Arts

 Yanis nous "Hypnotised"

Lâcher prise et se laisser aller au son de la musique, c’est le but recherché par les noctambules en quête d’une piste de danse. Pour y parvenir, l’artiste Yanis est allé loin puisqu’il choisit à proprement parler de nous hypnotiser, et de reculer un peu plus nos limites.

© Yanis - Hypnotised
© Yanis - Hypnotised

Plus aucune retenue, plus aucune gêne, le corps est totalement désinhibé et se laisse aller aux sons électro pop du chanteur. 
Dans le clip de son titre Hypnotized, l’artiste s’est entouré de quelques personnes dont Charlotte Le Bon, pour une séance d’hypnotisation afin de perdre toute maîtrise de leur corps et le laisser bouger au son de son titre.   


© Yanis - Hypnotised
© Yanis - Hypnotised

Le résultat, un clip beau, aérien, léger, ode au blanc,  sans aucun artifice. Les participants transpirent, pleurent et dansent sans retenue. Une vidéo à l’esthétique pure qui dénote avec ce que l’on a l’habitude de voir sur nos écrans, nul besoin de paillettes ou de scénario, Yanis nous offre du lâcher prise tout simplement, et ça fait du bien !





Sa musique, aux notes très électro s’adoucit grâce à la voix suave de Yanis et à son refrain entraînant et entêtant. Si le visage de Yanis ne vous est pas inconnu, c’est que l’artiste s’est fait connaitre il y a quelques années sous le nom de Slimy avec la chanson Wake Up, dans un style très différent et pop qui se rapprochait de l’univers de Mika.

© Yanis - Hypnotised

Nouveau look, nouveau style, et beaucoup d’audace avec cette première vidéo qui n’a pas fini de nous hypnotiser. 

© Yanis - Hypnotised

Mlle A.

© Yanis - Hypnotised
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Opera Gallery - Voyage en pays d'Art


© Les Garçons aux Foulards - Yue Minjun - White clouds in blue sky - 2013

Paris est une ville qui réserve décidemment beaucoup de surprises. Chaque jour, qu’il fasse un merveilleux ciel bleu comme c’est le cas ces derniers jours, ou que l’horizon se transforme en son célèbre Gris Souris, nous nous rappelons à quel point nous avons de la chance de pouvoir y habiter. A chaque coin de rue, toujours une surprise ; un nouveau café, une nouvelle boutique, une nouvelle galerie, une nouvelle énergie qui ouvre ses portes, nous invitant à de nouvelles découvertes sensorielles.  Et cette semaine, c’est du monde de l’art que nous vient cette énergie vibrante et créatrice ; et plus précisément d’une galerie d’art – l’Opéra Gallery.

© Les Garçons aux Foulards - Andy Warhol

Nom qui devrait sans doute évoquer tout un univers un certain d’entre vous, tant l’aura de celle-ci a grandit au fil des années et de son développement parisien et même international. En effet, depuis une vingtaine d’année, Opéra Gallery, grâce à une sélection riche et pointue a su devenir un acteur incontournable du monde de l’art contemporain, réunissant un fond d’œuvres aussi éclectique que remarquables, rassemblant les signatures emblématiques du XXème siècle et d’autres parmi les plus prometteuses de notre époque. 


© Les Garçons aux Foulards - Bernard Buffet - Torero bleu - 1987

Une aventure construite pas à pas par Gilles Dyan, son directeur artistique, faisant au fil des années d’Opéra Gallery un réseau international de 12 galeries sur 4 continents, de Paris à New York en passant par Londres, Genève et Hong Kong ou encore Miami et Dubaï offrant à une clientèle composée de collectionneurs fortunés du monde entier un catalogue unique d’œuvres et d’artistes, des toiles de maitres modernes tels que Pablo Picasso, Marc Chagall, Bernard Buffet, Henri Matisse, Alexander Calder ou Andy Warhol - pour ne nommer qu’eux - jusqu’aux œuvres d’artistes contemporains tels que Marc Quinn, Yayoi Kusama, Yue Minjun, David Mach, Gérard Rancinan, Lita Cabellut, Joe Black, entre autres. 


© Les Garçons aux Foulards - Botero

Et c’est à Paris, en plein cœur du Triangle d’Or, plus habitué au scintillement des maisons de mode qu’à la discrétion feutrée du monde de l’art, plus précisément au 62 rue du Faubourg Saint-Honoré, que vient d’ouvrir le nouvel espace Opéra Gallery, investissant l’un des lieux mythiques du quartier qui a accueillit, sous son sublime escalier Art Déco, au fil des décennies, les vaisseaux amiraux de Versace ou John Richmond avant de quitter l’univers de la mode pour investir celui plus pérenne de l’art.  


Pablo Picasso - Tête d'homme - 1967
© Les Garçons aux Foulards

Un « cabinet de curiosités contemporain » qui présente sur les même cimaises, dans une correspondance éclairée, maitres et talents émergents, courants et générations, matières et couleurs. Mélange extravagant pour certains, lecture bienvenue pour d’autres, l’art ici n’est plus une histoire d’Écoles, de mouvements artistiques, de mediums, mais bien celle de la découverte, de coups de cœur, de rapports improbables réussis. Un véritable parcours patrimonial inédit offert à la contemplation, à la collection.

© Les Garçons aux Foulards - Federico Uribe - Portrait #1

Et pour cette première exposition au public, Gilles Dayan a souhaité sortir des sentiers battus. Ainsi, au fil de notre déambulation artistique, nous nous retrouvons confronté aux personnages farceurs ou bagarreurs de Robert Combas et à l’esthétique vibrante de Lita Cabellut, aux conversations intimes entre le « Folklore Planétaire » de Victor Vasarely et la mosaïque de ready-mades de Joe Black, au voisinage exaltant entre la schématisation bienheureuse d’André Brasilier et les nuances toutes contrastées, entre ombre et lumière, de Pierre Soulages. 


© Les Garçons aux Foulards - Son Bong-Chae
© Les Garçons aux Foulards - Son Bong-Chae

Que dire enfin des œuvres de la fascinante et inclassable Yayoi Kusama, hors du temps, séduite par la modestie généreuse et la robustesse de citrouilles hallucinogènes, dans lesquelles elle en tire une forme d’autoportrait. Que dire encore de Gérard Rancinan qui fait de la photographie un instrument de la pensée, témoin éveillé des métamorphoses de notre Humanité.

© Les Garçons aux Foulards - Li Tianbing - Yark Racks



Quelle merveille, quel luxe artistique de pouvoir se promener entouré d’une sélection de certaines de œuvres contemporaines les plus iconiques de notre époque. Peintures, sculptures, photographies, design... autant d’artistes, d’œuvres, de pluralités de regards, de propositions qui nous questionnent, nous interrogent, nous soumettent à un imaginaire infini, faisant ainsi d’Opéra Gallery l’un des plus beaux espaces parisien réservé à l’art contemporain. A découvrir sans plus tarder !

A.


Opéra Gallery

Exposition - GRAND OPENING 


62, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Du lundi au samedi 10h - 19h30, le dimanche 11h - 19h


http://www.operagallery.com


© Les Garçons aux Foulards

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Poèmes en Loft - Biennale 2015



Une fois n’est pas coutume, nous allons vous parler de Mode et de Poésie aujourd’hui ! Non pas que la Mode au travers de son expressions créative, ses défilés, ses shootings photos ne soit pas une forme de poésie en elle-même, mais plutôt que dans notre société de l’hyper consommation, de l’hyper « internetisation », l’amour des lettres, des mots, des poèmes, se fait malheureusement bien rare.


© Poèmes en Loft vu par Les Garçons aux Foulards

Heureusement, certains créateurs, certaines marques, continuent à défendre une certaine vision de la Mode, de la Vie et aussi de la Culture et dont Patrick Frèchefondateur de LOFT design by fait partie. Ainsi pour la 3ème édition consécutive, la plus « New-Yorkaise » des marques parisiennes lance sa biennale de poésie le thème « Avis de recherche ».

LOFT design by n’a jamais été qu’une question de mode et de vêtement, mais bel et bien un art de vivre à part entière. Depuis sa création, la Maison s’inspire des belles lettres pour créer ses collections, des pages des plus grands auteurs contemporains pour définir son univers moderne et définitivement Arty.

© Loft Design By... vu par Les Garçons aux Foulards

L’aventure a commencée en 2011, lorsque Patrick Frèche, entouré de ses amis poètes, créé une biennale de Poésie. Mettre à l’honneur les tisserands du verbe et leurs jolis mots, sous la forme d’un concours de poésie, tel était son objectif. Les Editions Flammarion, partenaire du concours, publient en un recueil, les textes des finalistes et du lauréat «Poèmes en Loft ».

© Loft Design By... vu par Les Garçons aux Foulards

L’ouvrage est distribué à titre gracieux dans les maisons de la culture, auprès des bibliothèques municipales, dans les librairies spécialisées ainsi que dans toutes les boutiques LOFT design by. Dès le mois d’avril, un jury composé de professionnels : critiques littéraires, écrivains, et comédiens spécialistes de la lecture sur scène commencera la lecture des poèmes, puis se tiendra le moment des délibérations, jusqu’à l’annonce et la remise du Prix des finalistes et du lauréat au moins de juin 2015 avant d’être publié dans ce tout nouveau recueil.

Amateurs de sons et de sens, le concours est ouvert à tous et c’est à vous de composer. Lors de l’édition précédente, 400 textes avaient ainsi concouru. Pour participer au concours, vous avez jusqu’au 30 mars minuit pour envoyer vos beaux mots de la façon suivante :

Par email : avisderecherche@loftdesignby.com
Par courrier : LOFT design by - Concours de poésie - 103, rue Lafayette, 75010 Paris

Plus d’informations sur le règlement du concours sur www.loftdesignby.com

A vous de jouer, d’écrire, de défendre les mots, les jolis mots, votre amour de la langue française, de nous surprendre, de nous divertir, avec l’espoir que vous fassiez partie des sélectionnés de ce nouvel opus littéraire Poème en Loft !

A.


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Dries Van Noten - Inspirations


Voici déjà quelques semaines que nous souhaitions aller découvrir l’exposition Dries Van Noten au Musée des Arts Décoratifs. Inconditionnels du travail du créateur belge dont les défilés « esthético-ethnique » nous ont fait passionnément aimer son univers à l’élégance intemporel, il nous semblait impossible de passer à coté de cette première grande rétrospective parisienne. Bien plus qu’un simple créateur, Dries Van Noten, dont la richesse de son univers semble infinie, est sans doute l’une des personnalités du monde de la Mode contemporaine les plus intéressantes. Initié par tradition familiale à la culture textile, son grand-père était tailleur et ses parents propriétaires d’un magasin multimarque, Dries Van Noten, sort diplômé de la prestigieuse Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers et lance sa marque éponyme en 1986. Année qui voit également la naissance à Londres du fameux groupe des « Six d’Anvers» aux cotés de Walter Van Beirendonck, Ann Demeulemeester, Dirk Van Saene, Dirk Bikkembergs ou encore Marina Yee, constituant un groupe informel de jeunes créateurs belges devenu synonyme d’avant-garde de la mode. S’appuyant sur un brassage d’images d’hier et d’aujourd’hui, de cultures venues d’ailleurs ressuscitées au travers ses collections, toujours une mémoire, un souvenir ou la trace d’un voyage intime, le vocabulaire esthétique de Dries Van Noten est identifiable presque immédiatement.

Plus qu’une simple exposition, l’évènement organisé par le Musée des Arts décoratifs est une invitation à un voyage intime et affectif de l’univers du créateur belge. En effet, présentant ses sources d’inspiration nombreuses et multiples, Dries Van Noten a choisi, bien plus que de réaliser un catalogue imagé de ses dernières années de défilés, de nous révéler plutôt son processus de création. Ce projet totalement inédit, fait d’accumulations choisies et de superpositions pensées, confronte les collections de mode féminine et masculine de Dries van Noten aux pièces d’archive des Arts Décoratifs, ainsi qu’aux photos, vidéos, extraits de films, références musicales ou œuvres d’art, d’Yves Klein à Francis Bacon en passant par Elizabeth Peyton ou encore Damien Hirst, qui ont nourri sa création. A l’image des « Chambres de merveilles » de la Renaissance qui rassemblaient des objets « mémorables », des souvenirs, Dries Van Noten a réuni des éléments qui reflètent ses sources d’inspiration, qui lui sont chers. Un assemblage savant, aux allures initiatiques, se rencontrent les références historiques et artistiques, ethniques et cinématographiques, musicales ou géographiques, réunissant la création de tous les Arts. 

L’or et le noir

Virtuose incontesté de la couleur, et des imprimés, qu’il traite comme un peintre utiliserait sa palette, Dries Van Noten n’en est pas moins également maître du noir qu’il utilise comme une matière à part entière. Noir profond, noir subtil, noir brillant, le noir se fait multiple dans les mains du créateur Anversois et fait des clin d’œil à l’élégance des films Hollywoodiens d’avant-guerre. Smoking masculin revisité, noir contrasté de blanc optique ou de broderies de fils d’argent, celui-ci prend également des accents gothiques, inspirés par les costumes victoriens du merveilleux film de Jane Campion – La Leçon de Piano. Plus estival, le noir s’associe au coton blanc immaculé et s’illumine d’or.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations

Graal philosophique, quête inespérée de toutes civilisations, l’or est la matière de tous les désirs ; et l’univers de la mode n’en fait pas défaut. Travaillé en touches, en broderies ou en all over, l’or, à connotation ethnique, est l’un des codes fort de Dries Van Noten et présent sur quasiment l’ensemble de ses collections et se fait l’accessoire idéal pour illuminer la sombre couleur noir. Jamais bling, jamais vulgaire, l’or chez Dries est souvent mâte et se teinte d’accents ethniques, inspiré par les somptueux costumes traditionnels d’Asie et d’Afrique ; ou en référence à l’or utilisé durant l’explosion de l’Art Déco au début des années 20 pour son aspect lumineux et graphique.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 


L’Art

Autre source primordiale et quasi infinie dans le travail de création du styliste belge, le domaine de l’Art. Ses défilés peuvent tout autant témoigner d’une émotion ressentie devant une toile ou le travail d’un artiste. Les œuvres de Francis Bacon, d’Elizabeth Peyton ont donné lieu à des inspirations directes, traduites en gammes de couleurs ou en imprimés. Toute la collection femme Automne Hiver 2009 par exemple décline l’œuvre du premier, tandis que la collection homme Printemps Été de la même année est construite autour d’un seul tableau d’Elizabeth Peyton : « Democrates are more beautiful » - 2001. La référence peut être moins immédiate et davantage relever de l’intime et de l’évocation. Dries Van Noten peut ne retenir qu’une couleur, une gestuelle ou une atmosphère. Inversement d’autres collections, mirent en avant les œuvres de certains artistes de façon plus évidente, reprenant des imprimés, des graphiques, comme par exemple pour la très belle collection Vasarely.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations - Vasarely
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations

L’homme

De Cocteau à Visconti en passant par le sulfureux Duc de Westminster, l’homme Dries Van Noten (et ses référents) est indéniablement un dandy. Dandy moderne vivant avec son temps, le créateur Anversois n’hésite pas pour autant à jeter un coup d’œil dans le passé à une époque ou les personnages raffinés (et ambigus) de la Recherche du Temps Perdu de marcel Proust dictaient les  élégances parisiennes.  Mais résumer le style masculin de Dries Van Noten au cliché du Baron de Montesquiou serait un peu réducteur. Mixant sur chaque silhouettes, différentes références, allant des tartans anglais et des shetlands de son enfance aux uniformes militaires (quintessence d’une certaine vision de la virilité et d’un style masculin dédié à la parade) aux riches passementeries et brandebourgs dorés, Dries Van Noten use parfois des oppositions homme – femme pour repousser les limites de la garde-robe masculines : des tissus connotés comme féminins telle que la dentelle, la fourrure, la soie par exemple habillent l’homme tandis que, inversement, les coupes masculines sont déclinées dans les collections femmes. Le tout donnant parfois des silhouettes d’une justesse incroyable telle cet incroyable camaïeu de camel, subtil mélange de draps de laines masculins, et de détails raffinés de broderie et de fourrure.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations

Le Jardin

Autre passion parmi les plus chères de Dries Van Noten, celle de la Nature, et de l’univers floral qu’il cultive lui même assidument à Anvers. Grand classique de la garde robe féminine, le vocabulaire floral, hommage poétique rendu à la femme, a lui aussi été détourné par le talentueux créateur belge. Aplats de couleurs, broderies all over, impression numériques, clins d’œil impressionniste, ou encore en incrustation sur de la fourrure, toutes les méthodes sont bonnes au créateur belge pour mettre en valeur la délicatesse et l’explosion de couleur offerte par la Nature. Plus conceptuel, il est bon de rappeler qu’en parallèle à la finesse de celle-ci, Dries Van Noten a été l’un des pionniers des références à l’univers du sport et d’une certaine street culture. Parka over size imprimée ou robe sanglée en soie technique, le tout brodé main d’un motif floral ne sont que quelqu’uns des exemples de ces looks précurseurs de l’une des plus grande tendance de ces dernières saisons. L’imprimé  floral servant de toile de fond à l’exposition a d’ailleurs été réalisé par ses équipes afin de se placer comme une œuvre in situ et de participer au voyage du visiteur.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten - Inspirations
© Les Garçons aux Foulards - Christian Dior
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 
























Les Voyages

Domaine du voyage qui est sans conteste l’une des plus belles et des plus fortes signatures stylistiques de Dries Van Noten. Savant mélange de touches ethniques, chacun des défilés du créateur belge est une invitation au voyage et à la découverte de nouvelles cultures. Dries Van Noten peut ainsi élaborer ses collections à partir de voyages fantasmés, de lieux exotiques qu’il fait surgir de son imaginaire et qui pourtant empruntent aux différentes traditions ethniques et folkloriques de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique ou du Mexique. Les images alors inventées apportent à ses textiles un raffinement extrême, tant dans le choix des motifs imprimés que dans les tissages et le choix des matières. Ainsi les blouses kimono d’inspiration japonaise croisent les manteaux brodés indiens ou encore les immenses jupons mexicains et les wax indonésiens dans un dialogue éclectique et coloré.


© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten
© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten





© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten 




© Les Garçons aux Foulards - Dries Van Noten

La puissance et la force du rouge chez Mark Rothko, la lumière bleue si particulière de la grotte de Capri ou la fragilité qu’évoque le papillon peuvent être le point de départ d’une collection. Car les sources d’inspiration de Dries Van Noten dépassent la hiérarchie des arts et la culture vernaculaire est pour lui tout aussi riche d’influences. Ses créations se nourrissent de ces contrastes et la dualité est aussi une autre constante de son vocabulaire. 
En décelant des influences, des analogies et des contradictions, la mode, les arts décoratifs et les beaux-arts ont été réunis dans cette exposition pour construire le vocabulaire intime et la démarche distinctive du créateur anversois. Evoquant des thématiques intimes telles que la Jeunesse, l’Archétype, L’Ambiguïté, la Passion, ou encore pour créer une promenade à travers les thèmes qui composent sa signature, des pièces anonymes du XIXe siècle ou de couturiers emblématiques comme Elsa Schiaparelli, Christian Dior ou de créateurs des années 1980 ont été sélectionnées, ayant pour résultat un voyage intime et captivant au cœur de l’univers de l’un des créateurs les plus riches et les plus généreux de notre époque. Contraste de l’Occident et de l’Orient, du Moderne et de l’Ancien, du Masculin et du Féminin, du Brute et du Délicat, c’est aussi sans doué cela que nous apprend Dries Van Noten, à développer notre capacité d’ouverture d’esprit, à nous imprégner de toute forme de culture, à comprendre que tout se mélange, que tout s’enrichit, que tout peut dialoguer, et que le résultat de tout cela en est sans doute encore plus intéressant. Plus qu’une leçon de style, Dries Van Noten nous offre sans doute une leçon de vie ! A découvrir sans plus tarder !

A.


DRIES VAN NOTEN - INSPIRATIONS
Jusqu’au 31 août 2014


Musée des Arts Décoratifs

107, rue de Rivoli – 75001 Paris
Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h
(Nocturne le jeudi jusqu’à 21h)


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Cartier, le Style et l'Histoire


© Les Garçons aux Foulards - Diadème Soleil, Cartier, 1907

« Encore une exposition de marque dans un espace culturel ? » allez vous protester en voyant ce titre. C’est un peu, il est vrai, la tendance muséographique du moment, qui laisserait à penser que plus une seule exposition n’est capable d’attirer du monde sans avoir estampillée le label « mode » ou « créateur ». Et c’est d’ailleurs avec cet a priori que nous sommes allés découvrir (enfin) la rétrospective Cartier au Grand Palais. A priori que, nous devons avoué, a disparu dès la première salle franchit. Car même si l’exposition met bien évidemment en scène la marque en tant que référence de l’univers de la joaillerie parisienne, elle n’a pas le mauvais goût de tomber dans l’écueil purement  commercial que nous aurions pu attendre d’un tel événement, et se focalise sur le savoir faire incroyable de la maison, son histoire et l’évolution de son style au fil des décennies et des commandes passées par ses plus illustres client(e)s. Histoire complexe et riche finalement peu connue, éclipsée peut-être par la célébrité du nom, gravé en lettre d’or sur les devantures des plus belles avenues du monde et par l’éclat des diamants qui ici se dévoilent par milliers.
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 

Par milliers, et encore, j’ai peur que le chiffre soit approximatif dans cette exposition aux dimensions colossales ou tous les superlatifs sont permis. Colossale par le lieu au cœur du Salon d’Honneur qui a rouvert au public il y a peu, colossale par la mise en scène féerique qui recouvre les plafonds de l’immense salon d’un jeu de lumières et d’images projetées, sans cesse en mouvement et changeantes, mais aussi colossale par son aspect muséographique. Pas moins de 600 objets présentés (bijoux, joaillerie, montres, pendules ou encore objets usuels et décoratifs), parfois accompagnés pertinemment de témoins de la vie artistique et des goûts de leur temps : vêtements, accessoires, mobilier, tableaux, photos, gravures, et revues de mode.  Près de 200 dessins préparatoires, de nombreux documents d’archives (dont des cahiers d’idées, des photos, des plâtres), achèvent d’illustrer les coulisses de la création et nous font pénétrer un peu plus dans l’univers créatif de l’une des plus prestigieuses maisons de l’histoire des arts décoratifs et de la joaillerie du XXème siècle.
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 

© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 
© Les Garçons aux Foulards - Cartier 
© Les Garçons aux Foulards 
© Les Garçons aux Foulards 
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 
La réputation de la maison Cartier, développé par Louis-François Cartier au milieu du 19ème siècle, devenu dès le Second Empire "joaillier des rois", n’est pas à mettre en doute. Dès la première salle, surprises et émerveillement sont au rendez-vous. Du célèbre saphir bleu de près de 500 carats, d’origine sri-lankaise, (l’un des plus gros taillés jamais répertoriés) acheté en 1921 par la Reine Marie de Roumanie, à la vitrine renfermant une exceptionnelle collection de diadèmes en diamants taillés, virtuosités suprêmes des ateliers et signes des orgueils élevés d’une clientèle titrée, ayant coiffés  quelques unes des figures historiques les plus importantes du début du siècle dernier,  la magie opère et nous sommes transporté quasi immédiatement dans un univers onirique dans lequel nous nous laissons guider avec délice.
© Les Garçons aux Foulards - Portrait de la Reine Marie de Roumanie
© Les Garçons aux Foulards - Saphir bleu de Marie de Roumanie

© Les Garçons aux Foulards - Cartier 

© Les Garçons aux Foulards - Cartier 

Style dit "guirlande" à la fin du 19ème siècle, au nom des plus imagés, et dont la richesse des parures fait écho à la récente découverte à cette époque des mines de diamants d’Afrique du Sud, qui fit la renommée du joailler récemment installé 13, rue de la Paix. Travaillant quelques fois en collaboration avec le couturier Worth, la production du successeur, Louis Cartier, fera référence au néoclassicisme du XVIIIe, s’interdisant de se laisser distraire par les avant-gardes, l’art nouveau ou le style rocaille.
Évolution du style et de l’époque, à l’occasion de l’exposition de 1925 des Arts Décoratifs, Cartier expose 150 objets dits "modernes", bijoux, accessoires et pièces d’horlogerie, au Pavillon de l’élégance, où sont présentes les maisons de couture Callot, Jenny, Worth et Lanvin. Le noir et le blanc, gage d’élégance, devient l’une des principales tendances du bijou Art déco.
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 
© Les Garçons aux Foulards - Ornement de tête, Cartier, 1923
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire
© Les Garçons aux Foulards - l'Oiseau de Feu, 1910
Pourtant, l’engouement pour un certain exotisme se développe en parallèle de cela. Véhiculé notamment par les créations des ballets russes de Serge Diaghilev dont les SchéhérazadeOiseau de Feu ou encore Spectre de la Rose révolutionnent l’art de la danse et marquent leur époque, la force des couleurs contraste avec la sobriété de l’Art Déco et  les motifs, réels ou fantasmés, en provenance d’Égypte, d’Inde, et d’Extrême-Orient influenceront fortement la joaillerie comme ils influenceront la mode.
© Les Garçons aux Foulards - l'Oiseau de Feu, 1910
Coiffe d'Ida Rubinstein dans Schéhérazade, 1910
© Les Garçons aux Foulards - Diadème "Bérénice", Cartier, 1910 
© Les Garçons aux Foulards - Cartier
© Les Garçons aux Foulards - Cartier

Joailler des rois et Rois des Joailler, la maison ne manque pas à sa réputation lorsque Bhupindra Singh, Maharadja de Patiala, apporte chez Cartier en 1925, plusieurs dizaines de milliers de pierres à sertir de façon nouvelle, en respectant les formes traditionnelles indiennes tout en intégrant les tendances Art déco, défi extraordinaire pour les ateliers parisiens. De cette commande hors normes et tout à fait inédite, la pièce maîtresse sera la plus somptueuse parure de l’histoire de la joaillerie : 2930 diamants, 2 rubis, et en son centre le diamant De Beers, un diamant jaune de 234,65 carats, le 7e plus gros du monde. Exposé, le collier, qui avait été bien endommagé, a été reconstitué, parfois avec l’aide de quelques pierres de synthèse. Epoustouflant.
© Les Garçons aux Foulards - Parure du Maharadjah de Patiala, Cartier, 1925
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, le Style et l'Histoire 

Autre découverte merveilleuse de cette exposition, Les pendules mystérieuses, inspirées à Cartier par une invention de l’illusionniste Robert-Houdin reprise par l’horloger Maurice Couët, qui sont devenues l’une des créations les plus emblématiques de la maison. Au départ, chacune d’entre elles nécessite presque une année de minutie pour aboutir à une pièce d’art et de joaillerie dont les aiguilles indiquent le temps et donnent l’illusion parfaite de n’être reliées à aucun rouage. Une centaine seront faites de 1912 à 1930. On ignora longtemps que chacune des aiguilles est solidaire de son propre disque de cristal tournant, relié à une crémaillère dissimulée dans le cadre. Elles nous fascinent à l’heure actuelle toujours autant.
Evolution du siècle, évolution de notre époque, les têtes couronnées européennes fidèles à la maison Cartier, laissent petit à petit place aux célébrités du monde du cinéma ou aux riches héritières américaines qui furent parmi les clientes les plus assidues de l’antennes new-Yorkaise de la maison et participèrent à son succès planétaire que nous connaissons. De Wallis Simpson (1896-1986), duchesse de Windsor, qui aimait l’esprit des bijoux fantaisie avec ses couleurs vives, et pour qui fut réalisé le premier bijou panthère en 3 dimensions à l’actrice Elizabeth Taylor (1932-2011), qui porta entre autres pierres, le Burton-Taylor (69,42 carats), en passant par la Princesse Grace de Monaco, qui appréciait les oiseaux, les caniches et les animaux de (basse-)cour pour leur aspect sans doute moins formel, l’exposition se termine par  l’extravagante actrice Maria Félix (1914-2002) célèbre pour son adoration des serpents et crocodiles en bijoux et dont quelques unes des commandes réalisées par Cartier sont exposées et nous fascinent de leur exceptionnel savoir faire.
© Les Garçons aux Foulards - Collier draperie, Cartier, 1947 - Exécuté pour la duchesse de Windsor
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, Modèle dessiné pour Elizabeth Taylor 
© Les Garçons aux Foulards - Cartier, Collier serpent dessiné pour Maria Félix
"Cartier. Le style et l’histoire", exposition conçue comme une lecture de l’histoire du bijou, au travers des créations du joaillier, veut nous montrer les évolutions que connurent les usages et les styles durant plus d’un siècle de création. Mais bien plus que l’aspect purement pédagogique ou artistique de celle-ci, ce qui en découle également pour le visiteur incrédule face aux cascades de diamants, aux milliers de carats, c’est sans doute l’admiration d’un savoir faire inouï, l’éblouissement face à la somptuosité des pièces exposées, la prise de conscience également avec une certaine tristesse de la disparition d’un certain art de vivre, ou toute activité étaient traitées comme un art et ou tout objet pouvaient devenir objet d’art. Cartier a ainsi joué un rôle  important dans l’histoire des arts décoratifs, ses créations, du classicisme du « joaillier des rois » aux inventions radicales du style moderne, entre géométrie et exotisme, offrent un témoignage passionnant sur l’évolution du goût et des codes sociaux. Joaillerie, horlogerie, objets aussi pratiques que raffinés : Cartier a séduit les personnalités les plus élégantes du XXe siècle.

A.

Cartier - Le style et l’histoire
Jusqu’au 16 février 2014 au Grand Palais.
Ouvert tlj de 10 à 20h, nocturne le mercredi soir jusqu’à 22h. Fermé le mardi.

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"Roman d'une Garde-Robe, le Chic d'une Parisienne"



Imaginez-vous pousser la porte de l’une des plus grandes maisons de haute couture parisiennes au début du siècle dernier. C’est ce que nous propose le musée Carnavalet, en collaboration avec le Palais Galliera, avec l’exposition Roman d’une garde-robe, le chic d’une Parisienne de la Belle Epoque aux années 30. Présentée pour la première fois, l’incroyable garde-robe d’Alice Alleaume, première vendeuse de 1912 à 1923 chez Chéruit, révélant des robes griffées Chéruit, Worth et Lanvin, des chaussures du soir d’Hellstern, des chapeaux d’Alphonsine, Marcelle Demay, des bijoux… L’influence familiale, la maison Chéruit, la place Vendôme, la vie professionnelle et les goûts de cette parisienne à la mode rythment le parcours de l’exposition ; et c’est tout le milieu de la couture, auquel la famille d’Alice Alleaume fut étroitement liée dès le Second Empire, qui se dévoile peu à peu. Manuscrits et documents, carnets de vente et listes de clientes font revivre Alice, sa fille Adèle, sa mère « couturière en robes » et Hortense, sa sœur aînée, elle-même première vendeuse chez Worth, rue de la Paix. À travers les dépôts de modèles et échantillons des Archives de Paris, défilent les collections Chéruit, tandis que peintures et estampes du musée Carnavalet font échos et évoquent la rue de la Paix et la place Vendôme, temples du luxe, avant la guerre de 1914-1918. Outre la qualité esthétique des pièces, la collection raconte l’histoire d’une famille, d’une Parisienne, d’une maison de couture et compose « le roman d’une garde-robe » redonnant à la maison Chéruit la place de tout premier plan qui était la sienne au début du siècle dernier.

© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet


Les prémices

Fille d’Adèle Dumas « couturière en robe » (dont un modèle daté vers 1861 est exposé et nous montre le talent), Alice Alleaume (1881 – 1969) est très tôt immergée dans le milieu parisien de la mode. La carrière de sa sœur ainée Hortense, première vendeuse chez le mythique couturier Worth durant de longues années, renforce ce lien familial avec le monde de la couture. Un manchon et une étole en hermine, qui ont conservé leur étiquette Worth, attestent du passage d’Hortense dans cette illustre maison. Et c’est ainsi que sous le regard bienveillant de sa sœur ainée, qu’Alice entre à son tour dans cet univers. Après un séjour de quelques mois à Londres en 1902 pour apprendre l’anglais, elle forge son expérience dans différentes maisons parisiennes - Morin-Blossier, Laferrière, Doucet, Diemert, ou encore Favre avant d’entrer dans la maison Chéruit et d’y passer la majeure partie de sa carrière, de 1912 à 1923.

En parallèle de cette première étape de vie, quelques dessins de l’album Le Vrai et le Faux Chic, publié en 1914, par le caricaturiste Sem fustigent avec humour les couturiers détenteurs du « faux chic » qu’il oppose aux grandes maisons, tandis que l’album Voyage autour de ma colonne cite plusieurs noms de maisons célèbres de la place Vendôme.

© Sem - Le roman d'une garde-robe

© Sem - Le roman d'une garde-robe
© Sem - Le roman d'une garde-robe
© Sem - Le roman d'une garde-robe


Chez Chéruit

Véritable invitation à redécouvrir la maison Chéruit au travers de l’activité d’Alice Alleaume, le cœur de l’exposition met en avant le savoir faire, les créations et la vie quotidienne de l’une des plus belles ambassadrice de l’élégance parisienne. Fondée par Madeleine Chéruit à la fin du 19ème siècle, la maison rencontre rapidement le succès que vient couronner dès 1900 un Grand Prix à l’Exposition Universelle et s’installe, l’une des premières, place Vendôme, au n°21. Sa renommée la conduit à participer chaque mois, dès 1912, à la Gazette du Bon Ton aux côtés de Dœuillet, Doucet, Paquin, Poiret, Redfern et Worth avant de se retirer fin 1914, laissant la cogérance de la maison jusqu’en 1923 à Madame Boulanger et Madame Wormser avant la date de fermeture de l’illustre enseigne en 1933.


En tant que première vendeuse, Alice Alleaume côtoie une riche clientèle française mais aussi internationale venant à chaque collection renouveler leur garde-robe. Elle aura près de six cents clientes parmi lesquelles la reine Victoria-Eugénie d’Espagne, l’infante Béatrice d’Espagne, la reine Marie de Roumanie et la princesse Elisabeth de Roumanie, la duchesse d’Arion ou encore la duchesse de Gramont... Les carnets d’Alice qui sont exposés, où elle note jour après jour le détail de ses ventes, les retouches à effectuer, ainsi que son répertoire d’adresses nous font pénétrer dans son univers quotidien ; registre commun, où les vendeuses consignaient observations prises sur le vif concernant les clientes de passage, évoquant les coulisses d’une maison où les commentaires (parfois savoureux) allaient bon train.


© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet

Une douzaine de modèles Chéruit sont ainsi exposés. Plusieurs proviennent de la garde-robe d’Alice Alleaume tel cet ensemble en lamé or de l’hiver 1921-1922, ou une robe du soir en velours de soie ivoire brodée de motifs de dragons, complétée d’une traîne, de l’hiver 1922-1923. Mais aussi une très riche sélection d’échantillons textiles brodés, aux tons éclatants sont exposés, témoignant du savoir-faire, jusqu’ici insoupçonné, des brodeuses de la maison Chéruit qui utilisent des matériaux aussi insolites que le cuir, la paille, le métal ou les barbes de plumes pour dessiner des motifs d’une étonnante modernité.

© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet

Parisienne à la mode

La garde-robe des années 20 d’Alice Alleaume, femme de son temps, nous permet également de décrypter les tendances de cette période révolutionnaire dans l’histoire de la mode. Elle adopte ainsi dès 1920 le maillot de bain en jersey, elle porte le pyjama d’intérieur alors très en vogue, l’incontournable et confortable sweater aux motifs géométriques, adapté à une vie active. Pour le soir, coiffures scintillantes de perles et de pampilles, bandeau brodé ou perruque en lamé argent sont la signature d’Alice Alleaume, ne portant que rarement la même tenue et ne se départissant jamais de son élégance.

© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet
Et même après avoir quitté  ses fonctions au sein de la maison Chéruit, Alice Alleaume ne cessera jamais d’aimer un univers auquel elle consacra la part la plus importante de sa vie et de transmettre les codes et la passion à sa fille Adèle.  La robe du soir en lamé brodée d’une figure de Japonaise en perles et en strass, dans laquelle Alice Alleaume posa avec sa fille, vers 1928, pour le peintre Louis Hector Demailly en est le parfait exemple. Adoptant les longues robes des années 30, taillées dans le biais, dont la coupe complexe met en œuvre nervures et incrustations, son style est teinté d’originalité comme en témoigne sa garde-robe très diversifiée, qu’elle conserva soigneusement, où une veste en satin ciré, à la coupe extrêmement moderne, voisine avec une robe noire aux poignets terminés par une fermeture à glissière. Ces pièces non griffées, d’une coupe très étudiée, témoignent de la sureté de son goût. Ses bijoux fantaisie, parfois en matière synthétique, souvent d’inspiration Art déco, sont autant d’objets de mode.

© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet

© Détail - Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet

Fréquentant même Lanvin, la plus ancienne des maisons de couture parisienne, fondée à la fin du XIXème siècle au n°22, rue du Faubourg Saint-Honoré, plusieurs modèles du soir portant cette griffe illustre sont exposés, comme la robe «Vestale» de 1932 ou la robe « Idole » de 1935. De la robe «Sèvres» de 1934-1935, dont le dessin est conservé dans le Patrimoine Lanvin, subsistent le plastron et les manchettes garnis de cabochons en Celluloïd ivoire en forme de pointes de diamants – incroyables de modernité.

© Lanvin - Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet


Passé le seuil de l’exposition, l’on pénètre dans un monde mythique qui a fait la réputation inégalée de Paris en tant que capitale de la mode. En compagnie d’Alice Alleaume, fil rouge de l’exposition, quelque 400 pièces exceptionnelles, robes et accessoires, échantillons textiles, peintures, estampes et photos, manuscrits et albums, se dévoilent peu à peu offrant un panorama diversifié de cet univers luxueux où vendeuses, essayeuses et mannequins sont au service d’une clientèle internationale fortunée pendant que, sous les toits et au fond des cours, des centaines de couturières, appelées midinettes, s’activent dans les ateliers. Le parcours professionnel d’Alice Alleaume nous sert de trame au travers des quatre étapes importantes de sa vie. Les années d’apprentissage et l’influence familiale qui l’ont conduite vers le monde de la haute couture tout d’abord, le milieu parisien de la mode dans le quartier de la place Vendôme et de la rue de la Paix, sa carrière au sein de la maison Chéruit, enfin, sa garde robe personnelle datant des années 30 révélant la grande sureté de goût et l’originalité de cette élégante, qui incarna un certain chic parisien.

A.

© Le roman d'une garde-robe - Musée Carnavalet


MUSÉE CARNAVALET
Roman d’une garde-robe, le chic d’une Parisienne de la Belle Epoque aux années 30
Jusqu’au 16 mars 2014
23, rue de Sévigné - 75003 Paris

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18ème édition des Sapins de Noël des Créateurs




Quelques petites semaines avant les festivités de Noël, l'association Les Sapins de Noël des Créateursse réunie, pour la 18ème année consécutive, pour son prestigieux rendez-vous caritatif. Signatures reconnues du monde de la mode, du design, voir de l’architecture, offrent leur talent pour réinterpréter le traditionnel sapin de Noël, nous livrant leur vision, minimale, humoristique, Arty ou carrément décalée. Abritée sous les ors du prestigieux Hôtel Salomon de Rothschild, l’exposition gratuite, regroupant plus d’une quarantaine de créateurs, est ouverte comme tous les ans au public pour quelques petits jours avant que les créations soient mises en vente aux enchères lors d’une soirée de gala dont les profits seront reversé à la Fondation AVEC, pour la Vie, Espoir contre le Cancer. Présidé par sa fondatrice, la journaliste de mode Marie-Christiane Marek, l’évènement a accueillit de nombreux créateurs et personnalités du monde artistique ; de Jean-Paul Gaultier, à Chantal Thomass, en passant par Takada Kenzo ou encore Pierre Hermé, lors d’une très belle soirée d’inauguration le mardi 3 décembre . Ayant eu la chance d’y participer, nous vous livrons, photos et vidéos à l’appui, nos coups de cœur stylistiques !

Les Maisons Parisiennes

Sans doute notre coup de cœur de cette 18ème édition, le très iconique « sapin-corset » signé Jean-Paul Gaultier a fait sensation. Reprenant les codes ultra féminin qui ont participé à la notoriété du créateur français, le corset mythique à seins coniques est revisité en un jeu de lumière enserrant un véritable sapin vert. Dualité du naturel et de l’artificiel, du végétal et du technologique, la structure lumineuse indépendante survivra à la période des fêtes, devant une fois départie de son sapin, une sculpture contemporaine aux codes Gaultier.

© Les Garçons aux Foulards - Jean-Paul Gaultier
© Les Garçons aux Foulards - Jean-Paul Gaultier


Coup de cœur quasi ex-æquo, la maison Dior signe une véritable explosion florale pour ce Noël 2013. Réinterprétant les roses de Granville chères à Mr Christian Dior,  le sapin se fait jardin et éclos en une avalanche de roses. Délicat camaïeux parfumé, nuances de blanc, de rose pale ou vif, le ton est donné !

© Les Garçons aux Foulards - Dior

© Les Garçons aux Foulards - Dior - Détails

Pyramide colorée gourmande, le pâtissier Pierre Hermé a choisit de mettre à l’honneur ses macarons légendaires, décorant, telles de délicates boules de Noël, un sapin pop et vitaminé, tout de plexiglas !

© Les Garçons aux Foulards - Pierre Hermé



Vision Arty

Délicat jeu d’origami aux couleurs du drapeau de son pays natal, Mr Takada Kenzo, loin de toute interprétation littérale, imagine un « sapin » en mouvement et en légèreté tel une envolée d’oiseaux fins et délicats.

© Les Garçons aux Foulards - Takada Kenzo
© Les Garçons aux Foulards - Takada Kenzo



L’artiste mosaïste Laurence Torno, fidèle à sa passion, joue sur la transparence et la lumière. Sapin bleu glacier sur une base blanche éclairée, la face avant de celui-ci est recouverte d’une composition de mosaïque de verre imitant les flocons de neige hivernaux. Magique.

© Les Garçons aux Foulards - Laurence Torno
© Les Garçons aux Foulards - Laurence Torno
© Les Garçons aux Foulards - Laurence Torno

Epure Arty et technologie pour la créatrice britannique Stella McCartney qui symbolise le sapin par l’un de ses éléments les plus reconnaissables – l’étoile du berger qui veille en son sommet. Présente ici en version XXL, elle nous éclaire sans doute de ses néons en ces temps un brin troublés.

© Les Garçons aux Foulards - Stella McCartney

Superposition conique de petites sculptures couleur or reprenant les flacons mythiques Dali Parfums, nous ne pouvons que saluer l’œuvre inspirée par les créations du maitre du surréalisme européen – Salvatore Dali.

© Les Garçons aux Foulards - Dali Parfums
© Les Garçons aux Foulards - Dali Parfums
© Les Garçons aux Foulards - Dali Parfums

Ôde au Noir

Maître incontesté de la fameuse petite robe noire, Mr Didier Ludot, propose un modèle inédit de la collection SS14 revisité d’éléments décoratifs et de broderies. Petit précis dans l’interview express du créateur.
© Les Garçons aux Foulards - Didier Ludot



Sphères géométriques superposées recouvertes de pétales de papier de soie et surmontées d’un immense ruban noir, Rykiel propose un sapin aux codes détournés, terriblement germanopratin !

© Les Garçons aux Foulards - Sonia Rykiel

Créatrice incontournable de l’univers de la lingerie chic, Chantal Thomass symbolise le sapin de Noël par la silhouette d’une femme, ou plutôt d’une multitude de femme, toutes identiques et toutes différentes, telles les clientes de son boudoir élégant parisien.

© Les Garçons aux Foulards - Chantal Thomass

 Exposition à découvrir sans plus attendre!



Hôtel Salomon de Rothschild
11, rue Berryer 75008 Paris
Entrée libre  du 4 au 8 décembre, de 10h00 à 19h00


A.


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Miss Dior s'expose - Art ou Publicité?


Nous le disions il y a peu, les relations entre l’univers de la Mode, de l’Art et du Design s’estompent de plus en plusRévolution de salon faisant entrer le petit monde de la couture par les grandes portes des institutions culturelles les plus réputées, ou simple retour à un âge d’or artistique ou créateurs et plasticiens collaboraient naturellement ensemble, mettant leurs talents en commun pour célébrer le beau et la modernité au sein de projets incroyable ? La vérité se trouve sans doute quelque part au milieu en ce début de 21ème siècle où la consommation se veut « expérientielle » et la communication « artistique », et où les marques puisent dans leurs archives pour donner un sens à la course effrénée de nouveauté imposée par la logique commerciale. La démarche de la maison Dior de fêter en grand l’anniversaire des 66 ans (si, si ça se fête apparemment) d’existence de l’emblématique jus de la maison de l’avenue Montaigne, à quelques semaines avant la période de Noel, ou la majorité des achats parfum s’effectue, s’inscrit à n’en pas douter dans cette tendance à laquelle les grandes marques n’échappent pas, mais aussi dans une démarche publicitaire, au format XXL, à peine maquillée d’un voile parfumé. Deux semaines d’exposition au cœur du Grand Palais, la présence de pièces d’archives exceptionnelles et la participation de 15 artistes féminines venues du monde entier, l’idée a cependant de quoi nous intriguer, et nous n’avons pas hésiter à affronter le froid hivernal et l’attente (longue) par nous faire notre propre avis !


© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior - Joana Vasconcelos 2013

 Moquette épaisse, lumière chaude et sensation de grandeur sous les hauteurs de la galerie circulaire qui accueille l’événement, marquent l’ambiance dès les premiers pas, nous conduisant à un espace servant d’ « introduction », nous faisant plonger au cœur des souvenirs personnels de Mr Dior avec sa première vie en de galeriste. Peu le savent, mais Christian Dior avant de devenir le symbole du renouveau de la mode française a débuté sa carrière au sein de l’une des galeries d’art les plus réputée de Paris, collaborant avec les artistes du mouvement surréaliste.  Photographies anciennes, recréant le décor, mais aussi originaux des œuvres vendues alors dans la galerie, portrait de Christian Dior croqué par Chagall ou peint par Dubuffet, les preuves montrant les relations étroites que le couturier entretenait avec le monde de l’art ne manquent pas ; les 15 collaborations artistiques réalisées autour du parfum Miss Dior prennent ainsi une toute autre signification.

© Bernard Buffet - Portrait de Christian Dior - 1954 

En parallèle, sont également exposés certains des premiers croquis des collections de Christian Dior juste après la fin de la seconde guerre mondiale ; robes Bach ou encore Mozart, elles éclatent telles des fleurs au cœur d’un sublime jardin d’été. Car c’est bien de fleur qu’il s’agit. Passionné par l’univers des jardins, dont le plus emblématique restera sans doute celui de Granville, Mr Dior n’aura de cesse de vouloir transformer les femmes en bouquets de fleurs. Fleurs délicates, sophistiquées, éclatantes de couleurs, la fameuse ligne Bar inventé à la fin des années 40, n’est finalement que la mise en place d’un vocabulaire stylistique reprenant les codes floraux. Ligne longue et fine telle une tige, couleurs intenses à l’image des pétales de roses tant aimés, volumes de jupe format XL telle une corolle de fleur, la femme retrouve une sophistication poussée à l’extrême et qui sera cristallisé en un jus : Miss Dior.

