jeudi 12 mars 2015

OOTD – Direction les défilés

© Les Garçons aux Foulards

Il flotte toujours une énergie bien spécifique en période de Fashion Week. Journalistes, buyeurs, photographes, blogueurs du monde entier, se donnent rendez-vous quelques jours dans l’année à Paris pour la semaine des collections, enchaînant les défilés aux 4 coins de la capitale. Excitation toute particulière de découvrir les visions quasi artistiques des créateurs pour la saison prochaine, mais aussi de l’ambiance, des mannequins défilant de façon quasi frénétique sous le crépitement des flash des photographes et la rythmique des sons électroniques. Mais aussi le plaisir, un peu égoïste de s’habiller, avec un petit degré mode de plus. Et en période de Fashion Week, il y a deux écoles. Ceux qui en font des tonnes, prêts à tout pour se faire remarquer, espérant coûte que coûte être photographiés par les street styliste du net ; mixant avec excès couleurs, matières, volumes, imprimés, frisant parfois même les limites du ridicule. Et ceux, plus discrets, adeptes à l’image des écoles belges ou japonaises, du « Less is more », misant sur la discrétion et les détails, préférant jouer une forme de retenue vestimentaire, mettant en avant le travail du créateur et la collection présentée plutôt que sa propre personne. Option vers laquelle comme toujours nous nous sommes orientés, correspondant d’avantage à notre vision personnelle de la mode.

© Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards

Une silhouette faussement classique, détournant les pièces emblématiques du vestiaire masculin  avec un twist. Associations de flanelles grise, noire, de popeline de coton blanche et de cachemire noir formant un uniforme radical, mixant pièces de créateurs et trouvailles plus mass market, pour se glisser, sans passer totalement inaperçu, de défilés en défilés. Décryptage de la tête au pied et de pied en cap !

-       Un foulard – accessoire indispensable pour tout Garçons aux Foulards que nous sommes, en version graphique, imprimé sur une étamine noire tachetée de blanc  Damir Doma

© Les Garçons aux Foulards

-       Une veste – noire bien sur, en flanelle de laine pour détourner son côté smoking, avec un jeu de col  châle intégré au bâtis de la veste qui m’a fait définitivement craquer ! Givenchy

© Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards

-   Une chemise – en popeline de coton blanche dont le col et les pans dépassent pour apporter de la lumière et une touche graphique à l’ensemble H&M

-       Une maille – en cachemire noir et à col rond, le pull over intemporel se détourne à coups de bords côte et de finitions inspirées de l’univers du sportwear – Lafayette Collection

-     Un pantalon – à l’esprit sarouel, masculin à double pince, presque austère en flanelle grise, bas cigarette et revers forcement court, jeu de pans croisés à l’avant et à l’arrière Zara

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards

-       Une pochette – plus encore, une sorte d’uniforme mode qui ne me quitte jamais, et dont j’adapte uniquement la couleur selon la tenue du jour, obligeant à résumer avec style en quelques centimètres carrés ses priorités de la journée - Balenciaga

© Les Garçons aux Foulards

-       Une paire de soulier – pièce favorite de cette tenue et vrai coup de cœur de cette saison, cela faisait bien longtemps que les Fussbett, modèle emblématique Marni, me faisaient de l’œil. Inspirées par une silhouette quasi monacale, unisexe, elles se reconnaissent par leurs semelles cuir, gomme, cordage d’espadrille et les franges de cuir inspirées des mocassins masculins classiques. Hésitant, me posant toujours la question de savoir si elles pourront s’associer facilement ou non avec ma vie quotidienne, il faut parfois savoir s’accorder un petit coup de folie stylistique et surtout s’amuser. En conclusion, avec une paire de chaussettes en cachemire, elles sont parfaites pour cette fin de saison hivernale, et j’attends avec impatience le retour des beaux jours pour les porter encore et encore - Marni


© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards




A.

