Défilés

Fashion Week de Milan - Gypsetteuse vs Neo Bourgeoise

© Prada SS16

Après New York et Londres, juste avant Paris, c’est au tour de Milan de présenter ses collections. Loin de l’époque faste de Milan, capitale d’une mode over bling du début des années 90, les créateurs italiens, et internationaux qui présentent leurs collections de l’autre côté des Alpes, désireux de séduire une clientèle internationale et asiatique de plus en plus importante ont fait évoluer leur style, vers un minimalisme et un casual wear plus contemporain, sans pour autant oublier leur racines méditerranéennes et leur amour des couleurs solaires et des motifs floraux. Moins « red carpet », plus « citywear », la femme italienne assume son coté bourgeois, sans pour autant le jouer premier degré ! Tour d’horizon d’une saison naviguant des codes néo bourgeois décomplexés à la Gypsetteuse romantique et bohème totalement assumée !


Gucci

Ayant énormément surpris le monde de la mode dès lors de son annonce à la tête de la direction artistique du Paquebot Kering – Gucci - mais aussi par une première collection sous le signe des 70’s, Alessandro Michele poursuit son immersion dans l’ADN de la maison Florentine et dans l’élégance surannée de cette mythique décennie. Le « vintage » devenant beaucoup plus qu’une inspiration, une matière à part entière, à travailler à l’infini. D’ailleurs, Roland Barthes disait lui-même «l’inactuel est le contemporain » ! Formule qui résume à elle seul e le travail du créateur romain. 

© Gucci SS16
© Gucci SS16
© Gucci SS16
Aimant les références à la culture du Vieux Continent, le designer intitule sa collection «Carte du tendre», hommage à la géographie galante de Madeleine de Scudéry, s’inscrivant ainsi dans la filiation du mouvement précieux du XVIIe siècle. Nous dirions plutôt qu’il s’agirait d’une carte Germanopratine idéalisée. Faune intellectuelle et existentialiste ayant fuit à l’instant les bancs de la Sorbonne voisine, les jeunes femmes, coiffés de bérets s’en allant à la rencontre d’un Sartre mythique dans les caves de Saint Germain. Littéraire, intellectuelle, humaniste mais aussi Bohème derrière son impeccable costume de fausse bourgeoise.

© Gucci SS16
© Gucci SS16
© Gucci SS16

Mais les références de se limitent pas cette saison aux années 70, elles mixent avec un éclectisme décomplexé la garde-robe d’une élégante des années 40, 50, 60, 70. Prenant dans chacune de ses périodes quelques uns des éléments iconiques du vestiaire d’une élégante ayant traversée avec éclats plusieurs décennies, les réinterprétant avec les codes de la maison. Manteaux en fourrure à manches montées hautes détournée à grand coup de motifs végétaux travaillées en Intarsia, sages jupes plissées longueur midi que l’on retrouve, merveilleusement surpris, en python ou cuir métallisé, robe cocktail brodée en motif trompe l’œil, délicates blouse en organza rose portée sous un luxueux teddy en soie.

© Gucci SS16
© Gucci SS16
© Gucci SS16
Sans hiérarchie, cols pointus et blouses lavallières dialoguent avec les tailleurs flare de brocart, les jupes longues à plis creux se portent avec des mules à talons, les brocarts s’animent d’immenses coccinelles porte bonheur, ainsi que de sacs de dame en python à boucle deux G au succès annoncé. La richesse des matières et des éléments décoratifs frappent d’autant plus l’esprit qu’elle n’entrave en rien la délicate effronterie de ce vestiaire pour l’été prochain pouvant habiller intelligemment la mère, la fille, l’élégante romaine ou l’élite shanghaienne et c’est sans doute là, la plus belle pirouette stylistique de Alessandro Michele.

© Gucci SS16
© Gucci SS16


Prada

Indéniablement, l’un des plus beaux défilés de la créatrice italienne ces dernières saisons ! Une prodigieuse démonstration d’exubérance mêlant, comme sait si bien le faire Miuccia Prada, éléments modernes et références rétro chic. Toujours pionnière en matière de mode, Miuccia Prada ne cesse de nous surprendre, collection après collection. Restant toujours fidèle à son style, avant-garde et intellectuelleLa femme Prada, bourgeoise anti consensuelle, amatrice d’art éclairée, joue avec les codes et les conventions. 

© Prada SS16
© Prada SS16
© Prada SS16
Comme toujours, le vestiaire classique féminin est revisité, détournant les codes du bon goût, mixant références et clin d’œil stylistiques. Pour l’été prochain, Miuccia insuffle de façon quasi exceptionnelle, une fraîcheur et une joie de vivre toute estivale dans une collection luxueusement travaillée. Une folle combinaison de panneaux pied-de-poule ou prince-de-galles dans un esprit faussement Jacquie O’, de jupes transparentes en organza, de rayures verticales transposées sur des gazars, des mousselines, mais aussi travaillé sur de précieux boléros et manteaux en astrakan rasé et de couleurs pastels et gourmandes faisant échos à l’élégance surrannée des 60’s

© Prada SS16
© Prada SS16
© Prada SS16

Fausse bourgeoise, mais véritable esthète, la femme Prada n’a pas peur de mixer, les imprimés et les matériaux, cuir, python, soie et drap de laine froide, tout peut s’associer sur une seule silhouette sans craindre de fausse note. Quant aux voilettes, point d’orgue de toute toilette chic des 60’s, elles deviennent ici de larges filets de dentelle portés autour du cou – on adore.

© Prada SS16

© Prada SS16
© Prada SS16

© Prada SS16

© Prada SS16



Tod’s

Un vent rock’n’roll  souffle sur la dernière collection Tod’s !  Fini les jupes longueur midi en cuir rose poudre auxquelles nous avait habituée jusqu’à présent Alessandra Facchinetti. L’été prochain, la femme Tod’s bat le pavé Milanais avec un beat indéniablement groovy qui lui trotte dans les oreilles. Le cuir, matière noble qui a fait le succès de la maison italienne, se travaille en total look ou en détails, sur des ceintures, des empiècements, des cols, le tout parfois cloutés pour une attitude plus moderne. Mais qu’on se le dise, même si l’inspiration rock fait son entrée chez Tod’s, il s’agit bien du chic d’une jeunesse qui au cœur des 50’s vibrait pour ses nouvelles idoles

© Tod's SS16
© Tod's SS16
© Tod's SS16
A mi chemin des Hamptons et de la French Riviera, les blouses over size en coton immaculé se portent négligemment, les pantalons larges, que l’on retrouve dans toutes les collections, prennent des allures masculines de combinaisons de travail, chicisés d’accessoires en cuir et de carrés en soie imprimés noués autour du cou, les teddy court sont « piqués » forcément au boyfriend et les robes façon plages en coton brodées de délicates broderies mouchoir se « cassent » avec une besace et des mocassins d’esprit masculin. Aux pieds justement, des mocassins et des slippers bien surs ! Cloutés, en python noir ou en cuir argent, parfaits pour fouler les pavés de Saint-Tropez ou d’Ibiza.

© Tod's SS16
© Tod's SS16


Trussardi

Retour remarqué de Trussardi sur les devants de la scène mode cette saison, dans une ambiance résolument nomade. Nomade chic et urbaine cependant, la femme Trussardi s’inspirant des arides paysages désertiques pour mieux fouler le bitume de ses sandales compensées. 

© Trussardi SS16
© Trussardi SS16
© Trussardi SS16

Palette couleurs épicées, moutarde, orange sanguine et sable, faisant flotter sur le podium un parfum d’Orient eternel auquel nous succombons totalement à cette invitation au voyage superbement menée par Gaia Trussardi. Pour ce qui est de la silhouette, jupes fluides en cuir plongé portées avec des blouses over size, des manteaux en peau longueur XL, des pantalons ultralarges impeccablement coupés, portés avec de larges ceintures d'homme, Gaia Trussardi mixe les codes du masculin et du féminin, du tailleur et des matières, associant lins brut et soies, vestes de smoking loose et blouses légères – un véritable manifeste stylistique auquel nous ne pouvons qu’adhérer.