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior - Robe Bach 1957
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior

Mais Miss Dior c’est avant tout un hommage à la sœur du créateur, Catherine, héroïne de la Résistance française et soutien précieux pour Christian Dior qui pourra toujours compter sur elle. Miss Dior c’est aussi le gentil sobriquet que le couturier inventa pour appeler sa nouvelle cliente ; jeune, désinvolte, ayant soif d’avenir et de célébrité. Au fil des photos de modes réalisées par Richard Avedon, des images d’archives des présentations de collection des années 50, des dessins du merveilleux Gruau et de somptueux modèles Haute Couture datant des années 50, se crée la légende Miss Dior. 

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior - Richard Avedon 1955

Mise en scène des plus intéressante, jonglant entre Art contemporain et références aux archives de la maison, justifiant en partie les créations du présent par les références au passé. Dialogue des plus incroyable pouvant se résumer en une silhouette intitulée Miss Dior 1949, sublime robe bustier entièrement rebrodée de fleurs pastels au travail délicat ouvrant l’exposition, et son pendant contemporain issu de la dernière collection de Raf Simons, nouveau designer de la maison, reprenant à l’identique la forme du modèle, ayant remplacé la couleur par le noir, et les fleurs de soies par des pétales de cuir et des perles couleur de jais – époustouflante. Epoustouflante tout comme les modèles de la première collection Haute couture de Raf Simons, portées à l’écran par l’actrice Nathalie Portman, nouvelle égérie du parfum Miss Dior, faisant écho à l’univers cinématographique de la marque et donnant à voir au public ces merveilles de couture à la complexité insoupçonnée.

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior - Dior Haute Couture 2012
Niveau art contemporain, il faut être honnête et admettre que les quinze productions fournies sont inégales. Carte blanche a officiellement était donnée aux artistes de s’exprimer sur ce que pour elles représentait Mis Dior ; et malheureusement, la copie rendue par certaines des ces « élèves » fut décevante. Cependant, au lieu de nous attarder sur le mitigé, concentrons nous plutôt sur le très bon, ou plutôt le très beau. Loin d’une forme de conceptualité trop radicales, les œuvres proposées  sont avant tout esthétiques, à l’image du parfum, mettant en avant ses différentes facettes, ces différentes composantes, à commencer par le travail du verre, du flacon et de la lumière de l’artiste Carole Benzaken jouant sur ces trois matériaux et sur l’idée des transparence et d’obscurité. 

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior

Le packaging ensuite, symbolisé durant un moment par le célèbre motif pied de poule, ADN stylistique de la maison, réinventé sans cesse au fil des collections, et mis en exergue par l’artiste Polly Apfelbaum et ses immenses tapis à motifs Houndstooth, reprenant des méthodes de tissage traditionnels d’Oaxaca et les couleurs de la culture mexicaine, comme pour faire un peu, un trait d’union entre deux cultures et entre tradition et modernité.

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior

Impossible aussi de passer à coté du célèbre ruban cachetant le flacon de parfum, repris et retravaillé en format XXL par l’artiste portugaise Joana Vasconcelos, sur un support lumineux de couleur rose, reflétant presque à l’infini l’ode magnétique de l’objet. Plus délicat, Hannah Starkey a également repris l’idée de ruban, mais cette fois-ci au cœur même de la peau de celle qui la porte, en un délicat tatouage porté sur la nuque, capturé sur une précieuse photographie.   

© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior
© Les Garçons aux Foulards - Exposition Miss Dior - Hannah Starkey 2013

Mais s’il est une œuvre qui nous a particulièrement marqué, c’est sans nul doute la vidéo de l’artiste d’origine libanaise Lara Baladi intitulé Don’t touch me Tomatoes et Chachacha. A l’image du titre, la vidéo surprend et fais sourire. Au cœur d’une nuit noir, des centaines de lucioles scintillent, accompagnées de mille références à l’univers du cinéma et du divertissement sur presque un siècle. De Betty Boop à Judy Gardland en passant par des notes musicales de Britney Spears, aux Nuits d’une demoiselle de Colette Renard, le mélange est des plus audacieux et nous a séduit !





Miss Dior, premier parfum créé par Christian Dior en 1947, est un symbole autant qu’un mythe. Perpétuant les liens qui l’unissent depuis toujours à l’Art,  la maison Dior a ainsi décidé de mettre en avant ce parfum légendaire en invitant 15 artistes féminines venues du monde entier à s’en inspirer librement, en s’emparant de ses codes éternels, son flacon et son motif pied-de-poule, son nœud poignard tout comme son égérie actuelle Natalie Portman. Bercées des musiques servant aux publicités de produit, il serait aveugle de ne pas admettre l’enjeu et l’impact commercial que cet exposition pourrait avoir sur l’image du parfum, de la maison, mais aussi de ces ventes en cette veille de fêtes de fin d’année. Opération de séduction et de communication rondement menées, dont nous sommes d’ailleurs nous mêmes les premiers volontaires, attendant gentiment pour avoir l’occasion de vivre également cette expérience par nous même, mais aussi canaux médiatiques ultra connectés, véhiculant les informations ainsi que les nombreuses photos que nous pouvons prendre lors de l’événement sur les différents réseaux sociaux mis à notre disposition… Mais, il serait pourtant dommage de se limiter à cette simple lecture marketing de l’exposition, car même s’il en est en partie la raison, il serait en revanche dommage de passer à coté de certaines de ces œuvres visionnaires, mais aussi les somptueuses archives et pièces de Haute Couture misent à la disposition du public et nous plongeant avec délice dans l’histoire de la maison Dior !

A.


Miss Dior au Grand Palais à découvrir jusqu’au 25 novembre !

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JR Inside Out Project - nous y étions!


Sacralisé par les galeries d’art (trop heureuses d’avoir trouvé un nouvelle manne financière), décrié par d’autres comme une sorte de vandalisme urbain (pour preuve les récentes mésaventures de Banksy à New York), ou tout simplement apprécié par une certaine frange de la population pour son aspect transgressif et libertaire, le Street Art n’arrête pas de faire parler de lui depuis quelques années. Fer de lance de la French Touch artistique, le street artiste et photographe JR parcours depuis une dizaine d’année le monde et expose ses photographies en noir et blanc dans la rue, qu'il qualifie comme « la plus grande galerie d'art au monde » mêlant art et action, traitant d'engagement, de liberté, d'identité et de limite.

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR

Le projet Inside Out lancé au début de l’année 2011 à la conférence du TED Prize en Californie a pour objectif de mettre en place un projet artistique à échelle quasi planétaire : « Inside Out est un projet artistique participatif à grande échelle qui transforme les messages sur l’identité personnelle des gens en une œuvre artistique. En utilisant des portraits photos en noir et blanc, chacun peut faire découvrir, révéler et faire partager les histoires tues et les images de gens à travers le monde. (…) Je vous souhaite de défendre ce qui est important pour vous en participant à un projet d’art global, et ensemble, nous retournerons le monde…Inside out. » JR, Long Beach, Californie, États-Unis, 2011

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR

Ainsi après avoir investi au courant de l’année Time Square à New York (plus de 6000 participants) et plus récemment la Somerset House à Londres, JR installe son camion photographique à Paris. Après une incursion sur le parvis du Centre Pompidou et il y a quelques petits jours sur l'esplanade du Palais de Tokyo, et avoir recouvert une partie de l’immeuble de portraits (presque sages), JR pose depuis ce matin, et jusqu’au mardi 12 novembre inclus, son laboratoire photo ambulant sur le parvis du Cinéma MK2 Bibliothèque et nous y étions.

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project

Jeunes, parfois même très jeunes, mais aussi beaucoup moins, hipsters, passionnés ayant fait le voyage de Province pour être présents, bobos armés de leur appareil photographique ou familles en sortie dominicale, une foule colorée (et frigorifiée avouons le) s’est donnée rendez-vous pour avoir la chance de se faire photographier par JR et participer à une performance de collage Arty à échelle XXL.

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR

Délocalisant son imprimerie dans la rue, les portraits géants sont imprimés et collés in situ, avec la complicité de l'artiste mais aussi des personnes photographiés n’hésitant pas à mettre la main au pinceau de colle, barbouillant avec bonheur les sols et murs (autorisés bien sur) pour coller son objet précieux.

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project

Avec des horaires d’ouverture du camion de 13h à 19h, et une capacité d’impression d’environ 300 portraits par jour, inutile de dire que malheureusement tout le monde n’aura pas la chance de se faire tirer le portrait par JR. Après avoir nous même abandonné l’aventure il y a quelques jours au Palais de Tokyo, nous sommes revenu armés de patience (et de thermos de thé) ; les membres de l’organisation nous ayant prévenu qu’il fallait compter une bonne heure d'attente, il nous aura réellement fallu attendre plus de cinq heure pour accéder au Graal – le camion photographique à pois du plus engagé des street artistes contemporain et que nos images rejoignent enfin le collage géant du parvis de la BNF.

© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR
© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR
Bien sûr incognitos, sans aucuns foulards, juste présents pour le plaisir de participer à ce très beau  projet, nous  nous sommes laissés prendre au jeu du photomaton Arty, agrémenté parfois de quelques grimaces facétieuses ; l’attente fut certes longue, mais le résultat le valait bien. Merci Mr JR !


© Les Garçons aux Foulards - Inside Out Project - JR

A noter que le film du même nom, réalisé par Alastair Siddonsqui retrace l'aventure du plus grand projet d’art participatif au monde, sera diffusé le mardi 12 novembre à 20h au soir au MK2 Bibliothèque et sortira en salles le 13 novembre.  A découvrir.

Projet Inside Out sur le parvis du MK2 Bibliothèque jusqu’au mardi 12 novembre à 19h

A.

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Keith Haring - The Political line 


Evènement artistique de ce printemps, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, consacre une rétrospective de grande envergure (près de 250 oeuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro) à l’artiste américain Keith Haring (1958 – 1990), mettant en avant l’importance de son œuvre ayant profondément marquée l’art de la fin des années 80 et la fin du 20ème siècle, en mettant plus particulièrement l’accent sur la nature profondément « politique » de sa démarche tout au long de sa carrière. Style  incomparable se rapprochant d’une certaine figuration naïve, répertoire de signes emblématiques tel un alphabet hyéroglyphique contemporain, proche du mouvement Pop Art (ami d’Andy Warhol et de Jean-Michel Basquiat) et de la contre culture New-Yorkaise, Keith Haring fut l’un des artistes les plus célébrés, mais aussi les plus décriés de son époque.

© Keint Haring - The Political Line 


Virtuose du dessin, qu’il pratiquait depuis l’enfance, issu d’un environnement familial créatif (père dessinant entre autre des bandes dessinées), Keith Haring a étudié à la School of Visual Arts de New York, la sémiotique et l’importance du signe dans les sciences du langue non verbal et comprit très rapidement l’impact que pouvait avoir un symbole. Génie de la ligne, travailleur incessant et rapide, capable de réaliser des œuvres monumentales en moins d’une journée, et sans jamais corriger ses traits, il a énormément produit, utilisant de multiples supports subversifs (notamment la toile de bâche pour son aspect pauvre, loin de la noblesse qu’il considérait comme surfaite d’une toile vierge) pour véhiculer ses messages et ses idées politiques.


© Keint Haring - The Political Line 

Utilisant délibérément la rue et les espaces publics pour s’adresser au plus grand nombre, il n’a cessé de lutter tout au long de sa vie, contre les diktats d’une société conservatrice et ultra capitaliste dans laquelle il ne se reconnaissait pas. Décriant entre autre le racisme, la menace de guerre atomique, la destruction de l’environnement, l’homophobie et à la fin de sa vie l’épidémie du sida dont il décède, comme une partie importante de la communauté arty New-Yorkaise des années 80, non sans avoir créé une fondation caritative au profit de la lutte contre la maladie.  

Le parcours de l’exposition, organisé de manière thématique et chronologique, débute par l’accrochage de ses premiers travaux et rend compte de ses prises de position critiques envers la société.

L’individu contre l’État

Dès ses premières oeuvres Keith Haring s’interesse et s’oppose au pouvoir Etatique et défend l’individualité et la liberté de chacun. Chiens aboyant, personnages déchiquetés par des mains géantes, robots marquant ses victimes d’une croix, Haring dénonce à travers certaines de ses oeuvres les groupes stéréotypés et classifiés par l’Etat, et dénonce aussi les êtres qui oublient leur propre individualité.

© Keint Haring - The Political Line 

Capitalisme

Radical dans son rapport au monde consumériste, Keith Haring, dans la continuité du mouvement Pop Art, donne à voir une critique acerbe du capitalisme et de la société de consommation. Représentation de l’hégémonie des États-Unis et du Dollar roi, caricature du personnage phare de la Culture impérialiste américaine, Mickey Mouse se confond avec les traits d’Andy Warhol. La critique a pourtant ses limites car en 1986, Keith Haring ouvre un « Pop Shop » sur Broadway où tous les objets vendus (t-shirts, casquettes…) sont commercialisés à l’effigie de ses oeuvres, reprenant l’idée de l’art accessible à tous, mais sera critiqué par de nombreux spécialistes du monde de l’art qui ont vu ici sur déviance commerciale de son travail.

© Keint Haring - The Political Line 

Religion

Ayant grandi dans un milieu chrétien traditionnel, Keith Haring considère avec beaucoup de recul et un esprit critique l’histoire et notamment celle de la colonisation et de la religion. Haring pensait d’ailleurs qu’ « une grande partie du mal qui se produit dans le monde est causée au nom du bien (religion, faux prophètes, artistes de pacotille, hommes politiques, businessmen…). » Dans ses dessins et peintures, des croix pénètrent les corps, se collent aux cerveaux ; Haring crée dans ses oeuvres tardives des scènes dramatiques dans lesquelles l’Église et ses dogmes sont dénoncés comme étant nocifs pour la société et l’individu. Néanmoins tout en luttant contre toutes les « religions de contrôle », Haring respecte la foi individuelle.

© Keint Haring - The Political Line 

Mass Media

Dans ses premières oeuvres Keith Haring évoque à plusieurs reprises la menace de la substitution de notre réalité par les nouvelles technologies que sont les écrans (télévision et ordinateur). Il s’inquiète par ailleurs du danger qui pèse sur la créativité et l’individualité face à l’hégémonie technologique, remplacant parfois dans ses peintures et ses dessins le cerveau, par la télévision et les écrans d’ordinateur, à l’intérieur desquels, il peint les thématiques qui le préoccupent.

© Keint Haring - The Political Line 

Racisme

Révolté par toutes les discriminations dans un monde pour lui empreint de racisme et d’oppression (colonisation, guerre du Vietnam), l’homme blanc « mauvais » représente pour Haring le pillage, l’esclavage, la cause de la pauvreté. Dès son arrivée à New York il est fasciné par la diversité des populations, il rencontre et fréquente des minorités qui l’attirent et desquelles il se sent proche. Tout au long de sa carrière Haring s’est ainsi attaqué aux problématiques sociopolitiques et a produit un art fortement engagé. En 1985 à la manifestation contre l'apartheid dans Central Park, il a d’ailleurs fait imprimer en 20 000 exemplaires un poster Free South Africa qu’il distribue lui même.

© Keint Haring - The Political Line 

Dernières oeuvres. Sexe, sida et mort

Lorsqu’il arrive à New York pour étudier, Haring assume pleinement son homosexualité et vit une sexualité débridée qui transparaît dans ses oeuvres où le sexe a une part très importante. Lorsque le virus du sida se propage dans les années 80, la lutte contre cette maladie deviendra sa bataille la plus personnelle ; dès 1985, la thématique du sida apparaît, comme dans son autoportrait aux pois rouges. Il s’engage en réalisant des affiches en faveur de rapports sexuels protégés, afin d’informer sur cette épidémie. Il personnifie le virus sous la forme d’un énorme spermatozoïde à cornes dans une série de dessins et de peintures. Touché lui-même par le virus (il apprend qu’il est contaminé en 1988), il décède le 16 février 1990 à New York.