mardi 3 mars 2015

Milan – Les 12 commandements Anti-Fashion


Alors que vient de se terminer aujourd’hui la Fashion Week de Milan que dire, outre essayer de vous livrer en quelques petits commandements teintés d’humour notre désarroi face à des collections hiver frisant avec le ridicule, le vulgaire, le vintage, la copie, voir un peu de tout cela réunit. Milan vit encore sur le souvenir de ses heures glorieuses et ne nous convainc toujours pas. Entre un baroque plus vraiment d’actualité et un minimalisme aux antipodes de la culture italienne, Milan est perdu et nous livre une très belle leçon d’anti mode !

A. comme Astrologie

Peter Dundas, l’ancien directeur artistique de la maison italienne Pucci, serait-il devenu superstitieux ? C’est du moins ce qu’il nous fait penser avec ce dernier défilé des plus astrologique. Scorpion, Sagittaire, Lion ou Capricorne, tout le monde s’en prend pour son signe ! Mais n’est pas Madame Irma qui veut, et Peter n’a sans doute pas trouvé dans les chimères de sa bonne étoile la tendance de l’hiver prochain ! Alors mesdemoiselles, s’il vous plait, éviter de porter des tenues qui pourraient être sponsorisées par la Française des Jeux !  

© Pucci FW15
© Pucci FW15
© Pucci FW15
© Pucci FW15


B. comme Béret

Hommage au Saint Germain Existentialiste de Sartre, de Simone de Beauvoir ou encore de Juliette Gréco ? C’est le message que certaines griffes telles que Luisa Beccaria, Fay ou encore Gucci on eut l’envie de véhiculer. Mais j’ai bien peur qu’un béret, une paire de lunettes à grosse monture et une silhouette faussement danseuse ne suffisent pas à faire l’illusion. Quant aux ballerines façon espadrilles catalanes à lacets pompon fourrure, elles nous font tristement rappeler que durant de nombreuses années le petit nom de la griffe italienne au double G fut Gucci(hotte).

© Luisa Beccaria FW15
© Gucci FW15

B. comme Borat

Mais comment Francesco Scognamiglio a-t-il pu avoir l’idée saugrenue de refaire en version faussement couture le plus célèbre et plus ridicule slip du 21ème siècle ? Alors certes, il s’agit sans doute ici d’un modèle une pièce plus échancré, plus décolleté, mais la finalité est la même. Et lorsque l’on voit la tête des malheureuses mannequins portant ce mono brésilien en soie et dentelle un peu kitchy, on imagine le plaisir infini de sa coupe… et surtout l’envie de se cacher sous la couette servant de manteau

© Francesco Scognamiglio FW15
© Francesco Scognamiglio FW15

E. comme crise d’Epilepsie

Prenez une friperie dans le Midwest américain, mettez-y quelques jeunes filles rebelles et un peu ravagées, laissez agir une petite demi heure et vous obtiendrez les looks les plus cacophoniques qu’il soit possible d’imaginer. Imprimés, matières, textures, couleurs, longueurs, boulimie de références stylistiques, c’est à une véritable crise d’épilepsie mode que sont livrés nos pauvres yeux lors de la dernière collection Au jour le jour ! Affreux !

© Au jour le jour FW15
© Au jour le jour FW15


F. comme Fête des Mères

Ce  n’était pourtant pas le Fête des mères en Italie. Mais Domenico Dolce et Stefano Gabbana doivent avoir pas mal de choses à se faire pardonner par leur maman pour oser livrer une telle collection ! Quelque part entre Plaisir d’offrir - Joie de recevoir et le look Mère-Fille de Comptoir des Cotonniers, pour l’hiver prochain la femme Dolce & Gabbana a des soucis à se faire ! Car derrière les roses rouges se cache une bien terrible névrose liée à la mère, qu’il faudra s’empresser de dénouer avec l’aide de son psy chéri. Car non mesdemoiselles, on ne s’habille pas comme maman, non mesdames, on ne veut pas que sa fille soit un petit réplica de soi et non tout le monde ! Et si enfin on a quelque chose à dire à sa maman, n’y a-t-il pas de plus jolies méthodes de le faire que de chauffer sa CB chez DG ?