© Trussardi SS16
© Trussardi SS16
© Trussardi SS16
© Trussardi SS16


Mario Dice

Délicates guipures, broderies graphiques, sublimes plissés soleil, finitions mouchoirs, c’est tout un pan ultra glamour du vestiaire féminin que revisite dans un étonnant mélange de flamboyance et de fraîcheur Mario Dice. Jeune créateur au style féminin ultra séduisant qui fait de plus en plus parler de lui pour ses silhouettes luxueuses et modernes, celui-ci propose pour l’été prochain les indispensables glamourissimes d’une Gypsetteuse bohème (et certes certes fortunée). 

© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16

Robes de plage en guipure de coton blanches, ou en failles à rayures marines XXL rouges et bleues. Combinaisons pantalons portées sur sandales plates, jupons Boho en mousseline de soie imprimée associées à des Crop Top graphiques, caftans et robes longues somptueuses pour le soir brodées en all over dans des dégradées de rouge et de noir. 

© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16
On fond littéralement pour cette allure luxueuse et nonchalante que l’on imagine volontiers sur les lianes longilignes voguant tout l’été, voiles au vent, de Faro à Saint-Tropez en passant par le Monténégro et les Pouilles.

© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16
© Mario Dice SS16


Missoni

Dolce Vita ! C’est sans doute ce mot qui pourrait définir le mieux la dernière collection Missoni présentée à Milan. Robes de plages à l’élégance décontractée, sorties de bain ultra chic revisitées de cols polos et de petites manches pour leur apporter une touche sport, robes cocktails « cassées » à coups de Converses ou maillots de bain rétro et sandales, Missoni fidèle à son savoir faire revisite une fois de plus la maille de la façon la plus luxueuse

© Missoni SS16
© Missoni SS16
© Missoni SS16
Motifs géométriques, retravaillés à l’infini, rayures verticales allongeant les silhouettes, gamme de couleurs primaire faisant écho à une Méditerranée éternelle, que l’on ne cesse de prendre plaisir à redécouvrir été après été. Voguant de villégiature en villégiature de Positano à Cagliari, c’est bien plus qu’une mode à laquelle nous invite Angela Missoni, un véritable Life style hérité de sa famille, l’une des plus influente et élégante de la mode italienne, auquel nous ne pouvons que succomber.


© Missoni SS16
© Missoni SS16
© Missoni SS16
© Missoni SS16


© Missoni SS16


Arthur Arbesser

Un délicieux vent de fraîcheur souffle sur le podium Arthur Arbesser. Le créateur d’origine autrichienne s’envole pour l’Italie et cela lui fait le plus grand bien. Popelines de coton blanc, rayures marines, imprimés floraux, le tout mixé avec les coupes minimales auxquelles nous a habitué Arthur Arbesser, mais avec cette nonchalance estivale que l’on aime tant. Un vestiaire délicieux d’élégance suranné nous plongeant tout droit dans les glorieuses années 50, jupe longueur midi, polo en maille modernisé et top en coton blanc impeccable, un sans faute stylistique revisitant les grands classiques féminins avec une modernité indéniable. Côtes Sardes, Siciliennes ou des Crétoises, le plus difficile sera sans doute de choisir.

© Arthur Arbesser SS16
© Arthur Arbesser SS16
© Arthur Arbesser SS16
© Arthur Arbesser SS16


Des 50’s au 60’s en passant par les 70’s, la mode l’été prochain regardera vers ses plus belles heures et se nimbera de références élégantes de voyages en Méditerranée ou des grandes figures de la Nouvelle Vague. Silhouette faussement stricte jouant sur les codes bourgeois, ou liane bohème et Gypsetteuse, il faudra faire son choix pour déambuler dans les ruelles de Capri, Mykonos ou de Paris.

A.

© Missoni SS16

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Fashion Week de New York - les looks à retenir



Septembre, gris et pluie sur Paris, nul doute, la rentrée est définitivement entamée. Tout comme la saison des défilés qui vient à nouveau de commencer, New York en tête, ou de plus en plus de créateurs se donnent rendez-vous afin de montrer leurs collections à un marché américain de plus en plus demandeur en matière de mode. La preuve en est avec le défilé évènement organisé par Riccardo Tisci pour ses dix ans à la tête de la direction artistique de Givenchy, à la date symbolique du 11 septembre et l’engouement que celui-ci a eu sur le monde de la mode tout comme sur le grand public. Rapide review de nos défilés préférés, des looks à retenir et des attitudes à adopter pour l’été prochain !

© Anna Sui SS16


Michael Kors

C’est une jolie surprise que nous a réservé le créateur Michael Kors pour sa prochaine collection. Elégance plus subtile, attitude fluide, nonchalante, terriblement urbaine, frôlant par certains cotés une forme de minimalisme épuré dans les lignes ; la collection été se décline en blancs optiques, noir graphiques, beiges très clair, solaires, juste rehaussés d’accidents de rouges faisant un clin d’œil à un univers de vacances éternel, un peu Boho, un peu Gypset, qu’on adore !

© Michael Kors SS16
© Michael Kors SS16 

© Michael Kors SS16
© Michael Kors SS16
© Michael Kors SS16

© Michael Kors SS16


Philip Lim

C’est une forme d’hommage à l’Asie éternelle que nous a livré Philip Lim lors de ce défilé pour l’été 2016. Contraste d’un minimalisme contemporain que nous dicte la nouvelle génération mode Made in Korea depuis plusieurs années, avec de subtiles références à la Chine impériale et à son savoir-faire séculaire de la soie, travaillée dans des versions fluides, ou en jacquards floraux modernisés sur des boots open-toe ou des silhouettes jouant sur les contrastes de l’uni et du motif. Blanc et noir, signature graphique minimale du créateur, beige et kaki pour une version Safari totalement revisité, et légers tissus d’inspiration masculine le tout agrémentée de délicates fleurs blanche en soie. La poésie de l’empire du milieu n’est jamais très loin.

© Philip Lim SS16
© Philip Lim SS16
© Philip Lim SS16
© Philip Lim SS16
© Philip Lim SS16


Oscar de la Renta

Pour l’été prochain, la femme Oscar de le Renta sera toute de rouge vêtu ou ne sera pas ! C’est du moins ce qu’en a décidé Peter Copping, nouveau directeur artistique de la maison depuis la disparition du maître. Rouge vif, théâtral, presque sanguin, les références aux origines latines de Mr de la Renta sont évidentes, et il flotte sur Manhattan comme un petit quelque chose d’AndalousieBoléro volanté sur jupe fendu, sublime guipure ajourée en coton pour une version chicissime de la petite robe de plage, ou encore tulle noire entièrement rebrodée de rouge pour le soir, la couleur fétiche du créateur disparu se décline tout au long de la journée pour un vestiaire spectaculaire. Merci Mr Copping pour ce bel hommage.

© Oscar de la Renta SS16
© Oscar de la Renta SS16
© Oscar de la Renta SS16

Narciso Rodriguez

Maître incontesté du minimalisme américain, Narciso Rodriguez propose pour sa prochaine collection, des silhouettes coupées au cordeau, A Line ou I Line jouant sur les textures, mixant blanc, noir, cuir et quelques touches d’un orange vif mettant en avant détails de coupe délicats – un sans faute.

© Narciso Rodriguez SS16
© Narciso Rodriguez SS16
© Narciso Rodriguez SS16

Vera Wang

C’est une collection étonnement jour et urbaine que nous propose la créatrice Vera Wang pour l’été prochain, généralement plus connue pour ses somptueuses robes de bal que pour son Daywear. Un défilé All Black mixant les codes masculins et féminins, le Tailoring et les soies, l’univers du sport avec le féminin absolue, le jour et le soir, offrant ainsi une collection très géométrique tout en détail et en subtilité.