© Keint Haring - The Political Line 

Pour finaliser en grand le parcours artistique riche et passionnant de Keith Haring, direction le CENTQUATRE pour découvrir les oeuvres grand format de l’artiste – bâches et peintures XL sur les thèmes de la religion, de la menace nucléraire et du Sida mais aussi plusieurs sculptures monumentales comme Head Through Belly et King and Queen – ou encore la pièce monumentale des Dix Commandements (dix panneaux de sept mètres de haut) fait l’objet d’un accrochage spectaculaire.  Enfin, dernière étape obligé, la reconstitution du Pop Shop original réalisé dans un container à Tokyo en 1988. Immanquable !

Passionné par la vitalité et la force de l’être humain, Keith Haring développe au fil de son travail un alphabet artistique qui lui est propre et dont les codes ont traversés les décennies, véhiculant des idées toujours en grande partie d’actualité. Ses « subway drawings » réalisés dans le métro qui l’ont rapidement fait connaître à une époque ou le « Street Art » ne portait pas encore son nom où les graffitis étaient considerés commes une violation de la loi ; ses peintures, ses dessins et sculptures, sont encore de nos jours porteurs de messages fort de justice sociale, de liberté individuelle et de changement. Icône du Pop art, artiste subversif et militant, Keith Haring a multiplié les engagements tout au long de sa vie, animé par une envie de transformer le monde de façon positive vers plus de liberté et d’égalité pour tous.

A.


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Arty Sensation - Gérard Uféras sublime la femme Triump



© Alexandra - Arty Sensation - Gérard Uféras pour Triumph


Les Garçons aux Foulards ont beau être un blog essentiellement orienté autour de l’univers masculin, rien ne nous empêchera jamais de nous intéresser au beau sous toute ces formes, surtout lorsque celui-ci met en avant la Femme dans sa belle simplicité. L’exposition Arty Sensation, loin d’être une énième collaboration artistique entre un photographe de talent et une marque de prêt-à-porter, est un projet sensible, intègre et vrai qui parle avec honnêteté  aux femmes – véritable hommage artistique.


© Aurélie - Arty Sensation - Gérard Uféras
© Aurélie - Arty Sensation - Gérard Uféras

Loin d’une image médiatique faussée du corps de la femme mettant le plus souvent en avant des silhouettes féminines juste sorties de l’adolescence, Triumph a fait appel au photoreporter Gérard Uféras, qui met le corps de la femme au centre de son travail artistique, des ses premiers travaux au sein du magazine Libération, à son incursion au cœur de la Maison Dior, lui laissant carte blanche pour l’esthétique du projet.  La marque de lingerie centenaire a ainsi organisé un casting national pour trouver les vingt femmes représentant, au travers des clichés du photographe français, l’image de la femme Triumph.

© Brigitte - Arty Sensation - Gérard Uféras pour Triumph
Multiple, plurielle, belle et forte, la vingtaine pétillante, la trentaine triomphante ou encore la quarantaine radieuse ; journaliste, professeur des écoles, architecte, infirmière, ou encore étudiante… la femme Triumph exalte sa différence dans l’ambiance douce et poudrée d’un appartement classique haussmannien, contrastant avec le noir et blanc des photographies.

© Cécilia - Arty Sensation - Gérard Uféras pour Triumph

Hommage aux corps et aux courbes, appel à toutes les femmes, dans toutes leurs différences, généreuses, actives, confiantes en elles. La lingerie, objet de séduction et de bien-être ou accessoire de mode, embellit le corps féminin et devient un moyen de se sentir bien dans son corps et dans sa tête plutôt qu’un carcan imposant les diktats d’une silhouette irréelle et fantasmée.

© Hannah-Léa - Arty Sensation - Gérard Uféras pour Triumph


Inaugurée aux Musée des Arts Décoratifs à la fin du mois de mai, l’exposition Arty Sensation sera, grâce au concours des Galeries Lafayette, itinérante et  voyagera au fil des semaines jusqu’au mois de novembre aux quatre coins de France, du vaisseau amiral du boulevard Haussmann, en passant par Lyon, Marseille ou encore Nantes et Strasbourg.

© Sarah - Arty Sensation - Gérard Uféras pour Triumph


Et comme le disait si justement Marguerite Yourcenar, « de même qu’il n’y a pas d’amour sans éblouissement du cœur, il n’y a guère de volupté véritable sans émerveillement de la beauté » ; ainsi les images de Gérard Uféras nous éblouissent par leur vibrante sensibilité, et nous font voyager dans un univers chaleureusement féminin que l’on ne peut qu’apprécier pour sa réconfortante beauté. Bravo !

A.

© Stella - Arty Sensation - Gérard Uféras
© Valérie - Arty Sensation - Gérard Uféras


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Les Médusés au Louvre - Un parcours chorégraphique de Damien Jalet




Le Louvre a toujours eu une place à part dans mon cœur. Berceau de l’Art français, temple de tous les superlatifs, lieu de recueillement de mes premières découvertes culturelles, cadre privilégié de ma vie étudiante à l’époque ou je fréquentais les bancs de l’école qui en porte fièrement le nom, je ne peux me lasser de la beauté majestueuse de son cadre et de la richesse de ses collections. Grande Dame ayant fêtée son bicentenaire depuis longtemps déjà, le Louvre ne cesse de créer l’événement quant à son abondante actualité culturelle. Doté il y a quelques mois à peine d’un nouveau département des Arts Islamiques mettant les aspects didactiques et interactifs au cœur d’une toute nouvelle muséographie, le Louvre a décidé, une fois de plus, d’inviter l’un des Arts les plus éphémères qui soit à l’intérieur de ses murs – la Danse. Et ce n'est pas la première fois que « Terpsichore » y prend ses quartiers d'hiver. Après les succès des Cartes Blanches données aux chorégraphes Jean-Claude Gallotta ou encore à Carolyn Carlson, c’est au tour de Damien Jalet de livrer sa vision de la danse au travers d’un dialogue riche et moderne mêlant sculptures classiques et danse contemporaine lors de trois nocturnes exceptionnelles. Le destin faisant parfois bien les choses, nous avons ainsi eu la chance d’assister, au hasard de l’une de nos pérégrinations artistique du vendredi soir au Louvre, à l’une de nos plus intéressantes et émouvantes expérience de Danse Contemporaine – Les Médusés !

© Dédale - Les Garçons aux Foulards



Et médusé je le fus, fasciné par le pouvoir hypnotique du spectacle qu’il nous a été donné de voir. Musique, chants traditionnels, danse contemporaine, sculpture et architecture, le tout proposé en un parcours chorégraphique intelligent et espiègle dans les principales salles et cours du musée dédiées à la sculpture de l’Antiquité Perse jusqu’à la fin du 19ème siècle – « Je voulais rester dans les salles de sculptures, très chargées de thèmes mythologiques, peuplées d'animaux et de dieux, mes obsessions personnelles. Au premier coup d'œil, les sculptures françaises sont la quintessence du classicisme aristocratique, mais elles révèlent en fait une incroyable sauvagerie » explique au journal Le Monde Damien Jalet. Illusion d’optique ou réalité, les statues prennent vie au cœur du Louvre et livrent leurs secrets aux visiteurs intrigués par ce spectacle inattendu. Entouré de douze danseurs de la compagnie Eastman et de quinze étudiants du conservatoire de danse d'Anvers, Damien Jalet propose neuf histoires, neuf œuvres revisitées, neuf chorégraphies entraînant le spectateur dans un voyage à travers l’histoire de l’art, des collections du plus grand musée au monde et de la danse entre références classiques et modernité formelle. « l’image de Méduse qui pétrifie celui qui croise son regard, je voudrais interrompre la marche du visiteur et le suspendre dans l’éternité des œuvres. Intermédiaires entre deux mondes, les danseurs et les musiciens se font passeurs de l'énergie intrinsèque des sculptures ; les rôles d'envoutés et d'envouteurs s'inversent alors comme dans les rituels animistes » raconte Damien Jalet.



Au fil de nos découvertes d’un soir, quelques-uns de nos coups de cœur.



Les Médusées – Sous l’immense verrière surplombant la majestueuse Cours Puget, tout d’abord attirés par les premières notes ensorcelantes interprétées en live par le groupe Winter Family, nous apercevons trois figures féminines. Corps dénudés, teint blanc, toges antiques revisitées par le talent du créateur Bernard Wilhelm, le trio féminin s’inspire de la nature ensorceleuse des nymphes de Marly. Lentement, telle une incantation, une polyphonie prend place et nous hypnotise par sa rythmique complexe. Les trois nymphes, sculptures vivantes que l’on penserait tout droit sorties d’un bas-relief antique, livrent une danse saccadée où chaque mouvement semble vouloir briser un envoûtement, et chaque regard se charge d’un pouvoir pétrificateur. Références aux poses des figures peintes sur les fresques grecques, flashback, les images d’un Nijinski sensuel cassant les codes de la danse classique dans le Prélude à l’Après-Midi d’un Faune nous reviennent en tête. Près d’un siècle plus tard, les trois personnages secondaires féminins du Faune prennent les devant et sont au centre d’une chorégraphie mêlant mouvements d’ensemble et arrêts saccadés structurant la danse de ces pauses antiques. 







© Les Médusées - Les Garçons aux Foulards

© Les Médusées - Les Garçons aux Foulards
© Les Médusées - Les Garçons aux Foulards
© Les Médusées - Les Garçons aux Foulards


                                             


Dédale – Pendant masculin de l’œuvre Les Médusées, on retrouve au niveau supérieur de la Cours Puget, sans doute l’une des chorégraphies les plus surprenantes de prime abord. Juché sur un piédestal au format XL, un trio masculin vêtu de latex, inspiré du mythe de Thésée, héros triomphant du Minotaure grâce au fil d’Ariane, se produit à quelques centimètres du public. A l’image du labyrinthe, crée par Dédale pour enfermer le Minotaure, le trio suggère la perte de soi dans l’autre et évoque l’indissociabilité de l’homme de sa part animale, qui le guide et le domine. Formant une immense créature polymorphique, les corps se mêlent, s’enchevêtrent et se démêlent sans pour autant jamais se séparer, créant des figures faisant indéniablement référence à la statuaire mythologique du Louvre. Cavalier dominant la Bête, Minotaure terrassant le héros, ou même poses inspirées du Radeau de la Méduse, tant d’œuvres viennent à l’esprit et se glissent inconsciemment à la lutte esthétisante en latex noir entre humanité et animalité présentée. N’est ce pas d’ailleurs le combat qui est livré de façon quotidienne en chacun de nous et dont nous sortons plus ou moins victorieux ?... la question reste ouverte.






© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards
« Intermédiaires entre deux mondes, les danseurs et les musiciens se font passeurs de l'énergie intrinsèque des sculptures » résume Damien Jalet.

© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards
© Dédale - Les Garçons aux Foulards



Venari – Seule œuvre chorégraphiée mais également interprétée par Damien JaletVenari (nom désignant la chasse en latin), solo masculin inspiré du mythe d’Actéon, personnage antique métamorphosé en cerf par Diane, déesse de la Chasse après l’avoir surprise au bain, joue sur l’idée de transgression humaine, de transformation et de la dualité coupable/victime.  Sous le regard des Nymphes de Diane, le danseur, au bord de la folie, exécute une chorégraphie nerveuse aux accents de délire où il devient à la fois chasseur et chassé. Tourbillonnant, haletant, prisonnier de sa nouvelle condition et de sa funeste destinée, le cerf/chasseur poursuis sa fuite éperdue au bout de ses forces, et meurt.





© Venari - Les Garçons aux Foulards
© Venari - Les Garçons aux Foulards

« L’énergie et le mouvement contenus dans ces statues ont été ma principale source d’inspiration ; elles dégagent un magnétisme qui me fascine et expriment une tension non résolue entre humanité, animalité et divinité. Je souhaiterais par la danse libérer ces figures minérales et, pour cela, j’ai demandé aux danseurs de s'engager complètement dans des chorégraphies parfois très physiques » ajoute Damien Jalet.

© Venari - Les Garçons aux Foulards
© Venari - Les Garçons aux Foulards


Sin – Cours Marly, changement d’époque et de civilisation, c’est grâce à la voix envoutante et aux airs sublimes aux parfum d’Orient lointain interprétés par Sattar et Mahabub Khan que l’on découvre la chorégraphie de Sin. Une danse organique où un duo masculin/féminin, voit un couple d'interprètes ne plus former qu'un seul corps dans une gestuelle à l'érotisme diffus. Les corps omniprésent s’attirent, s’enchevêtrent, combattent et finalement se repoussent. Inspiré du mythe du couple primordial, ce duo viscéral, symbolise la séparation de l’être unifié et le rapport du pouvoir qui en découle. Quête poignante de liberté, d’individualité et de possession, le résultat qui en découle est sans appel – la ruine et la souffrance.    





© Sin - Les Garçons aux Foulards
© Sin - Les Garçons aux Foulards
© Sin - Les Garçons aux Foulards
© Sin - Les Garçons aux Foulards



Par-dessus tête – Sans doute chorégraphie qui incite de prime abord le plus au sourire, on y découvre, au milieu des sculptures décapitées du souverain sumérien Gudea, le danseur japonais Kazutomi Kozubi dont le crâne grimé, fait ressurgir l’esprit d’un roi qui a perdu la tête. Personnage antique aux traits des plus sympathiques pour les néophytes, les « Gudeas » sont l’un des mystères de la statuaire Perse et l’un des personnages m’ayant le plus marqué lors de mon passage sur les bancs de l’amphithéâtre Rohan. Cruels et sanguinaires contrairement aux traits bienveillants de leurs représentations, les Princes de Lagash, suite sans doute à une révolte, ont été renversés, et avec eux leurs représentations terrestres mutilées. Clin d’œil de Damien Jalet à l’histoire tortueuse de cette dynastie, la réincarnation faussement sympathique de Gudea amuse et fait sourire, jusqu’au moment plus inquiétant ou il vise l’auditoire et menace de leur « couper la tête ». 

© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards 
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards

Corps bercé par la folie de plusieurs générations de princes meurtriers, la danse se termine dans une convulsion à mi-chemin entre rédemption et piété, à même le sol, face aux bustes calmes de ces prédécesseurs. Envouté autant par la prestation physique et terriblement novatrice de Kazutomi Kozubi, on est tout autant bercé par la langoureuse voix de Sofyann ben Youssef et de ses chants Perses nous emportant loin, sur les confins du fleuve Tigre, devant les portes du palais de Gudea dans l’antique Sumer.

© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards
© Par-dessus tête - Les Garçons aux Foulards

« Le temps de ces nocturnes, je rêve d’un musée devenu labyrinthe où les visiteurs déambulent avec pour fil d'Ariane une succession d'images orphiques, physiques et sonores, qui résonnent avec les salles du Louvre, et avec l’intimité de chacun » - paris réussi que propose Damien Jalet pour encore une représentation exceptionnelle le vendredi 22 février de 19h à 21h15 dans le cadre des Cartes Blanches du Musée du Louvre. Outre ces cinq chorégraphies à l’intensité et à la force d’expression que quelques mots et quelques images ne pourrons pas totalement vous retranscrire, quatre autres tableaux vous ferons voyager au cœur du Louvre et de ses collections de sculptures classiques. De la cours Marly, à la cours Puget en passant par les merveilleuses fondations de l’époque Louis-Philippe c’est un véritable parcours à travers le temps et l’espace que nous propose Damien Jalet. Un dialogue chorégraphique entre différentes formes d’Art qui incite à la rêverie et à l’introspection. Evénement rare à la beauté éphémère, rappelons par ailleurs que l’entrée au Louvre reste gratuite pour l’ensemble des jeunes de moins de 26 ans. Il serait dommage de ne pas profiter une dernière fois de ce spectacle, en tout cas, pour notre part, nous serons là, au premier rang, heureux d’avoir l’occasion de tomber une fois de plus sous le charme des tableaux chorégraphiques de Damien Jalet.

