de superposition et de transparence, franges brodées main. Une collection d’une extrême fraicheur, dégageant un sentiment de liberté, une élégance subtile et raffinée, et qui a été fortement remarquée par la presse.


© Sharon Wauchob SS/12

© Sharon Wauchob SS/12

© Sharon Wauchob SS/12

© Sharon Wauchob SS/12


La créatrice Japonaise Tsumori Chisato, installée à Paris depuis 2003, a une nouvelle fois, fait défiler son univers ludique et colorée. Grandement inspirée cette saison par la thématique du Voyage, et de l’Afrique et les années 50, les motifs géométriques, abstraits, naïfs, les couleurs, le wax et le rafia se mélangent avec bonheur aux tenues d’inspiration traditionnelle japonaise. La créatrice japonaise, nous raconte ainsi, au fil des silhouettes, une belle et incroyable histoire ; celle d’une jeune héroïne japonaise, parcourant les vastes étendues d’Afrique, à la parfaite élégance d’un personnage de Mad-Men. Travail de grosses mailles frangées, minishorts tailles hautes, robes boutonnées à la désuète allure vitaminées d’imprimées Cocotier, ce qui aurait pu être une mascarade, ne l’est pas, bien au contraire ; Tsumori Chisato ayant réussit l’audacieux pari de nous transporter aux confins de nos frontières, dans un monde onirique dont elle seule garde farouchement les clés ! Nous avons adoré ! Mention spéciale aux ravissantes ombrelles, mi-Geisha, mi-Sahara rehaussées d’imprimés animaliers !
© Tsumori Chisato SS/12

© Tsumori Chisato SS/12
© Tsumori Chisato SS/12

© Tsumori Chisato SS/12
© Tsumori Chisato SS/12

© Tsumori Chisato SS/12
© Tsumori Chisato SS/12

© Tsumori Chisato SS/12
© Tsumori Chisato SS/12

© Tsumori Chisato SS/12

La créatrice Anversoise Ann Demeulemeester signe cette saison une collection Printemps Eté toute en longueur et en transparence avec un travail de dégradés de blanc vers le noir, coloré par quelques notes roses poudrées. Jeu de superpositions des vêtements et des matières, effet masculin-féminin, androgynie contrôlée, la femme Ann Demeulemeester cultive plus que jamais cette ambigüité de femme-femme, provocante,  presque sensuelle, enveloppée de mètres de mousseline de soie, tout en adoptant un vestiaire fort et architecturé, inspiré des vêtements masculins.

© Ann Demeulemeester SS/12
© Ann Demeulemeester SS/12


© Ann Demeulemeester SS/12

© Ann Demeulemeester SS/12


© Ann Demeulemeester SS/12

© Ann Demeulemeester SS/12

Toujours dans l’esprit de l’école du Nord, le duo de choc Peachoo + Krejberg a présenté pour la prochaine saison, l’une de ses plus belles collections. Au menu, la vision poétique d’une femme entre romantisme, légèreté et bien sur, la pointe toujours « Edgy » chère aux deux créateurs. Blanc et noir toujours majoritaires, mais incroyables éclats de jaune et de rouge, en aplats de couleurs sur soie, tout comme en détails, en franges, en broderies. En un mot : Superbe !


Enfin, l’inclassable et talentueux styliste indien Manish Arora  n’a pas défilé, comme à son habitude, une fois à Paris, mais deux ! En effet, la star de la mode Indienne, celui qui ose toutes les extravagances sur les podiums ces dernières saisons, s’est vu confié la Direction Artistique de la maison Paco Rabanne. Et pour une fois, nous disons oui, sans hésitation aucune ! Qui mieux que l’impertinent Manish Arora aurait le talent d’insuffler une nouvelle force à cette marque qui transforma pour toujours l’histoire de la Mode durant les années 60 à coups de mini en cotes de mailles et autres robes métalliques ! Et c’est d’ailleurs une inspiration réciproque qui s’est produit cette saison. Le travail de coté de mailles métalliques aux couleurs or, argent et bronze s’est retrouvé au cœur de l’univers coloré, exotique et ethnique de Manish Arora.


© Manish Arora SS/12

© Manish Arora SS/12

© Manish Arora SS/12

© Manish Arora SS/12

© Manish Arora SS/12

Manish Arora, ayant quant à lui, apporter sa vision très « Couture » de la Mode, à l’ADN futuriste de Paco Rabanne. Univers futuriste qu’il a d’ailleurs parfaitement réussit à faire revivre avec un final éblouissant de robes métallisées aux formes géométriques accentuées. Epoustouflant !

© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12

© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12

© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12

© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12

© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12


© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12
© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12


© Manish Arora pour Paco Rabanne SS/12

A.