© Vera Wang SS16
© Vera Wang SS16
© Vera Wang SS16
© Vera Wang SS16

Proenza Schouler

Un seul mot d’ordre Bohème ! C’est ainsi, vers un voyage tout en fluidité et en mouvement, aux très forts accents hispanisant que nous invite le duo Proenza Schouler. Spring break mexicain, ou séjour culturelle andalou, nul doute la femme Proenza Schouler a révisée ses classique et détourne subtilement les codes Sévillans ! 

© Proenza Schouler SS16
© Proenza Schouler SS16
© Proenza Schouler SS16

Travail de volant tout en asymétrie, jeux de volumes, rouge vital présent, jouant sur les contrastes avec les noir et les blancs, très beau travail maille ajourée et de guipures, nul doute, les références de la prochaine collection Eté 2016 nous font indéniablement penser à un Cristobal Balenciaga contemporain. 

© Proenza Schouler SS16
© Proenza Schouler SS16
© Proenza Schouler SS16

Anna Sui

Fond de mer imaginaire, cocotiers à l’esprit vintage sur le catwalk, le ton est donné - Aloha ! Bienvenue à Hawaii, terre de tous les excès, paradis des surfeurs et des amoureux de chemises en soie imprimées. Hawaii fantasmé, idéalisé, flirtant avec l’esthétique de son âge d’or dans les années 40, les mannequins défilent en robe dentelles fleuries jouant sur les célèbres motifs floraux qui ont fait la réputation de l’île, mais le tout savamment retravaillé sur des dentelles précieuses spécialement réalisées par la créatrice. 

© Anna Sui SS16
© Anna Sui SS16

© Anna Sui SS16


Mailles ultra fines portées en seconde peau en références aux tatouages tribaux autochtones ; looks à l’élégance surannée et terriblement charmante d’après guerre avec des petits bloomers en crochets ou en dentelles portées avec des blousons court plus Pin Up que militaires. Bloomers, se transformant parfois en néo short de bain en dentelles entièrement rebrodées de sequins aux accents très Couture, faisant ainsi un très joli clin d’œil au sport fétiche de l’Ile. Et pour le soir, de longue robe en soie imprimées d’inspiration Boho, ou de longues robes de tulles et dentelles noires entièrement rebrodées des motifs floraux Hawaïen, un luxe très Gypsetteuse !

© Anna Sui SS16
© Anna Sui SS16
© Anna Sui SS16

Marchesa

Un mot me vient en tête spontanément – évanescence Marchesa est réputé ses sublimes silhouettes très Tapis Rouge, et une fois de plus, les deux créatrices à la tête de la direction artistique ne nous déçoivent pas ! Poésie infinie des robes couleurs ciel, orage, ou couleur Lune, les jolies Peau d’Ane des temps modernes devraient être comblées. Kilomètres de tulles transparent, de dentelles délicates, centaines d’heures de broderies main, précieux détails travaillés sur de la soie et du chiffon – un très grand soir et une très belle collection, juste, délicate, féminine mettant en avant l’exceptionnel sans pour autant en faire trop ! Bravo !

© Marchesa SS16
© Marchesa SS16
© Marchesa SS16
© Marchesa SS16

Givenchy

Dix ans à la tête d’une maison déjà ! Celui qui, derrière son coté Gangsta’ Boy de la mode, ayant le premier, aux cotés de Karine Roitfeld, lancé le concept de « Gang » et de « Famille » dans cette industrie, a apporté indéniablement sa patte à l’histoire de la mode. Références quasi infinies sur chaque silhouette, faisant dialoguer sur une même pièce l’univers du sacré, du bondage et de l’ethnique, Riccardo Tisci ne cesse de réinventer, collection après collection la femme Givenchy. Tantôt guerrière, tantôt ultra féminine, les codes des genres, du Tailoring et du Flou s’associent toujours créant un dialogue troublant et parfois même une forme d’androgynéité à la sensualité quasi palpable

© Givenchy SS16
© Givenchy SS16
© Givenchy SS16

Et si Riccardo Tisci choisit de défiler à New York à la date symbolique du 11 septembre, avec en arrière fond l’ancien World Trade Center, il ne faut certes pas y voir une simple allusion, mais plutôt l’hommage à une époque, une décennie particulière, marquée autant par la violence que par l’espérance. Une page qui se tourne, dix ans de création sur un catwalk aux dimensions démuserées réunissant quelques unes des créations les plus emblématiques de la maison parisienne, associées de délicates robes en soie, dentelles, satin fluide, jouant sur les transparences et les codes de la lingerie, et smoking fluide que Mr Saint Laurent lui-même n’aurait pas renié, le tout dans une vision manichéenne de blanc virginal et de noir rigoureux

      © Givenchy SS16
© Givenchy SS16
© Givenchy SS16

Paris audacieux que de transposer les salons haussmanniens de la maison sous la skyline new-yorkaise et surtout paris réussi. Souhaitons à Riccardo Tisci dix prochaines années de création et d’émerveillement à la tête de cette maison que nous aimons tant !

© Givenchy SS16
© Givenchy SS16

En conclusion, nous retiendrons que pour l’été prochain, des rues de New York à Paris, nous nous ferons un devoir de porter du blanc optique (parce que c’est l’été et que c’est toujours chic), du noir graphique (parce que c’est plus dramatique), une dizaine de nuances délicates de beige (parce qu’avec le teint halé des vacances c’est ce qu’il y a de plus flatteur) et quelques éclats de rouge (parce qu’on adore son pouvoir a mi chemin entre érotisme exacerbé et théâtralité Méditerranéenne) ! Pour l’attitude, élégante, mais toujours décontractée, presque nonchalante, une main dans une poche, juste parfaite ! Quant à la silhouette, pour le jour, une robe à la découpe simple, mettant en avant le travail du tissu, sa légèreté, et pourquoi pas un détail en cuir noir, ou un bomber XS ou XL comme volé dans le dressing masculin, pour le soir, du très long, des jeux de volants, et même des imprimés aux accents rétro, follement désirables nous faisant voyager en un éclair sur les plages d’un Goa ou d’un Ibiza éternel, le tout sur des sandales plates à l’allure quasi monacales – rien à redire, nous allons adorer l’été prochain !!!

A. 

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John Galliano & Maison Margiela - l'événement 


Cela faisait quelques petits mois, que nous attendions avec impatience ce défilé événement. Non seulement il marquait le retour sur le devant de la scène mode de John Galliano, après quatre années d’absence, mais il signait aussi un changement qui se présageait radical pour la discrète maison de mode parisienne. John Galliano et Maison Martin Margiela, certains s’insurgeaient déjà de ce mariage de la carpe et du lapin parlant de dénaturation de l’une des marques ayant fondé les bases d’une certaine conceptualisation du vêtement, proche de ce que pu être l’Arte Povera en son temps, par l’un des couturiers les plus flamboyant de notre époque ; plus connu pour son sens du costume et de l’historicisation que pour son épure. D’autres inversement comprenaient le lien entre les deux opposés, un sens du détail soigné, de la coupe du vêtement toujours impeccable. Et les dernières apparitions publiques du créateur, cheveux tirés en arrière et costume croisé impeccable, digne des meilleurs tailleurs de Savile Row semblaient vouloir dire : « J’ai changé, faites moi confiance ».

© John Galliano - 2014


Et la confiance c’est bien ce qui lui a accordé Renzo Rosso, fondateur du groupe Only The Brave (OTB) propriétaire de la marque Martin Margiela depuis la vente à celui ci de la maison par son fondateur éponyme. Et quand enfin Maison Martin Margiela annonce que le premier défilé du créateur britannique pour la collection Artisanale aura lieu à Londres durant la Fashion Week Homme, c’est carrément un tremblement de terre qui secoue la scène mode et qui entrainera l’exclusion « temporaire » de la Maison du calendrier officiel de la couture parisienne – Chocking !