© Les Médusées - Les Garçons aux Foulards




Mais avant cela, laissons le dernier mot à Damien Jalet, qui mieux que personne pourra en quelques mots résumer ce dialogue riches aux facettes multiples. « Je conçois la danse comme un art très ancien, plus ancien que toute référence académique ou folklorique à laquelle elle est très souvent associée, un art premier, antique dans le sens archaïque du terme. C’est peut-être l'art dont il est le plus difficile de rendre compte dans un musée, tant sa manifestation semble condamnée à l'éphémère, alors que la sculpture incarne pour moi la notion d’éternité. Mis en relation, ces deux mondes n’en résonnent que plus fortement. Je vois la danse comme un art sculptural et la sculpture comme un art chorégraphique. D'un côté le mouvement se fige dans la pierre, de l'autre il traverse la peau, les muscles, les os »

A.

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Street Art au coeur de Paris - Le M.U.R. fête ses 5 ans!






Férue de Musique, passionnée des Arts et surtout d’une certaine forme d’Art fleurissant de plus en plus sur les murs de nos villes, nous sommes ravis d’accueillir sur Les Garçons Aux Foulards notre toute nouvelle reporter és Street Art – Mlle Di !



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Amoureux de l’art sous toutes ses formes, amoureux de Paris, de ses rues, de ses trésors cachés, des bijoux de Street Art qui s’y dissimulent et que seul l’œil aguerri remarque… il y avait un évènement qu’il ne fallait surtout pas manquer : les 5 ans de la reconnaissance officielle de l’association “Le M.U.R.” qui pour fêter cet événement, offrait au cœur de Paris, du 08 au 11 novembre dernier à l’Espace d'Animation des Blancs Manteaux , une exposition vivante, évolutive et entêtante.



L’événement regroupait plus de 50 artistes urbains qui ont pu investir ce lieu et l’utiliser comme atelier afin de nous faire découvrir leurs dernières créations : plaisir des yeux intense pour un concentré d’art contemporain aux facettes multiples.


© Les Garçons aux Foulards



Une ballade étonnante et revigorante notamment grâce aux performances live des graffeurs présents, organisées chaque jour, effaçant certaines œuvre pour laisser place à de nouvelles. Un spectacle vivant délivrant un regard innovant sur la création artistique. Ajoutez enfin à cette atmosphère créative un soupçon de groove, ô combien délectable grâce au très bon son de DJ Voodoöo armé de ses vinyles, et vous vivrez un moment incroyable.


Modulable, Urbain, Réactif, un musé à ciel ouvert

L'association le M.U.R. (Modulable, Urbain, Réactif) fondée il y a bientôt 10 ans autour de l’artiste Jean Faucheur, promeut l’art contemporain et plus particulièrement l’art urbain. Tous les 15 jours un artiste de street art a carte blanche pour investir avec l’une de ses œuvres, un ancien panneau publicitaire de 3m x 8m. Chaque œuvre éphémère est systématiquement recouverte par celle qui lui succède. Situé à l’angle de la rue Saint Maur et de la rue Oberkampf, le M.U.R se dresse fièrement devant les badauds, qui chanceux assistent parfois à la création en live.

Là, soudain pris d’un épouvantable regret, vous vous demandez comment vous avez pu manquer un évènement pareil… nulle panique, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous et de vous laissez aller au plaisir d’en découvrir les photographies.





Performance live de Macay 

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

A travers ses compositions la Graffeur Macay tente de représenter les couleurs de la nature dans la ville/ Sous l’influence de la musique électronique et l’esthétisme des années 50, elle crée un microcosme pour remplir les rues de creatures hybrides dans des cadres naturels. Son approche du collage se concentre sur des paysages magiques combinés avec des personnages surréalistes et des modèles répétitifs, tous unis par la nature.

Performance live d'Alber

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Alber est un artiste au style technique et exigeant. Ce personnage, souvent illustré dans son oeuvre nous observe avec un regard défiant… une affirmation hautaine d’une supériorité sur l’autre. L’émotion subtile qui se dégage de ce dernier est sujette à un jeu de regard entre celui qui observe et celui qui est observé…

Toiles de Sixo

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards
© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

A l’origine illustrateur, Sixo pratique également depuis une dizaine d’année l’affichage ainsi que le graffiti. Son style graphique s’inspire essentiellement de la bande dessinée et plus précisément de la BD américaine des années 80.

© Les Garçons aux Foulards
© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Il aborde des thèmes tirés de l'imagerie des années 30 à 70, ou bien utilise des images banales dont il se ré-approprie la signification. Ses collages représentent des anonymes qui vont à l’encontre des archétypes esthétiques véhiculés par le monde d’aujourd’hui. Il essaye de provoquer et de déranger les passants peu habitués par cette approche qui va à l’encontre des codes visuels intrinsèques à la société de consommation.

Aperçu du stand de YZ



YZ (« eyes »), c’est un oeil, avant tout. Une artiste guidée par une envie d’humanité à travers une esthétique intemporelle. Dans la rue, la figure humaine et son lieu de vie restent le thème central de son travail. YZ tente ainsi de situer la place des êtres dans notre société. Sans artifice, elle peint, colle et bombe tant des figures féminines des années 1900, qu’un visage logotypique qui toise le passant, ou des portraits percutants qui font sens dans la lutte contre l’esclavage et pour les droits civiques.

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Tableau d’Ella & Pitr

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Ella & Pitr sont deux artistes plasticiens qui forment le couple des Papiers Peintres. Leurs outils : de l’encre de chine, du papier, de la colle et une échelle. Ella & Pitr oscillent entre l'éphémère (collages autorisés ou pas dans les rues de la planète) et la pérennité (expositions en galeries et musées). Préparant à l'avance leurs affiches ils les collent partout où cela leur chante, redonnant vie aux murs oubliés. Ils dessinent des colosses ensommeillés, de gros oiseaux aux ailes lourdes, des ramasse-poussière, des mangeurs d'enfants, des tas de pierres, des chaises ou des troncs calcinés. Parfois, ils suggèrent aux passants de se photographier devant de grandes affiches qui figurent des cadres de tableaux et de leur envoyer leurs contributions ; plus de 1000 ont ainsi été déjà mises en ligne sur leur site.

Etiquette de Paella Chimicos

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Michel Palacios, dit Paella Chimicos (anagramme de son nom) fait parti du collectif du « Frigo ». Il mène de concert une activité d'affichiste commentateur de l'actualité et de plasticien en proie aux pérégrinations de ses personnages à tête de spirale sur fond de recherche picturale quasi fondamentale. Au fil des séries, ses personnages vont se déployer sur les murs des galeries et de la ville. Les textes qui contournent ses compositions évoquent l'enfermement dans un mouvement circulaire de la réflexion pourtant imposée avec humour. Début 2000 il devient Paella et initie un travail où l'image et le texte se côtoient, toutefois l'interprétation de chacun dépend de l'autre, dans un rapport différent de celui de l'illustration.

Oeuvre de Mosko

© Les Garçons aux Foulards

« Mosko et associés » portent bien leur nom. Ces deux complices du pochoir, Michel Allemand et Gérard Laux sont des vieux potes de travail, de peintures, de vie, qui sans façon depuis près de quinze ans recouvrent les murs parisiens de leurs animaux multicolores. Le message est simple : « on veut du beau, de la gaieté, de la vie, là où il y a du laid, du sombre, des ruines. Et les ruines ils connaissent puisqu'ils viennent du quartier "rénové" de la Moskowa. Donc Mosko...Associés, parce qu'ils travaillent en bande, souvent avec d'autres artistes, comme Jérôme Mesnager, Nemo ou Hondo. »

Toile faite en live par Shaka

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Shaka - Marchal Mithouard - est un artiste plasticien qui intègre de façon unique la 3D dans son œuvre. Il utilise un procédé qui lui permet de sculpter directement sur la toile. Ses scènes théâtrales dépassent l’espace littéral de l‘oeuvre pour créer une passerelle avec le lieu dans lequel nous sommes.

Toile réalisée par Tank

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

*Tank exposera à la galerie MathGoth au 32 rue Rodier dans le 9ème du 13 au 16 décembre 2012

La trace immémorielle des fréquences sur toile constitue le trait même de Tank, sa signature. Travaillant ses toiles comme des partitions, depuis la création et l’écoute de sa propre musique électronique, il crée l’espace de l’image acoustique.

Fresque en couleur (plaque en email RATP) de Nasty

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards

Nasty est une référence incontournable du graffiti parisien. Il se distingue en peignant des fresques en couleur sur les métros. Dans ses expositions, il met en scène les fameuses plaques en émail de la RATP dont il s'empare depuis plus de 10 ans. Il utilise aussi les plans du métro et perpétue ainsi l'esprit originel du graffiti.

Depuis cette année, de nouveaux M.U.R. ont vu le jour : quai François Mauriac (Paris XIIIe) en juillet, mais aussi en Normandie, sur la plage d'Arromanches, début juin, et à Marseille en septembre. Le Street Art a de beaux jours devant lui, pour notre plus grand plaisir !

Enfin, à ne surtout pas louper, l’artiste Ben recouvrira le M.U.R. le samedi 15 décembre prochain, alors rendez-vous angle rue Oberkampf et rue Saint-Maur pour une session très (Street)-Arty !

Mlle Di


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Louise Hindsgavl à la Galerie NEC






C’est lors de l’une de nos promenades dans le quartier du Haut Marais que nous avons eu la chance de découvrir le travail de l’artiste Louise Hindsgavl. Discrètement lovée rue des Coutures Saint Gervais, face au jardin de l’Hôtel Salé, actuellement en travaux, la Galerie NEC, spécialisée dans la céramique contemporaine, a fait le parti pris audacieux de présenter l’œuvre délicieusement subversive de cette jeune danoise qui a déjà conquit l’Europe du Nord et qui dépoussière les bien trop classiques biscuits de porcelaine. 



Légères, aériennes, presque fragiles lorsqu’on les découvre, la beauté éthérée des figurines en porcelaine de Louise Hindsgavl séduit et désarme immanquablement le spectateur. Toutefois, lorsqu’on les observe d’un peu plus près, celles-ci dévoilent leur obscurité cachée.

© Les Garçons aux Foulards


Sous la blancheur et la finesse de leur peau délicate, quelque fois rehaussée d’or ou soulignée de graphite, il se cache autant de violence, de meurtrissures et d’obscénité que d’humour noir. Scènes faussement bucoliques aux références mythologiques apparentes, Louise Hindsgavl crée des scénarios moins intimidant pour mieux nous attirer dans son univers et nous plonger dans l’illusion d’un monde innocent.



« Mes personnages sont pétris d’humanité et d’animalité et se métamorphosent dans un univers mythologique. »

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards


Et d’innocence, le monde de Louise Hindsgavl n’en a que les apparences. Personnages torturés, grimés, sexués jusqu’à l’extrême ; sous leurs infimes pellicules de glaçure, les sculptures contemporaines de la jeune artiste Danoise révèlent sans ambigüité la cruauté fatale de l’individu qui ne connaît aucune alternative.



« Je n’utilise pas le médium porcelaine pour créer quelque chose de joli comme il en est traditionnellement le cas, mais pour explorer les méandres de la nature humaine. Ce sont les aspects les plus primaires et quelquefois moins flatteurs de notre condition qui m’intéressent. »

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards


Détournée de son utilisation première en tant que matériau d’apparat au service d’un Art parfois Décoratif parfois Institutionnel, la porcelaine, dans les mains de Louise Hindsgavl, est poussée jusqu’à son extrême. Coulante, rigide, torturée, percée, vissée, architecturée, elle se trouve même associée au plus contemporain des plexiglas ; révélant au détour de ses méandres, l’étrangeté de ces créatures surréalistes engagées dans un jeu pervers et déroutant.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards




Tout y est inversé : les clivages sociaux sont temporairement abolis et les pulsions sexuelles refrénées se libèrent. A l’opposé d’une beauté convenue ou radieuse, les personnages mis en scène semblent errer, solitaires, sans contrôle de leur existence.

« Je considère la porcelaine comme une matière d’un raffinement absolu pour autant je l’utilise pour traduire les aspects les plus délétères de notre société. On peut faire un parallèle entre mes personnages et leur faculté à détruire la société dans laquelle ils évoluent, et la fragilité des sculptures en porcelaine qui volent en éclats lorsqu’elles nous échappent des mains. La faculté qu’ont mes personnages à rendre vulnérable la société dans laquelle ils évoluent fait écho et la fragilité de mes sculptures qui volent en éclat lorsqu’elles nous échappent des mains. »

© Les Garçons aux Foulards

A découvrir sans plus attendre à la Galerie NEC jusqu’au 2 juin 2012.


A.


Louise Hindsgavl à Galerie NEC

20, rue des Coutures Saint Gervais, 75003 Paris

Du mardi au samedi de 13h à 19h


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L'artiste graffeur JonOne s'expose à Paris









Voilà, la trêve de Noel et les festivités de fin d’année étant passées, il est grand temps à présent de nous remettre au travail et de partager avec nous l’une de nos dernière découverte. Et quoi de mieux pour débuter cette nouvelle année que de parler d’Art ? De Street Art pour être plus précis. Et pour cela, direction la Galerie Rabouan Moussion, rue Vieille du Temple dans le Haut Marais, pour nous intéresser au travail de l’Artiste Graffeur JonOne.








D’origine Dominicaine,  JonOne, de son vrai nom John Perello est né à Harlem au début des années 60, grandit dans l’un des Ghetto New-Yorkais et commence ses premières expériences de graffiti au début des années 80 sous le pseudonyme de Jon 156, du nom de la rue qu’il habite, marquant de son passage les murs des immeubles et des trains de son quartier, puis de tout New York. Précurseur dans l’univers du Street Art, il est rapidement Influencé par d’autres artistes-graffeurs New-Yorkais avec lesquels il crée et échange, et dont il observe le travail et l’évolution. Parmi eux,  Bando, A-One (Anthony Clarke) et Jean-Michel Basquiat.



La fin des années 80 marque un tournant dans l’œuvre de JonOne, avec son départ pour Paris et son installation, aux cotés d’autres artistes du mouvement Street, à l’Hôpital Ephémère célèbre squat des années 90, situé dans le 18ème arrondissement, ou monde de l’art, plastique et musical se croisait. C’est dans l’un de ses ateliers improvisé qu’on étaient créées ses premières œuvres sur toile, entrainant vif intérêt de la part des professionnels du monde de l’Art avec une série d’exposition au début des années 90 à Paris, Berlin, Monaco, Chicago…



Depuis, l’artiste New-Yorkais n’a cessé de s’améliorer et d’explorer de nouveaux territoires,  s’intéressant notamment à de nouveaux supports pour son travail plastique.



Et c’est là que se situe tout le propos de l’exposition City Breathes..., à savoir, la transposition du Steet Graffiti sur différents types de matériaux et de supports et plus particulièrement du passage de la traditionnelle Bidimensionalité à la Tridimensionnalité.

© Les Garçons aux Foulards


Présenté ainsi, cela pourrait intriguer. Cependant, lorsque l’on comprend que le graffiti, de par son essence repose sur « un dessin » en deux dimensions réalisé sur une surface souvent lisse (mur, parking, métro, etc.), l’idée de transposer cette forme d’art dans une nouvelle dimension est réellement novatrice.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards

Ainsi, le graffiti s’épaissit et devient volume sous la forme d’incroyables sculptures alliant plexiglas, bois, aluminium et acier. Chaque trait de bombe de peinture est ici remplacé par une épaisseur de matière, soudées entre elles par de légères visses de facture industrielle, la sculpture devient légère et la couleur devient lumière. Arabesques Street tridimensionnelles, les sculptures de JonOne, sont toujours esthétiquement signées d’une flèche, devenue au fil des ans sa signature stylistique. Le nom enfin, de l’artiste, est quant à lui, finement gravé dans la transparence du plexiglas.

© Les Garçons aux Foulards


© Les Garçons aux Foulards


En parallèle de cette série de « graff’ sculptures » mises en avant par la Galerie Rabouan Moussion, se trouve une autre partie du travail de JonOne sur l’exploration de la matière et du volume.