© Dolce & Gabbana FW15
© Dolce & Gabbana FW15
© Dolce & Gabbana FW15

H. comme Harnais

Petit coup de chaud dans le jardin fleuri un peu trop propre de Giambattista Valli cette saison. Sans doute l’effet Fifty Shades of Grey au cinéma, mais la fille Giamba ose et sort sa plus jolie collection de Harnais, les associant avec des petites robes légères, presque mièvre – chocking ! Allez petite, une tisane, une fessée et au lit ! Quoi que…

© Giamba FW15
© Giamba FW15

M. comme Moumoutte

Réchauffement climatique, fonte des calottes polaires, ou inversement hiver new-yorkais polaire, les créateurs nous parlent météo depuis plusieurs saisons. Mais est-ce pour autant raisonnable de créer des souliers grizzly ? La réponse est indéniablement non ! Sauf si l’on souhaite ressembler, comme nous le propose Antonio Marras ou Alessandro Michele, nouveau directeur artistique de Gucci, à la petite amie du cher Cousin Machin - chose que l’on ne veut bien évidemment pas !

© Antonio Marras FW15
© Gucci FW15

© Cousin Adams

P. comme le Pire Pantalon de l’histoire des Pantalons !

Un grand bravo à la griffe italienne, souvent assez pointue d’ailleurs, MSGM qui a réussit le pari audacieux de créer le pantalon le plus vilain de la saison ! Que dis-je, peut-être même de l’histoire du pantalon ! Longueur Capri (ou 7/8ème ne chipotons pas), large sur la cuisse, évasé sur le bas, un bonheur de non élégance, une ode de mauvais goût ! Et quand en plus il se décline en velours, on cris au génie (surtout à son absence) ! Sauve qui peut !

© MSGM FW15
© MSGM FW15

R. comme Ridicule

Voici sans doute l'attitude la plus ridicule de cette fashion week. Mais qui a eu la brillante idée de conseiller aux mannequins de la vénérable maison milanaise de défiler les bras croisés? Peut être Carine Roitfeld, nouvelle conseillère de la marque? Le doute persiste, mais le mal est fait; ridiculisant d'une moue et d'un croisement de bras faussement pimbêche bourgeoise, une collection de manteau au classicisme marqué. Attitude d'enfermement, de replis sur soi, de rejet de l'interlocuteur en face de soi, voici un bien étrange message de communication non verbale que nous véhicule Max Mara

© Max Mara FW15
© Max Mara FW15


T. comme Tyrol

Alors certes Karl Lagerfeld a des origines germaniques qu’il assume plutôt bien, organisant même son dernier défilé des Métiers d’Art Chanel à Salzburg dans une ambiance tyrolo-rococo-sissi (si, si), mais ce n’est pas pour autant qu’il faut jouer au Heidi dans la montagne et se déguiser l’automne prochain en parfaite petite tyrolienne Fendi. Non !

© Fendi FW15

V. comme Versace

Que dire de plus ? Plus grand chose. Les photos parlent d’elles même et au milieu de cette cacophonie stylistique d’un goût plus que douteux, un seul message semble être véhiculé par la collection : Versace jamais plus tu ne porteras !


© Versace FW15
© Versace FW15
© Versace FW15

Z. comme Zèbre

L’ensemble brassière pantalon zèbre, brodé corail, manteau jaune, ceinture clouté, Fausto Puglisi - tu ne porteras pas ! Non ! Sauf éventuellement si tu t’appelles Nicki Minaj ou Iggy Azalea et que tu tournes ton dernier clip, mais non, tu ne t’appelles pas Nicki Minaj ou Iggy Azalea ! Non on a dit !

© Fausto Puglisi FW15

A.