Impatient de découvrir le résultat de cette première réécriture de la marque nous avons regardés religieusement les looks présentés le 12 janvier et le résultat ne nous a pas déçu.

Étonnantes silhouettes, ou il est possible sur chacun d’entre eles de décrypter les différents éléments composant le look et reconnaître quid de John ou du Studio Margiela a servi de moteur de création.

© Maison Margiela - Collection Artisanale - Été 2015


Vestes d’inspiration courtisanes, chères à Galliano, déconstruites, associées à des body en tulle et lycra chair, signature MMM ; fourrures et éléments graphiques, l’aristocrate anglaise ayant servie tant de fois d’inspiration au créateur britannique est toujours présente, mais avec quelque chose d’infiniment plus edgy. Edgy, sombre, voir presque avec quelques accents néo gothiques, vêtue de noir ou d’une profusion de rouge vif, intense, sanguin, quasi menaçant.

© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale

Menaçant tout comme les visages incroyables de taille XL sculptés dans la matière sur des robes anthropomorphes, composées de petites voitures ou de coquillages brodées que l’on ne sait réellement comment interpréter dans un premier temps tant la surprise est grande. Tel un Arcimboldo des temps moderne, Galliano compose à partir d’éléments éclectiques, dans la trame même du vêtement des visages, plus ou moins précis, plus ou moins clair, des apparitions quasi fantomatiques (et pourquoi pas psychanalytiques), souvenirs obscurs d’une période révolue, exorcisés à grand coup de ciseau dans le satin et le tulle. Ou peut être est-ce tout simplement une métaphore des figures artistiques des silhouettes de la ligne Artisanale de MMM capturées à un instant T dans des tableaux vivants vibrants sur le podium.

© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale

Enorme coup de cœur pour les deux sublimes manteaux des looks 3 et 4, pièces incroyables alliant la richesse des broderies or des costumes des 16ème et 17ème siècle flamand (clin d’œil à l’école belge sans doute), la profondeur des velours noir, à la modernité 60’s d’une poche plaquée en vinyle transparent et à une explosion de tulle chair sur l’arrière du modèle – douce folie !

© Maison Margiela - Collection Artisanale
© Maison Margiela - Collection Artisanale

Tout comme la pièce maitresse de collection ; mariée rouge et or, extraordinaire, digne des plus belles « Précieuses et Ridicules », le visage caché du célèbre masque bijou de la maison – incroyable.

© Maison Margiela - Collection Artisanale - Été 2015
© Maison Margiela - Collection Artisanale - Été 2015
© Maison Margiela - Collection Artisanale - Été 2015

Manteaux longs sublimes, robes longilignes fluides aux coupes impeccable, décolletés dos vertigineux et talons compensés insensés ; l’univers baroque de Galliano s’est assombrit, mais certaines touches, dans le maquillage et les coiffures, clin d’œil aux années 20, affichent bien la présence du créateur et nous font penser à un éveil progressif de celui-ci, collection après collection. Attention cependant à ne pas trop laisser le Galliano déborder et le Margiela s’effacer. Mais il ne semble pas cependant que cela soit le message véhiculé lors du final du défilé, ou l’on entraperçoit un John Galliano plus discret que jamais arborer la fameuse blouse blanche de l’atelier Margiela, se fondant totalement dans l’esprit de la maison. Rendez vous nous est ainsi donné en mars, pour découvrir la première collection de prêt-à-porter dessinée par John Galliano et donnant sans doute de façon plus précise la nouvelle direction dans laquelle se dirigera à l’avenir Maison Margiela.

© Maison Margiela - Collection Artisanale - Été 2015

Car justement, c’est là déjà que la différence se fait. MMM devient MM et perds son prénom. Après que Yves Saint Laurent soit devenu Saint Laurent, Maison Martin Margiela devient donc Maison Margiela. J’entends déjà les puristes s’insurgeant, criant au scandale. Certes, la maison historique devient une marque, et l’idée est de l’internationaliser et de la faire sortir de son aspect confidentiel. Aspect qu’elle n’avait déjà plus depuis longtemps (après tout lorsque l’on habille Kanye West et Kim Kardashian – prononcer les initiales KK en phonétique, c’est plus savoureux – l’on a déjà volontairement perdu l’âme de Martin depuis un petit moment !). Clairement, contrairement aux rageux, je ne crierai pas au loup cette fois-ci. La Mode est devenue au fil des années une industrie, et le jeu des chaises musicales est la technique des grands groupes pour essayer de dynamiser des griffes parfois moribondes et d’essayer de vendre des sacs et des sweaters par milliers à des millions de nouveaux riches asiatiques assoiffés de consommation, et qui ne sont franchement pas intéressés par la culture et l’histoire d’une maison (c’est triste je sais, mais c’est la réalité actuelle). Et après tout, lorsque Martin lui même décide de vendre sa propre marque au groupe Diesel il y a plus de 10 ans et quitte la direction artistique de celle-ci, tout était dit me semble-t-il depuis bien longtemps. Ainsi donc, longue vie à la nouvelle Maison Margiela et à son nouveau directeur artistique John Galliano !

A.

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Paris Fashion Week SS15 - Géométrie (In)variable



Après New York, Londres et Milan, la Fashion Week revient à Paris et nous donne un véritable cours de mathématique sur les podiums. Carreaux, cercles, trapèzes, ou encore rayures linéaires, c’est à qui prouvera le mieux à coups de ciseaux et de mètres de tissus son amour des théorèmes géométriques. Loin de déplaire à Pythagore ou à Thalès, designers et créateurs de mode nous font réviser de façon rigoureuse et méthodique nos leçons algorithmiques. Silence. Préparez vos plumes et vos cahiers !

Rayures

A la base de tout, est la ligne. Ligne droite, pure, rassurante, elle commence tout dessin, toute réflexion aussi. Et loin de se contenter d’une seule, les créateurs ont décidés de jouer avec, de les multiplier, de les détourner, de les transformer. Rayures XS, ultra fines, presque fondues dans le tissu - comme les blouses en mousseline de soie effet marinière chez Anthony Vaccarello - ou au contraire XL, volontairement exagérées – comme chez Cédric Charlier, en cuir tressé pour la dernière collection du styliste Christophe Lemaire pour la maison Hermès, en mousseline de soie graphique et chic chez Givenchy ou encore chez Sacai qui associe l’esprit marinière aux dentelles et guipures romantiques  - les deux styles cohabitent et se complètent.

 © Anthony Vaccarello SS15
© Sacai SS15
© Cédric Charlier SS15 
© Hermès SS15

Sobres en blanc et noir chez certains, elles deviennent carrément ultra colorées et pop dans les collections d’autres créateurs - Jacquemus, Dries Van NotenBalmain, Alina German, Maxime Simoens.

Dries Van Noten SS15                      Aina German SS15                          Jacquemus SS15


Travaillée à l’horizontal le plus souvent, on retrouve également le principe de rayures, travaillé dans une idée de verticalité très prononcée – Balmain, Carven, Paco Rabanne, avec une touche masculine de tayloring chez Kenzo.

© Carven SS15
© Paco Rabanne SS15
© Kenzo SS15
© Balmain SS15

Enfin, pour les puristes de la ligne, le tissu lui même se fait ligne, dans son tombé, dans sa construction, se transformant en de délicats jeux de plissés, travaillés à la verticales, en total look ou en superpositions aux accents couture, allongeant indéniablement les silhouettes, transformant les corps en vestales moderne, dévoués au Dieu Sportswear – Vionnet, Yang Li, Gosia Baczynska

     Yang Li SS15                            Vionnet SS15                                Gosia Baczynska SS15


Carreaux

Une fois que la ligne est dessinée, de façon horizontale ou verticale, il est temps de la doubler de son opposer et de dessiner des carreaux, jouant sur les jeux de lignes et de couleurs. Petits, grands, simples ou complexes, les carreaux (pas toujours carrés), parfois proches du losange, sont la seconde étape de notre leçon de géométrie stylistique.