Immense sculpture représentant l’iconique flèche, composée d’une série de pièces plates en bois superposées, peintes à la méthode Dripping.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards

Imposant panneau de marqueterie « street » composé de différentes essences de bois.



Cube jouant sur les reflets et la distorsion géométrique et visuelle.



Toiles en trompe l’œil alliant peinture et collages.

© Les Garçons aux Foulards


Ou encore Tryptique composé de tableaux tridimensionnels alliant miroirs, peinture, collage et effet de transparence et de volume.

© Les Garçons aux Foulards

© Les Garçons aux Foulards

Dans chacune de ses nouvelles œuvres, les différentes « strates » servent à occuper l'espace à trois dimensions, à isoler les formes individuelles ; soulignant leur énergie tout en les mélangeant à d'autres formes pour créer des superpositions de gestes et de mouvements qui paraissent s’en échapper. Energie qui n’est que le reflet de la ville et l’action de l’homme par laquelle elle est crée.

L’évolution de JonOne en tant qu'artiste contemporain est claire, et il est au début de son exploration de la Trois Dimension ; chaque expérience dans ces nouveaux domaines remettant simultanément en question sa pratique créative et les associations faites dans son travail. Chacune de ces œuvres ayant pour objectif de faire ressentir au public, pour reprendre ses mots : « de l'excitation et de l'inattendu».

L’élégant et cosmopolite magazine Air France ne s’y est d’ailleurs pas trompé et a confié à JonOne la couverture de son numéro de décembre. Un artiste à découvrir ou à redécouvrir, rapidement, l’exposition parisienne se termine en effet, dans une petite dizaine de jours, alors vite,  très vite, direction la rue Vieille du Temple !

Dernier détail, à titre indicatif de la cote ascendante du Street Art, pour celles et ceux qui souhaiteraient par avance acquérir l’une de ses œuvres (et vous auriez d’ailleurs parfaitement raison), il faudra compter autour des 30 000 euros pour l’un de ses grands formats. Mais comme on dit… « Quand on aime, … »

A.


JonOne – The City Breathes…


  Jusqu'au 12 Janvier 2012

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 Marc Johnson aux Beaux Arts de Paris - Atlas


C’est avec quelques petits jours de retard (péripéties inattendues oblige), que nous pouvons enfin vous parler du dernier événement culturel qui s’est tenu la semaine dernière à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris ; l’installation éphémère de l’artiste français Marc Johnson (Lauréat 2009 du Prix LVMH des Jeunes Créateur et ancien étudiant de l’école), Atlas.


© Les Garçons aux Foulards


Ou plutôt, double présentation, devrions nous dire. En effet, Atlas, se compose de deux œuvres distinctes, mais liées.
La première est une incroyable construction, réalisée en bambou et en chambres à air, installée au cœur de l’Ecole des Beaux Arts, sous la grande verrière datant de 1867. A mi-chemin entre sculpture, architecture et performance ; le visiteur pénètre, traverse, se promène au sein de l’œuvre immense, happé par son aspect grandiose et par la singularité des duels contemporain-classique, minéral-végétal, clarté-obscurité. Cage ouverte, ossature et architecture primitive, elle avoue sa structure, sa fragilité mais également sa résistance, face aux regards impassible des sculputures classiques du 19ème siècle et d'un Auguste aux traits typiquement Napoléoniens.


© Les Garçons aux Foulards


Atlas est un microcosme ; sa structure reflète l’intérêt de l’artiste pour les systèmes biologiques et leur capacité d’adaptation et d’évolution. Travail donnant l’impression d’être toujours en gestation, Atlas suggère la complexité et l’énergie d’un organisme vivant en évolution, avec le chaos comme principe sous-jacent et met en jeu les rapports de la permanence à l’évanescence et les tensions entre le monument et les éléments naturels.


© Les Garçons aux Foulards


La seconde, plus fugace, fut un ballet, également imaginé par l’artiste Marc Johnson, et qui ne fut joué qu’à deux reprises le soir du vernissage : l’Île déserte/Acte 1/Fondation.  
Inspiré des écrits de Gilles Deleuze, L’île déserte/Acte1/Fondation est un rêve, celui d’une fondation, d’une séparation, mais aussi d’une re-création, d’un re-commencement, « Elle est l’origine mais l’origine seconde. A partir d’elle tout recommence. L’île déserte est le minimum nécessaire à ce recommencement, le matériel survivant de la première origine, le noyau ou l’œuf irradiant qui doit suffire à tout re-produire...»


© Les Garçons aux Foulards



© Les Garçons aux Foulards


Donné au sein de la cour vitrée face à l’installation éphémère de Marc Johnson, sur une scène polygonique séparée du public d’un simple jeu de lumière et de musique, la performance chorégraphique des talentueux danseurs du Conservatoire National de Danse de Paris, fut basée sur le diagramme de Boy qui permet « la modélisation d’une courbe de l’espace-temps ». Composée à partir d’une liste de Mots-Action, qui agit comme des amorces de récit, le jeu chorégraphique donne l’opportunité aux danseurs d’improviser leurs savoirs dans l’espace, au fil d’une succession de mouvements, individuels ou collectifs ; s’éloignant, se rapprochant, s’écartant, s’élançant ou encore se soutenant.


© Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards


Quinze minutes incroyables d’énergie, de mouvement et de poésie sur une variation musicale réinterprétant la Toccata et la Suggestion Diabolique de Sergei Prokofiev et la Méphisto Valse de Franz Liszt, intitulée La chimère orchestrale.


© Les Garçons aux Foulards

Jeux de contrastes, de lumières, de couleurs, discours et mises en abîmes multiples, Atlas intrigue et fait réflechir. 
Sublime.
A.
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Paris et Création - Vitrines sur l'Art aux Galeries Lafayette


Le lundi 11 juillet ont été lancées, pour la 3ème année consécutive, les Vitrines sur l’Art dans le cadre de l’opération Paris & Création aux Galeries Lafayette Haussmann.


Huit institutions culturelles, grand public ou beaucoup plus pointues, (Musée des Arts Décoratifs, Centre Georges Pompidou, Cité de l’architecture & du patrimoine, Maison rouge, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Palais de Tokyo mais également la Gaîté lyrique et le BAL) investissent durant un mois les vitrines des Galeries Lafayette, Boulevard Haussmann proposant ainsi aux passants une vision panoramique de l’offre culturelle de la ville.

Chacun des extraits d’exposition rendent compte de l’effervescence artistique de la capitale dans les domaines des arts plastiques, du design, des arts numériques et de l’architecture. Chacun de ces lieux représentant un art, un quartier, une programmation faisant apparaître la diversité géographique et culturelle de Paris.
Initiés et non initiés, parisiens, touristes français ou étrangers, tous peuvent ainsi se laisser surprendre par l’énergie créative de ces installations et bientôt, partir à leur tour expérimenter ces lieux.
Au programme de cette cuvée 2011 :
-          La Maison Rouge propose pour la vitrine des Galeries Lafayette un diorama, en partenariat avec le Manitoba Museum au Canada, faisant écho à l’exposition inaugurant son cycle d’expositions consacré aux scènes artistiques de grandes métropoles, mettant à l’honneur la ville de Winnipeg (Manitoba,Canada) du 23 juin au 25 septembre 2011.

-          Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose un aperçu de ses collections permanentes invitant l’artiste Ariane Michel à choisir des œuvres afin de les présenter en regard de ses propres films, imaginant ainsi des rencontres poétiques et inattendues tout en renouvelant l’exercice de l’accrochage par le regard de jeunes artistes favorisant ainsi les conversations particulières entre œuvres et générant des relectures et de nouveaux récits.

-          Le Musée des Arts Décoratifs a choisi de faire écho à l’exposition Plastique Ludique consacrée à la designer tchèque, Libuse Niklova présentée dans la galerie des jouets, déclinant figurines et animaux aux formes douces et simplifiées. Réalisés en caoutchouc et en plastique à partir des années 50, ses jouets sont aussi célèbres que notre girafe Sophie. Coup de cœur des Garçons aux Foulards pour ses créations colorées et ludiques !

© Les Garçons aux Foulards


© Les Garçons aux Foulards


-          Dans le cadre d’un Module hors-les-murs, le Palais de Tokyo a invité l’artiste Jean-François Leroy à réaliser une installation inédite, pensée spécifiquement pour l’une des vitrines des Galeries Lafayette et est sans doute l’une des œuvres les plus abstraites de cette exposition des Vitrines sur l’Art.

-          La Gaîté lyrique, nouveau lieu culturel de la Ville de Paris, à confié la réalisation de sa vitrine au collectif Ill-Studio, proposant ainsi une installation originale afin d’explorer et de mieux comprendre la création à l’ère du numérique. Faisant écho à l’exposition Public domaine - Skateboard culture, les passants découvrent ainsi l’influence du skate dans toutes les sphères artistiques.

© Les Garçons aux Foulards



-          Le Centre Georges Pompidou a choisi de faire écho à l’exposition « Paris-Delhi-Bombay… », en collaborant avec deux des artistes présentés dans cette exposition afin de réaliser un vitrine invitant le public à découvrir la scène artistique et la société indienne contemporaine. Sous la forme d’un dialogue inédit des expressions artistiques, l’exposition Paris-Delhi-Bombay rend compte des mutations de la société indienne, à travers la perception qu’ont les artistes de la politique, de la religion, de l’identité, de l’urbanisme ou du foyer ; et a pour ambition de faire se rencontrer deux cultures, les artistes de deux pays, et de mieux faire connaître la jeune société indienne et sa scène artistique en plein essor. Pari réussi avec une vitrine colorée et impertinente ! Second coup de cœur des Garçons aux Foulards !

© Les Garçons aux Foulards


© Les Garçons aux Foulards


-           Le BAL quant à lui, reconstitue la galerie CAMP, première galerie indépendante de photographie à Tokyo, fondée en 1979 par Daido Moriyama et Keizo Kitajima. Véritable révolution sur la scène artistique japonaise, la galerie CAMP proposait des accrochages différents tous les mois sous forme d’« happening », saturant les murs de photographies, du sol au plafond.

© Les Garçons aux Foulards



© Les Garçons aux Foulards


-         La Cité de l’Architecture et du Patrimoine enfin, consacre sa vitrine à l’exposition « La Ville fertile, vers une nature urbaine » ; explorant ainsi la place de la nature dans la ville contemporaine, à travers une trentaine de réalisations françaises et étrangère.

© Les Garçons aux Foulards


© Les Garçons aux Foulards


Très belle initiative des Galeries Lafayette, alliant ainsi shopping et découverte culturelle, offrant ainsi un panorama des expositions les plus pointues en matière d’Art Contemporain de la capitale. Il ne vous reste ainsi plus qu’une chose à faire, courir découvrir ces vitrines jusqu’au 5 août, puis direction le musée ou l’institution de votre choix afin d’en visionner les expositions.

A.

Vitrines sur L’art – Paris et Création
Du 11 juillet au 5 août 2011
Galeries Lafayettes
40 Bld Haussmann - 75009 Paris


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Pause Culturelle et Gourmande : à la découverte de Charlotte Perriand


Ce mois de mai 2011 mets enfin à l’honneur une grande dame française du design et de l’architecture, Charlotte Perriand.
Méconnue, son œuvre est encore très souvent associée à celle de Le Corbusier, où de Pierre Jeanneret avec lesquels elle collabora à partir de 1927, année où elle les rejoints et s’occupa de la décoration intérieure et du mobilier des différents projets architecturaux réalisés par leur agence. C’est d’ailleurs sans doute, l’une des raisons pour lesquelles, son nom fut souvent cité après celui de Le Corbusier, l’un des premiers « designer super star » de notre siècle.
Heureusement, deux institutions parisiennes lui rendent hommage et  replacent son œuvre au centre de l’actualité culturelle mais également au centre d’une certaine vision de l’homme ; « homme » qu’elle plaçait toujours au cœur de sa réflexion.
L’être humain est en effet à la base de tout pour Charlotte Perriand. Reprenant ainsi le principe du Design mis en place par l’école du Bauhaus, qui a pour mission de réaliser l’objet le plus simple et le plus esthétique pour une fonction donnée (Principe qui a été bien souvent oublié depuis quelques années… ). Charlotte Perriand ne souhaitait pas un design élitiste, bien au contraire. Tout comme Le Corbusier voulais créer une société idéale par le biais de certaines réalisations telles la Cité Radieuse à Marseille, Charlotte Perriand pensait au plus grand nombre lorsqu’elle dessinait ces objets à vocation utilitaire. Elle s’est ainsi longuement inspirée du monde rural et ouvrier ainsi que de nombreuses cultures.
Petit Palais, Bon Marché : même combat ! Celui de Charlotte Perriand ! Les Garçons aux Foulards sont partis enquêter !

Culture tout d’abord.

Lors de la dernière Nuit des Musées, le week-end dernier, nous avons eu le plaisir de découvrir la rétrospective Charlotte Perriand 1903-1999, de la Photographie au Design organisée par le Petit Palais. Comme toujours lors des expositions au sein du Petit Palais, les œuvres de l’artiste « invité » se trouvent au cœur des collections permanentes, placées dans chaque salle, créant ainsi un parcours historique mais également un dialogue entre moderne et ancien, classique et avant-garde.


© Les Garçons aux Foulards


Trois détails de l’exposition m’ont particulièrement plus. Deux de ses œuvres les plus engagées, réalisées en 1936, l’une pour le Salon des Arts Ménagers intitulée La Grande Misère de Paris et l’autre pour la décoration de l’un des salons du Ministère de l’Agriculture, on été reproduites en très grand format dans le hall central du Petit Palais et apparaissent tel un manifeste de son travail mettant le visiteur au cœur de son univers et de sa réflexion.



© Les Garçons aux Foulards


Ensuite, poursuivant l’exposition dans les salles adjacentes, je découvre avec plaisir certains des meubles réalisées par Charlotte Perriand, placées en face de chaises, de fauteuils, de consoles et de secrétaires Louis XVI. Décalage garantit ! Et modernité incroyable ! C’est d’ailleurs, d’un point de vue décoration le style qui me plait et que j’essaye de reproduire, ce subtil mélange de moderne et d’ancien, de chiné et de neuf, de design et d’antiquité.


© Les Garçons aux Foulards



© Les Garçons aux Foulards






















Enfin, la salle principale au sous-sol, recréant son univers, inspiré du monde rural mais également minéral. On reconnaît les formes des meubles faces aux photographies prises par Charlotte Perriand dans la Nature, au cours de ses voyages. Immersion totale ! On aime !  Vous allez dire que j’exagère un peu… peut-être… je ne sais pas… je sais juste que j’ai toujours été un inconditionnel de son œuvre, incroyable de modernité, d’élégance et de simplicité.

A  ce propos, c’est l’italien Cassina, spécialisé dans le mobilier de designer, qui a remporté en 2004, le droit d’éditer les modèles crées par Charlotte Perriand. Une salle lui est d’ailleurs réservée au cœur du musée, afin de permettre au visiteur de découvrir de façon sensorielle le mobilier, de le tester. Car n’oublions pas que l’ensemble des meubles de Charlotte Perriand ont un objectif de fonctionnalité, de confort. Ainsi cette découverte, en dehors de son éventuel intérêt commercial, fait partie intégrante, je pense, du processus d’initiation et de compréhension de son œuvre.

Pause Gourmande ensuite.

Profitant de cette jolie « Charlotte Perriand – Mania », le Bon Marché et Cassina se sont associés afin de recréer la mythique Maison de Thé, réalisée par la célèbre Designer et exposée sur le toit du Jardin de l’UNESCO en 1993, et qui fût détruite par la suite.


© Les Garçons aux Foulards


Au cœur d’une véritable forêt de bambous, placée sous la très belle verrière du 2ème étage du grand magasin de la Rive Gauche, une petite exposition rend hommage également à l’œuvre de Charlotte Perriand au travers de photographies, portraits intimes de la femme plus que de la créatrice de talent. Différentes pièces de mobiliers, parmi les plus emblématiques de la créatrice ont été mises en scène, créant une sorte d’appartement idéal au cœur d’une végétation luxuriante aux références japonisantes.