© Gareth Pugh SS15
© Gareth Pugh SS15
© Tsumori Chisato SS15

Arlequins ultra moderne chez Gareth Pugh nous faisant penser aux œuvres de Picasso ou de Schiaparelli, ou version Bucheron ultra couture en superposition sur des mousselines de soie chez Yang Li ou Paco Rabanne, le carreau s’associe le plus souvent à des tons neutres, blanc ou noir, et quelques fois à des nuances intenses comme chez Tsumori Chisato.

Paco Rabanne SS15                           Yang Li SS15                                         Yang Li SS15


Carreau minimal enfin, celui qui est simplement découpé dans le tissu, à vif, presque bord franc, et qui impose par sa simplicité de ligne – Yang Li - ou maximal, composant toute la tenue, travaillé comme chez Balmain sur des cuirs esprit Mondrian ou des soie brodées en all over, structurant une silhouettes en larges bandes de soie ivoire chez Céline, ou encore en détail de cote de maille métallique rectangulaire associé au tweed chez Chanel – effet visuel spectaculaire garantie.


Chanel SS15                                 Céline SS15                                         Balmain SS15

Trapèzes

Encore un peu plus loin dans la conceptualisation, le carré initial s’affine vers le haut et s’élargit vers le bas pour jouer sur les volumes. Terme géométrique pour parler de la célèbre A-line chère aux créateurs de mode se définissant par une carrure d’épaule étroite, un volume de poitrine souvent petit, jouant sur le coté menu et gracile du haut du buste, contrastant avec un volume presque exagéré sur le bas des vêtements.

© Stella McCartney SS15
© Guy Laroche SS15
Des robes virginales en coton blanc de Christophe Lemaire, en soie noire de Stella McCartney ou en organza couleur cendre de Rick Owens, aux robes du soir magistrales de Gareth Pugh, en passant par les manteaux en cuir de Carven, ou en laine aux accents sport de Guy Laroche toutes les pièces du vestiaire de l’été prochain se prêtent au jeu du trapèze.

Christophe Lemaire SS15                           Rick Owens SS15                             Carven SS15


A-line ne signifie pas forcement dépouillement, car si la ligne est pure, les tissus utilisés et les détails de coupe peuvent être quant à eux d’une opulence discrète. C’est du moins ce que nous prouve Alessandro Dell'Acqua pour la collection Rochas, avec des jeux de transparences sur des dentelles, des mousselines et des organza très couture ou encore Nicolas Ghesquière pour sa très belle nouvelle collection pour Louis Vuitton.

Louis Vuitton SS15                                 Rochas SS15                                        Rochas SS15


Le penseur Blaise Pascal disait en son temps, « Il y a deux sortes d’esprit : l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse », les créateurs de mode parisiens nous on semble-t-il prouvé qu’esprit mathématique et finesse d’esprit pouvaient parfois faire bon ménage. Ami(e)s de la mode, à vos algorithmes ! ;-)

A.



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Haute Couture Parisienne - Very Best Of!



L’été à peine commencé, que nous voici déjà sur les starting blocks pour découvrir les collections Haute Couture Automne Hiver 2014. Loin de toute idée de rentabilité, de marge, ou de coups de production, les créateurs, libres de toute contraintes, nous proposent leur vison de mode, mais aussi de la femme. Tout d’horizon parisien de nos coups de cœur très très Couture.
Chanel

Voyage au cœur d’un Versailles ressuscité par la maison Chanel ou Karl Lagerfeld a réussit à synthétiser l’esprit Grand Siècle en un défilé grandiose de simplicité et d’élégance. Avalanche de silhouettes blanches comme les murs des salons d’apparats, celles-ci sont rehaussées tout comme ceux qui les inspirent de précieux détails couleur or. Tweed chicissime et graphiques au tons de la collection, portées sur des sandales plates légères et aériennes.  Touches de rouge et de bordeaux, le pourpre sort de sa connotation impériale pour exulter dans les salons des plus riches capitales.

© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14

Volumes faisant échos aux paniers qui ont fait de la mode de la cour de France l’une des plus réputées d’Europe, retravaillés en néoprène moulé pour obtenir la beauté de la ligne sans pour autant être entravé par le carcan du panier. Broderies insensées au fil d’or nécessitant des centaines d’heure de travail par modèle, le défilé se termine par le clou du spectacle – une mariée enceinte (modernité oblige, la blanche mariée n’est plus virginale depuis longtemps) à la traîne spectaculaire, entièrement rebrodée de fils d’or, à l’esprit robe de cour. Majestueux.

© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14
© Chanel Haute Couture FW14

Elie Saab

Maître incontesté de la Haute Couture, Elie Saab, continue, saison après saison d’habiller les plus belles et plus riches femmes de la planète. Et la raison en est sans doute simple, loin de courir après une ultra modernité de bon ton, Elie Saab, se concentre sur le vêtement et le désir de ses clientes, avec un seul objectif, celui e les rendre encore plus belles. Nulle excentricité non maîtrisé, nul jeu de coupe non calculé, Elie Saab fait des robes et il les fait bien !


© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14 
© Elie Saab Haute Couture FW14

Voyage en eaux profondes pour cet automne hiver, la collection Haute Couture s’inspire de la richesse et de la poésie des fonds marins, pour recouvrir les mousselines légères de broderies aux formes aquatiques. Milliers d’heures de broderies mains pour reproduire la magie des coraux, des perles (de culture) et autres espèces de la faune et de la flore vivant au cœur d’un univers magique et mystérieux.


© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14

Nuances de couleurs faisant échos à l’esprit de la collection, le défilé commence par une dizaine de passages dans des dégradés de bleu et de marine, hommages aux couleurs des mers et océans. Univers aquatique qui laisse place à la couleur du corail emblématique des trésors marins, pour enfin exulter dans un véritable bain d’or liquide. Somptueux.


© Elie Saab Haute Couture FW14

© Elie Saab Haute Couture FW14
© Elie Saab Haute Couture FW14


Giambattista Valli

C’est à un bien joli voyage que nous invite le couturier Giambattista Valli. Fuyant la réalité d’une saison automnale souvent morose, le styliste italien nous entraine avec lui dans une explosion florale, à la fraicheur et à la légèreté déconcertante.


© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14 
© Giambattista Valli Haute Couture FW14

Dizaines de mètres de tulle blanc, avalanche de fleurs brodées, faisant échos à la luxuriance des jardins italiens au printemps, imprimés tropicaux, ou encore jeu de rayures graphiques en noir, blanc et transparence, volumes et esprit année 50 ; on croirait resurgir un Autant en emporte le vent de légende - version contemporaine bien sur ! Merveilleux !

© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14
© Giambattista Valli Haute Couture FW14

Maison Martin Margiela

Etonnante surprise que celle de ce défilé Maison Martin Margiela Haute Couture, ou plutôt devrions nous l’appeler Ligne Artisanale, comme l’aimait à la nommer son ancien créateur. Car outre le très beau spectacle proposé par le studio de la maison du groupe Diesel, nous avons également eu la chance de découvrir grâce à Suzy Menkes, le nom de celui qui se cache derrière la horde de petite blouse blanche et qui tel un chef d’orchestre en dirige les mouvements – le jeune et talentueux Matthieu Blazy. Un nom qui fera à n’en pas douter de plus en plus parler de lui à l’avenir.

© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14


Mais plutôt que de nous intéresser au créateur, intéressons nous plutôt aux créations d’une richesse inouïe pour cette saison. Périple exotique et coloré, Maison Martin Margiela rend hommage au Pays du Soleil Levant, si cher et qui inspira autant le fondateur de la maison. Silhouette japonisantes, mais forcément revisitées, les magnifiques kimono peints traditionnels deviennent ici des robes aux découpes simples, mais dont les dessins deviennent broderies mains.
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14 
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14

Explosions de motifs floraux, travaillés en all over ou en savants patchworks assemblés. Iris, glycines, paon, tigres, impossibles de ne pas faire référence à l’art de la fin du 19ème siècle qui vit se développer un attrait tout particulier pour tout ce qui venait d’extrême orient, et qui inspira des artistes de génies, Vincent Van Gogh en tête. Et pour moderniser le tout ? Un bombers en satin de soie brodé – futur must have !


© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14
© Maison Martin Margiela Haute Couture FW14

Rami Al Ali

Collection tout en délicatesse, comme toujours chez le couturier d’origine syrienne Rami Al Ali. Fidèle à ses origines orientales, Rami Al Ali habille les femmes pour les rendre belles. Plus axé sur le travail d’embellissement des tissus que sur l’excentricité de la ligne, les silhouettes sont fines, fluides, dégagées des oripeaux inutiles.

© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14

Inspiré par le monde végétal, la femmes Rami Al Ali, se déploie telle une liane urbaine, vêtue de nuances de vert, ou de rouge sanguins, de broderies aux motifs fleur ou encore de savant jeux de plissés, rappelant les nattes antiques à base de feuilles de papyrus. Collection aux forts accents exotiques, les feuillages exubérants de la nature se traduisent ici en de savants et délicats dévorés, jeux de transparences, ou travail méticuleux de plissés ou de superpositions de « feuilles » de chiffon. Eblouissant.


© Rami Al Ali Haute Couture FW14
© Rami Al Ali Haute Couture FW14

© Rami Al Ali Haute Couture FW14

Ulyana Sergeenko

Ulyana Sergeenko vient des froides contrées russes et cela se voit ! Epouse du milliardaire Danil Khachaturov, celle ci a fondée sa maison de couture en 2011 et depuis, la créatrice (mais aussi photographe, bloggeuse, socialite…) présente à Paris chaque saison, une collection riche, opulente, à l’image d’une certaine Russie Eternelle. Pour cette collection, la jeune femme voulait donner à voir aux travers ses silhouettes l’image du «premier quart du XXe siècle, une époque utopique, excitante et légèrement effrayante de l’histoire russe». Programme ambitieux cela va sans dire pour celle plus habituée du faste et du glamour que de la conceptualisation du constructivisme russe…


© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

De cette période artistique, nous en retiendrons surtout certaines formes géométriques, et l’association des blancs, des noirs, des rouges orangés chers à Malevitch, que l’on retrouve sur des ensembles de jour en laine mohair, twistés de cuir vernis, ou bien en dégradé sur un long vison blanc. Fourrure omniprésente tout au long du défilé, mettant en avant un travail de façon remarquable, associant, visons rasés, renards argentés, empiècements de broderies et de cristaux, de quoi ravir les riches clientes d’Ulyana Sergeenko et leur permettant d’affronter les rigueurs du froid sibérien. Et quand enfin, celles-ci s’apprêtent pour le soir, la fourrure tombe pour laisser place à des robes du soir au volumes glamourissimes en velours de soie rasés, rebordées, ou encore en mini combi bustier noir. Nul doute, Moscou est descendu s’encanailler sous de plus chaudes contrées !


© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14
© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

© Ulyana Sergeenko Haute Couture FW14

A.


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Paris Men Fashion Week - Les "Garçons aux Foulards" d'Haider Ackerman



Premier jour de collections parisiennes, et premier coup de coeur pour sans doute le plus poétique et le plus discret des créateurs de mode - Haider Ackerman. 



© Haider Ackermann SS15

© Haider Ackermann SS15


Contraste des volumes XS ou XL et de l'esprit Dandy ou Rockabily, nous aimons les silhouettes très "Garçons aux Foulards" signé par le créateur franco-colombien pour l'été prochain! 



© Haider Ackermann SS15
© Haider Ackermann SS15



Clin d'oeil au pays du soleil levant par le jeu de texture des soieries faisant référence aux kimonos traditionnels japonais.



© Haider Ackermann SS15
© Haider Ackermann SS15


Les soies, les associations de matières, de texture, de couleurs, mais aussi le coté hors du temps d'Haider Ackerman, il y a quelques chose que nous aimerons toujours beaucoup chez lui. 


© Haider Ackermann SS15

Sans doute le fait, qu'au milieu d'une industrie de la mode de plus en plus aseptisée, il possède un style qui lui est propre. Une vision de l'homme et de la femme poétique, un brin mélancolique, sans pour autant tomber dans le dark cher à l'école belge. Twistant ses looks de neo dandy rockn'roll à des références ethniques et colorées, Haider Ackermann défend des codes, des valeurs, une qualité qui se perd de plus en plus.

Bien sur, comme pour tout défilé, les associations sont un peu exagérée et il ne faut sans doute pas prendre l'ensemble des propositions de tenues de façon littérale, mais plutôt s'en inspirer - du rock'roll 50's aux soieries japonaises, il n'y a qu'un pas (de géant), que le brillant Haider Ackermann n'hésite pas à faire pour nous faire encore voyager.

A.

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Paris Haute-Couture PE/14 - Nos Coups de Coeur



Après deux semaines de défilés hommes, dont les silhouettes vacillaient de l’improbable à l’ennui mortel, quel bonheur de découvrir les nouvelles collections Haute Couture. Minutie, savoir-faire, exception, autant de mots qui viennent à l’esprit pour décrire cette parenthèse de luxe portée à son paroxysme et qui rappellent à chaque fois pourquoi, l’univers de la Mode, lorsqu’il est respecté, fait vibrer. Loin des expérimentations conceptuelles de stylistes en quête de nouveauté perpétuelle, il est bon parfois de rappeler que la Mode sert avant tout à vêtir et à mettre en valeur la personne qui la porte ; et la Haute Couture, symbole parisien par excellence, apporte ce supplément d’âme qui lui est propre et qui fait tant rêver. Exercice un peu désuet diront certains ; la vérité est tout autre lorsque l’on voit la vitalité du calendrier des défilés et la quantité de maisons qui recommencent à proposer des collections Haute Couture et les créateurs qui se sont fait connaître à travers le monde, développant un carnet d’adresse de clientes de plus en plus nombreuses (et de plus en plus riche), en recherche permanente d’excellence. Ainsi, français ou européens, jeunes designers ou maisons plus institutionnelles, voyage au cœur du Beau. 

Giambattista Valli

Quel plaisir de retrouver saison après saison, défilé après défilé, les collections du merveilleux Giambattista Valli. Ôde absolue à la féminité, son travail pourrait servir à lui seul de définition au mot « Couture ».  Utilisation des matériaux les plus nobles, les dentelles côtoient les guipures, les failles de soie concurrencent les satins duchesse, alors que l’art de la broderie vient souligner par touches des robes dont les lignes suffisent déjà à parfaire la silhouette des clientes les plus exigeantes. Vestiaire Couture mais indéniablement contemporain, composé pour la journée de robes corolles à manches, dont le volume des jupes est basculé vers l’arrière pour plus de légèreté.

© Giambattista Valli - Haute Couture PE14
© Giambattista Valli - Haute Couture PE14
© Giambattista Valli - Haute Couture PE14
© Giambattista Valli - Haute Couture PE14

A l’heure du cocktail, les plus intrépides arborent des robes bustier aux jupes nœuds époustouflantes, les plus sages opteront pour des robes trois trous dont les ceintures tailles haute en satin noir font un clin d’œil aux smokings masculins ; enfin, pour le soir, les volumes se rallongent, la silhouette devenant sculpturale. Association parfaite du blanc pur, souligné de noir, laissant le bleu cobalt ou le rouge rubis des broderies exulter. Un véritable sans faute stylistique.

© Giambattista Valli - Haute Couture PE14
© Giambattista Valli - Haute Couture PE14
© Giambattista Valli - Haute Couture PE14


Valentino

C’est à un merveilleux voyage dans le temps et dans l’espace que nous invitent Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli, duo stylistique de talent qui dessine à quatre mains les collections de la plus parisienne des maisons romaines. Incursion au cœur de l’âge d’or des royaumes et des cités états de la Renaissance Italienne, à une période ou le costume féminin vacillaient entre une sobriété encore toute médiévale et une féminité prête à éclore. Ainsi, les lignes, sages de prime abord, presque austères font rapidement place à une vision de la mode, mais aussi par extension de la vie, plus en retenue. 

© Valentino - Haute Couture PE14
© Valentino - Haute Couture PE14
© Valentino - Haute Couture PE14
© Valentino - Haute Couture PE14

Longueurs au sol, épaules et bras recouverts de capes en mousselines ou en dentelles à motif vitrail, l’apparente sagesse des formes, laisse rapidement place au jeu de la transparence. Transparence des mousselines laissant deviner les courbes d’un sein, transparence des dentelles soulignant les épaules ou les dos largement dévoilés, la femme Valentino s’accapare au travers du vêtement l’altière élégance des figures médiévales, la force des héroïnes Borgiennes dont elle est la digne héritière. Tanto Dramatica !

© Valentino - Haute Couture PE14
© Valentino - Haute Couture PE14
© Valentino - Haute Couture PE14


Versace

Une fois n’est pas coutume, la blonde peroxydée la plus célèbre d’Italie aura livrée une collection féminine et déchargée des codes souvent trop ambigus qui lui sont familiers. Loin des excès de sexualité qui transpiraient lors de ses défilés, des références à l’univers du bondage ou du SM, parfois à la limite du mauvais goût, Donatella Versace s’est débarrassée du superflus, pour se concentrer sur la ligne et nous disons oui ! Silhouettes longilignes, féminité exacerbée au travers de jeux de drapés complexes parfaitement maitrisés, soulignant les courbes, chevauchant les corps de l’épaule jusqu’à la chute de la robe

© Versace - Haute Couture PE14
© Versace - Haute Couture PE14
© Versace - Haute Couture PE14
© Versace - Haute Couture PE14


Contraste des soies fluides et des ceintures corsets dessinant les tailles, et structurant les silhouettes, la femme Versace, Vestale contemporaine, s’enroule de précieuses étoffes brodées au tomber parfait. Travail remarquable associant la brillance des sequins posés délicatement à la main et l’aspect presque mât des soies, on distingue les jeux de transparences présents dans le dos des robes, découvrant subtilement quelques centimètres volés de peau. Douceur et délicatesse des pastels faisant écho à la carnation de la peau, dynamisées de touches chatoyantes, presque sanguines rappelant indéniablement que la griffe à la Gorgone est née en terre de feu et défend la vision d’un style raffiné, indéniablement solaire.


© Versace - Haute Couture PE14
© Versace - Haute Couture PE14
© Versace - Haute Couture PE14


Alexandre Vauthier

Maître incontesté d’une certaine vision du Glamour, Alexandre Vauthier dessine ses collections pour des femmes belles, fortes, puissantes et sûres d’elles. Car il faut bien qu’elles soient au moins un peu de tout cela pour porter les incroyables tenues de franges noires jouant sur les transparences, dévoilant petit à petit le corps, hypnotisant celui qui regarde le mouvement continu des celles-ci, se balançant de part et d’autre du corps au fil du déhanché ; ou encore les mini robes bustier en cuir entrelacé. Force presque animale qui se dégage d’un cuir couleur sang porté avec une clutch coordonnée en crocodile vernis – remarquable ! 

© Alexandre Vauthier - Haute Couture PE14
© Alexandre Vauthier - Haute Couture PE14
© Alexandre Vauthier - Haute Couture PE14

Quand enfin, un peu plus sage, Alexandre Vauthier travaille le noir, couleur qui lui est chère, il le souligne toujours d’or, par touches ou par vagues ; or brillant ou mât, traité sur des colliers XXL ou des détails, des finitions pour apporter une pointe de lumière au cœur de la nuit de ses futures clientes. Nuit éclairée incontestablement par le talent de celui qui a réussit l’exploit de se faire un nom dans cet univers ultra concurrentielle, à échelle planétaire, en moins de dix ans, en débutant par l’exercice le plus éminent, le plus remarquable, mais aussi le plus onéreux de l’univers de la mode – la Haute Couture !

© Alexandre Vauthier - Haute Couture PE14
© Alexandre Vauthier - Haute Couture PE14

Etonnante remarque que je viens de me faire après ce rapide passage en revue des quelques défilés qui nous ont marqués cette saison, et dont les collections sont toutes signées d’un V…. Versace, Valli, Valentino, Vauthier… étonnant clin d’œil du destin qui nous indique sans doute la Voie d’une certaine Vérité ou plus certainement d’une incroyable Virtuosité Vénérant les Valeurs d’une Vision du beau. Verdict : Vibrant !

A.

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Collection des Métiers d'Art Chanel - De Paris à Dallas




Nous l’attendions autant que nous la craignions, la collection annuelle des métiers d’art Chanel. Avec une impatience non feinte à l’idée de découvrir silhouette après silhouette, les nouvelles mises en valeur du savoir faire artisanal des dix maisons et ateliers rachetés et préservés par la maison Chanel depuis 1985 (LesageDesruesLemariéMichelMassaroGoossensGuilletCausse, Barrie Knitwear et Montex) formant petit à petit une constellation de savoir et de transmission de ce savoir, avec pour chacune de ses étoiles, un domaine respectif d’excellence (broderie, dentelle, maroquinerie…) ; mais une crainte lié à la destination choisit pour cet opus 2013/14 – en effet, après nous avoir fait voyagé à travers le monde, présentant les luxueuses créations de la griffe, de Tokyo à Londres en passant par Shanghai et Édimbourg l'année dernière, ou Karl Lagerfeld avait posé sa luxueuse tente au cœur des Highlands avec un défilé mettant à l’honneur le tartan et le cachemire présenté dans le Palais Linlithgow et qui nous avait emerveillé ; la luxueuse caravane Chanel s’est arrêtée cet hiver au cœur du Texas, à Dallas…

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14

Choix étonnant qui nous a surprit dans un premier temps, Dallas n’étant pas forcément réputée pour être l’une des capitales de la mode et du bon goût… avant d’en comprendre les raisons et les liens. Cité qui a accueillit Coco Chanel en 1957 pour y recevoir le Neiman Marcus Award venant couronner son apport au monde de la mode, pays qui fut d’ailleurs le premier à « redécouvrir » le talent de Gabrielle Chanel après 15 années d’absence des devants de la scène mode. S'intéressant au retour de Coco Chanel dans l'univers de la mode et plus particulièrement au moment de la réouverture de sa maison de couture à Paris en 1954, Karl Lagerfeld a souhaité montrer les nombreux liens unissant la couturière aux Etats-Unis par le biais d’une collection hommage mais aussi en fixant au même jour la date de sortie de l’avant-première mondiale du court-métrage réalisé par le Keyser "The Return", mettant en scène une Géraldine Chaplin au jeu exceptionnel de réalisme, entourée de Rupert Everett, Anna Mouglalis ou encore Amanda Harlech campent les rôles principaux de cette intrigue. A découvrir ci-dessous.



C’est ainsi qu’en ce mardi 10 décembre, le Fair Park de Dallas, magnifique bâtisse aux lignes géométriques, inauguré en 1936 pour fêter le centenaire de cet état du Sud qui abrite encore aujourd’hui parmi les plus grandes collections de sculptures, de bâtiments et de peintures art déco au monde, courant décoratif chère à l’esthétique de Gabrielle Chanel, servit de décor pour présenter la collection des Métiers d’Arts 2013/2014.

Hommage stylistique mais aussi hommage de cœur rendu à ce pays qui ne se limite aux contours de l’état pétrolifère du sud, mais a servit de joli prétexte pour revisiter  en clins d’œil les silhouettes emblématiques des cultures américaines mais aussi amérindiennes avec les codes de la maison parisienne.