© Les Garçons aux Foulards



Japon tant aimé par Charlotte Perriand, où elle travailla pendant plus de deux ans durant les années 40, et dont elle n’oublia jamais le style minimal, fonctionnel, presque spirituel. Et Japon mis à l’honneur par le Bon Marché grâce au célèbre restaurant gastronomique Bizan, déplaçant son savoir faire culinaire le temps d’un salon de thé éphémère.  
Je n’ai pu m’empêcher le plaisir d’y savourer leur pause gourmande : Thé vert d’Asamiya, crème de soja sucrée et sa purée de haricot rouge et sésame, accompagnée de chocolat blanc aux graines de sésame. Un délice ! Léger, subtil, raffiné. Expérience à tester absolument.


© Les Garçons aux Foulards



© Les Garçons aux Foulards























Enfin, j’ai terminé cette escapade design par le très beau rayon libraire-papeterie du Bon Marché, qui mérite à lui seul le détour, havre de paix au cœur du tumulte du 6ème arrondissement. Il est l’un des lieux qui m’apaise le plus et ou j’aime me retrouver, entouré de livres ; et pour ceux qui ne le connaitrait pas encore, je vous le recommande avec plaisir.
J’espère ainsi vous avoir donné l’envie de découvrir où redécouvrir l’œuvre de cette grande dame du Design. Sortez, Flânez, Découvrez et Partagez nous vos impressions ! ;-)

A très bientôt,

A.



Charlotte Perriand  1903-1999 ; de la Photographie au Design 
 du 7 avril au 8 septembre 2011 au Petit Palais
www.petitpalais.paris.fr

La Maison de Thé de Charlotte Perriand
du 9 avril au 11 juin 2011 au Bon Marché Rive Gauche



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La Parisienne


Fin de semaine ensoleillée,  Les Garçons aux Foulards ont décidés de faire un petit saut afin de rendre visite à La Parisienne !

La Parisienne, c’est la toute dernière exposition organisée par la Galerie des Galeries afin de rendre hommage à cette femme que le monde entier nous envie ! La Parisienne pour, la décrire en quelques mots, a 30 ans, elle aime lire, dessiner, écrire, faire la fête, s’habiller, séduire ! Une femme moderne, vivant avec son temps, sans oublier son histoire, son passé, tout ce qui la conduite jusqu’ici.

Je rentre ainsi, un peu surpris, un peu intimidé, dans cet intérieur. Je me retrouve directement dans sa chambre, comme si cette parisienne, avait décidé de nous montrer tout d’abord ce lieu si souvent interdit au public.

© Les Garçons aux Foulards

Lit capitonné, Liberty aux murs,  rose poudré distribué par touche comme pour sublimer sa féminité. Au dessus de son lit, des portraits, des histoires, des souvenirs, rien n’est laissé au hasard. Une seule table de chevet. Une seule ? Personne ne dort à ses cotés ? La parisienne affronte-t-elle donc seule sa vie aujourd’hui ?

Quelques posts-its colorés nous laissent les traces de ses amants, de ses nuits partagées, de ses instants volés. Sur la table de chevet, un téléphone, tout droit sortie de chez nos grand-mères ? On adore ! Un livre, de grosses lunettes, un réveil art déco et un flacon de Chanel n°5 !... Un déshabillé posé négligemment sur une bergère nous conduit à son boudoir, sa salle de bain, son dressing.

Garde robe des temps moderne, la Parisienne aime les belles choses et ose les mélanges.
Mise en scène, une robe noire, Givenchy, brodée de plumes, habille un Stockman. On y admire du Margiela, du Rykiel, du Vanessa Bruno, on envie du Alaïa et on imagine la folle soirée ou cette robe vintage en lamé argent plissé, Mugler, fut portée. En se retournant, on aperçoit sa coiffeuse, cocoon feutré. On sent la poudre rose, le lait démaquillant, les savons parfumés ; une bonbonnière à cotons tels des guimauves colorées.
La baignoire, comme posée là, ses chaussons de bain qu’on pourrait croire encore humide. La Parisienne est partie, n’a rien rangée, même son rouge à lèvre n’est pas fermé.


© Les Garçons aux Foulards


On emprunte ensuite  un  couloir imaginaire. Une table trône. Des roses rouge, un téléphone, on se laisse rêver à des amours passionnels, incompris, voir même interdits. Sur le mur, le visage de deux femmes, un portrait dessiné, sublimé, presque irréel.  On ferme les yeux et on se laisse transporter dans son monde. Monde qu’elle accepte de nous faire découvrir, le temps d’une visite.

Puis nous arrivons dans son bureau. Il est tel qu’on se l’imagine, feutré. Un bureau en bois recouvert de cuir, y trainent des dessins, achevés ou inachevés, une tasse de café marquée de rouge à lèvre, des cigarettes, du maquillage ; autant de traces de son passage tout récent.
On aime le côté cabinet de curiosité. Sur les étagères de la bibliothèque, des Matriochkas noires Margiela, une main sous globe, des petits cadres, un poste de radio ancien et des livres, encore des livres. Collection d’objets chinés, qui racontent leur propre histoire. De l’autre côté de la pièce, une méridienne en cuir noir, et au dessus une photographie de Bettina Reihms. Une méridienne ou on l’imagine lire pendant des heures Simone de Beauvoir, Colette ou encore Marguerite Yourcenar, autant de femmes écrivains qui se sont battues pour ses droits.

© Les Garçons aux foulards
Le salon clos notre visite. Murs rouge, un profond canapé en velours, une table basse et des livres toujours, dont certains ont la bonne idée d’avoir été montés en table afin de supporter un poste de télévision. Un cigare éteint dans un cendrier et un verre de vin rouge entamé sont les témoins de sa soirée. Un salon simple,  confortable, intimiste,  destiné à profiter de chaque instant.


© Les Garçons aux Foulards


La cuisine enfin n’est que suggérée par la présence de quelques post-its. Pièce secondaire, ou la parisienne ne passe que très peu de temps. D’ailleurs qui l’imaginerait cuisinant ?

Mais chuuut, il est presque 19h… Je me dépêche de sortir car j’apprends que La Parisienne devrait rentrer et retrouver son appartement. Je pars léger, heureux de cette découverte, songeant au fait que la parisienne m’est très familière. Elle est un peu chacun de nous, et on a le plaisir de s’y retrouver dans ses goûts, ses lubies mais aussi ses travers.

A très vite chère Parisienne.

W.



Exposition La Parisienne - La Galerie des Galeries

Galeries Lafayette Haussmann - 40, Bld Haussmann - 75009 Paris
Du mardi au samedi - 11h-19h



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L'Orient des Femmes vu par Christian Lacroix


Ce week-end, Les Garçons aux Foulards ont décidé de braver les éléments, le gris souris de la capitale et de traverser la Seine afin d’aller découvrir l’exposition L’Orient des Femmes vu par Christian Lacroix au Musée du Quai Branly.
La tête remplie d’images des sublimes Odalisques de Delacroix, des aquarelles de Pierre Lotti, ou des défilés de Christian Lacroix, je me dirige sûre et confiant de retrouver cette magie des couleurs, ces richesses des tissus, cette odeur d’encens et d’ambre presque palpable.


© Les Garçons aux Foulards


Nous arrivons devant l’entrée du Musée du Quai Branly.  Etonnement, il n’y à pas de file d’attente ; ce qui semble particulièrement surprenant pour un lieu culturel parisien un dimanche après-midi ; et nous accédons rapidement à ladite exposition.  Après, un bref texte de présentation, nous débutons un parcours qui se veut didactique et qui présente les costumes selon les différentes régions du « Croissant Fertile » - de la Syrie actuelle au désert du Sinaï. Et là, très vite, un sentiment étrange m’envahit… un vide, un manque, une absence de saveur et de contenu certain.


Détail broderie
© Les Garçons aux Foulards

 L’exposition présente 150 modèles, qui en aucun cas ne sont représentatifs pour moi du vestiaire de la femme Orientale. Un même modèle de robe est montré à près de 100 reprises, tous suspendus, comme crucifiés, nimbés d’une lumière trop sombre, mettant très peu en valeur les modèles et le travail de broderie accompli. Nous apprenons que le rouge était beaucoup utilisé car étant symbole de fertilité et que la broderie artisanale était ce qui caractérisait le plus cette période ainsi que les modèles. Mais qu’en est-il de la symbolique des différents motifs brodés régions par régions ou de la symbolique des couleurs, à l’exception du rouge, si importante pourtant? Néant absolu! Qu’en est-il du reste du vestiaire de la femme orientale ? Chaussures ? Foulards ? Seroual ? Blouses ?… Ils ne sont tout simplement pas traités à l’exception de deux petites vitrines exposant des bijoux de mariage et d’un mur de Burqa, superbement brodées.




Burqa
© Les Garçons aux Foulards

 Quant à la contribution de Mr Christian Lacroix ? Et bien je la cherche encore… Mme Hana Chidiac, commissaire de l’exposition voulait, pour reprendre ses propos : « que cette exposition soit aussi le fruit d’un regard artistique, …, collaborer avec un artiste contemporain, de préférence européen, afin qu’il puisse apporter une nouvelle dimension. » Certes. Mais la contribution du créateur a été si subtile, qu’en aucun cas sa vision n’est réellement présente à l’exception de la scénographie peut-être, et encore. Un simple nom, telle une marque, apposée sur une affiche afin de faire venir les foules, pourtant si justement amoureuses du travail du créateur Arlésien, et qui ne transparait en rien dans cet univers de costume de « la Femme Orientale ».






Une exposition au final beaucoup trop courte, survolant plus que n’expliquant l’histoire du costume oriental, ayant très peu de références et encore moins d’explications, qui m’a déçu, je dois tristement l’avouer.  Je vous mets cependant en lien, quelques photos, parmi mes préférés, afin de partager avec vous, les couleurs, les détails et les tenues qui m’ont le plus touché. Alors, n’hésitez pas à me faire partager vos commentaires et remarques quant à cet article.

A très vite, pour les nouvelles aventures des Garçons aux Foulards.
A.

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Parenthèse Design

Ce vendredi 1er avril, Les Garçons aux Foulards ont eu la chance de visiter la 15ème édition du Pavillon des Arts et du Design, organisé comme tous les ans, dans le Jardin des Tuileries.

Au programme de cette édition 2011, des exposants Parisiens bien sur, mais également Londoniens, New-Yorkais,… parmi les meilleures galeries internationales spécialisées dans l’univers du Design Moderne et Contemporain, et aussi la présence d’antiquaires spécialisés dans l’Art Africain et Chinois.
Un parcours élégant, à la limite de l’onirisme, à pas feutrés sur les épaisses moquettes des stands des différents exposants, déambulant, hors du temps et hors de l’espace, au milieu de ce que l’on peut trouver de mieux en matière de mobilier design ; pièces contemporaines ou vintage, rééditions, luminaires…
Dubuffet y croisait  les sculptures et les masques de l’Art  Brut Africain, Cocteau faisait face aux évanescentes figurines asiatiques. Cocteau qui a d’ailleurs été mon coup de cœur absolu lors de ce salon. Un très beau portrait, format A3, au fusain et crayon gras que je n’ai malheureusement pas pu/osé photographier, humble et admiratif face à la finesse des dessins du poète français.
Autres coups de cœur, autre styles : trois galeries parisiennes, offrant chacune sa vision du Design.
La Galerie Dansk Mobelkunst, spécialiste du mobilier scandinave, a toujours fait partie des lieux incontournables où je m’arrête lors de mes périples sur la Rive Gauche ; on peut y admirer, mobilier, sièges, luminaires, vases et autres céramiques aux lignes pures que j’aime tout particulièrement. Le stand, quant à lui, reprenait l’organisation d’un petit appartement idéal, à la décoration épurée et élégante. Mobilier de bois blond, assises en cuir noir, et fauteuil en larges bandes de cuir Camel tressé, j’adore.

© Les Garçons aux Foulards
Autre stand, autre univers, la Tools Galerie, nous faisait partager son univers et sa vision d’un design moderne, éclectique et résolument tournée vers l’avant-garde. La galerie de la rue Vieille-du-Temple, se veut être la vitrine de toute une génération de jeunes designers européens. J’ai beaucoup aimé les associations de couleurs, de matières : métal, plastique, verre, avec un point commun stylistique : la rondeur. Les formes sont courbes, douces, le verre des lampes dégouline, le fauteuil en métal à l’apparente légèreté joue les contrastes entre matière et rendu, les pièces s’inscrivent parfaitement dans l’espace.
© Les garçons aux foulards
Le stand de la Downtown Galerie, généralement spécialisée dans le mobilier d’architecte du 20ème siècle, proposant une sélection incroyable de pièces de Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Le Corbusier, Ron Arad, Pierre Jeanneret, pour ne citer qu’eux, m’a beaucoup touché par la force de la mise en scène. Lumière chaleureuse, couleurs miellées, lignes sinueuses et structurées à la fois, formaient une sorte d’intérieur idéal, léger et subtil, contemporain mais non agressif, à l’inspiration asiatisante, faisant la part belle au bois et aux matières naturelles.

© Les Garçons aux Foulards

Enfin, focus sur trois galeries londoniennes qui ont attirées mon attention : la 88 Gallery, la galerie Lamberty, et enfin la Carpenters Workshop Gallery. Il est assez intéressant d’ailleurs de constater à quel point les propositions des galeries britanniques sont différentes de celles de leurs homologues français. Le coté « Antiques » est beaucoup plus marqué, les volumes sont moins imposants, les artistes exposés jouent d’avantage sur les références au mobilier ancien, voir désuet, les nuances de couleurs sont également différentes, mais tout cela leur confèrent finalement un charme tout particulier, un petit quelque chose de « british », charmant !
Robber Baron - Horloge - Coffre-fort - Lampe
J’ai particulièrement aimé le travail du collectif Studio Job, présenté par la Carpenters Workshop Gallery : Robber Baron. Robber Baron est un terme péjoratif utilisé pour désigner les magnats  américains de la banque au 19eme siècle. La collection Robber Baron est composé de cinq pièces, un cabinet, une horloge, une table, une lampe ainsi qu’un coffre-fort, entièrement réalisés en bronze et recouverts de feuilles d’or pour certains. Ce travail a pour thématique le pouvoir, la corruption, l’art et l’industrie ; une façon de critiquer l’ostentation et les excès des milliardaires collectionneurs, américains, moyen-orientaux et autres oligarques russes. Cependant, une question me vient à l’esprit. Les futurs acquéreurs de ces œuvres hors de prix ne vont-ils pas être les même que ceux critiqués par l’œuvre en elle-même ? Réflexion doucement ironique qui m’a en tout cas beaucoup amusé.

Mais ou est la Mode dans tout cela me direz-vous ? Et bien, par la présence de l’élégant Malletier de la rue du faubourg Saint-Honoré, Goyard. La maison Goyard a ainsi volontairement choisie de se poser, l’espace de quelques jours, au cœur du Pavillon des Arts et du Design, afin de proposer aux riches collectionneurs, bagages et malles, bureaux de voyage pour amoureux des lettres des temps modernes et pourquoi pas un coffres sur-mesure  afin d’emporter ses précieuses acquisitions ! Car n’est-ce pas aussi cela le luxe ?  Commander sa malle Goyard afin de transporter à travers le monde ses œuvres d’art favorites ? Je vous en laisse juge chers lecteurs.  Les Garçons aux Foulards ont quant à eux, leur avis sur le sujet ; celui d’un rêve africain ou explorateurs et autres aventuriers arpentaient la savane, suivies de leurs malles et coffres de voyages transportant effets personnels et biens les plus précieux. Et voilà, comment en plein cœur de Paris, une exposition consacrée au Design Contemporain, peut nous faire voyager beaucoup plus loin que ce que l’on s’était imaginé. Voyage à suivre.

Votre dévoué A.