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
Sublime Travail de frange traité sur des cuirs, des tweeds ou des mailles, en référence aux looks cowboys texans mais aussi aux costumes traditionnels amérindiens.

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14

Amples capes à rayures tissés en laine et cachemire ceinturées ou à motifs ethniques portées négligemment sur les épaules ; véritable fourrures, utilisés l’une des premières fois par Karl Lagerfeld pour Chanel, en référence sans doute aux trappeurs du continent américain, au commerce des peaux sauvages mais aussi aux tenues traditionnelles des chamans et chefs de certaines tribus.

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14

Le denim porté par les chercheurs d’or et les mineurs de l’ouest américain, mixé avec des robes à volants imprimées sorties d’un saloon très contemporain, le tout coiffé de chapeaux façon « Stetson » revisités ou de l’accessoire must have de ce défilé, la plume unique, format xl, imprimée, monogrammée, colorée plantée négligemment à l’arrière des cheveux et que l’on rêverait également de porter ! 

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14

A noter également qu’à chaque saison, une part de plus en plus importante est faite au vestiaire masculin. Déclinaisons viriles des codes stylistiques développés pour la femme, l’homme Chanel, vêtu de l’uniforme gagnant jeans + boots, parcours les plaines du middle-west américain en s’enveloppant de long gilets en maille à motifs ethniques, de blousons inspirés par les aviateurs du début du siècle en cuir et tweed, en encore de manteaux frangés en tweed revisité au toucher que l’on imagine ultra confortable. Collections, qui saison après saison nous guide vers la voix d’une très attendue véritable ligne homme signée Chanel.

© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14
© Chanel Paris-Dallas 13/14

Autre surprise et non des moindres lors de cet événement, la maison Chanel a annoncée le nom de celle qui sera le nouveau visage de Chanel pour cette collection - Kristen Stewart ! Celle dont le choix d’égérie nous avait déjà surpris (pour ne pas dire choqué) par Balenciaga, l’interprète de Bella dans Twilight représentera la marque au double C pour la collection Paris Dallas 2013/2014. Assise au premier rang du défilé, l'actrice américaine de 23 ans, vêtue d’un pull cropped gris, d’un pantalon large orange et d’un pull marron noué autour de la taille, un look issu de la collection Chanel printemps été 2014, l'ancienne petite amie de Robert Pattinson succèdera donc à Tilda Swinton, qui avait posé pour la collection Métiers d'Art Paris Édimbourg. Sans doute plus crédible dans le rôle très « Boyish » de la fille Chanel ultra moderne et rock n’ roll qu’elle ne l’a été pour l’image du parfum Florabotanica Balenciaga (dont elle n’a ni le coté romantique floral ni l’aspect vénéneux et envoutant). Marchant sur les pas d’Alice Dellal, Kate Moss ou encore Blake Lively. Kristen Stewart, véritable garçon manquée d’Hollywood, symbolise d’une certaine façon la nouvelle génération américaine. Campagne publicitaire de la saison 2013/2014 à découvrir donc avec Kristen Stewart en tant que nouvelle égérie de Chanel. Nous ne nous prononcerons pas sur ce sujet….

 © Kristen Stewart & Karl Lagerfeld
 © Kristen Stewart en Chanel
Cuir, broderies, gamme de couleur jouant sur les ocres traditionnels des Rocheuses ou du Nouveau-Mexique, une Amérique fantasmée entre influences coloniales occidentales et références aux peuples autochtones, le voyage imaginaire organisé par Karl Lagerfeld nous entraine plus loin que les contrées désertiques texanes, pour nous emmener au cœur du savoir faire artisanale de l’univers du luxe, mettant en valeur le travail artisanal des dix ateliers et maisons composant la constellation Chanel. On applaudit le travail !

 © Chanel Paris-Dallas 13/14
 © Chanel Paris-Dallas 13/14
 © Chanel Paris-Dallas 13/14

A.

Découvrez l'intégrale du défilé Chanel Paris-Dallas ci-dessous




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Paris Woman Fashion Week - Nos Coups de Coeur



Après une première journée de défilés, dédiée aux jeunes créateurs, très remarquée qui a mit en place le vocabulaire d’une saison sous le signe de la légèreté et de l’épure, place aux maisons parisienne et à leur vision de la mode pour le printemps été 2014.

Guy Laroche

Cela fait déjà plusieurs saisons que nous suivons le travail remarquable du styliste Marcel Marongiu pour la maison Guy Laroche, et une fois de plus nous n’avons pas été déçu par cette très belle collection printemps été 2014. Show épuré par le vent de minimalisme qui court sur les collections, les codes Marongiu pour Laroche sont présents, mais en version plus « clean », jouant avant tout sur les volumes et les effets de matières.

© Guy Laroche SS14
© Guy Laroche SS14

Les codes couleurs chers au styliste sont présents, déclinant les silhouettes en monochromes noir, blanc, gris, poudre avec des touches d’or pour apporter de la lumière dans un vestiaire aux notes sourdes. Mais si les couleurs se font discrètes, c’est pour mieux faire place à la ligne ; point d’orgue de la collection. Jeux de volumes, généreux, les vestes se font hoodie ou bombers couture sur des bases de néoprène (pièce indispensable dans toute garde-robe dès la saison hiver), les zips sortent des vestiaires de sport pour venir sur les podiums, et les jupes raccourcissent à vu d’œil pour devenir patineuses (non mesdemoiselles, vous n’y échapperez pas), avec des effets de godets et de basques asymétriques.

© Guy Laroche SS14
© Guy Laroche SS14

Pour le jour, des pantalons noirs tailles hautes à double pince, des chemises en popeline blanche à plastron boutonné (autre pièce phare des gardes robes), des combinaisons graphiques, le tout porté avec des trenchs impeccablement coupés, amples pour donner de l’aisance mais marqués à la taille afin de toujours dessiner la silhouette – perfection. Pour le soir, place aux tops en peaux précieuses, au poudre et au vert acide, les robes cocktails jouent sur les trompes l’œil et les effets de plissés et de construction – on adore.

© Guy Laroche SS14
© Guy Laroche SS14

Dries Van Noten

Parenthèse gold aux références ethno chic au cœur d’une Fashion Week marquée par un minimalisme ambiant, le défilé Dries Van Noten, toujours l’un des plus attendu de la semaine parisienne, n’a une fois de plus pas déçu les spectateurs du monde de la mode. Mur recouvert de feuilles d’or servant d’écrin feutré à une collection se devinant riche en surprises, le cultissime groupe Radiohead assurait l’ambiance sonore – spectacle garanti.

© Dries Van Noten SS14
© Dries Van Noten SS14


Fidèle à ses sources d’inspirations depuis ses débuts et faisant fi des diktats imposés, le créateur belge évoque en clins d’œil ses multiples influences, allant de la peinture flamande, à l’orientalisme en passant par le folklore andalou, avec ce don unique de savoir les mixer savamment, par petites doses pour créer des silhouettes simples et complexes à la fois, racontant une histoire, toujours identique et toujours différente.

© Dries Van Noten SS14
© Dries Van Noten SS14

Les matières, comme toujours chez Dries Van Noten sont d’une richesse inouïe - cotons froissés, brocarts light, macramés modernisés, délicates mailles frangées, raphias ajourés et cirés, plissés lamés, soies gaufrées… Les ruchés dorés en guirlandes s’enroulent sur des jupes droites et sont cassées par des mailles amples s’inspirant de l’univers du sportswear. Les motifs d’inspiration péruvienne contrastent avec des matériaux plus sobres, les vestes s’inspirent des kimonos aux volumes généreux. L’or présent dans le décor et cher au créateur Anversois, s’invite également dans la collection par touches sur des vestons en cuir ou encore sur des bijoux aux notes ethniques insufflant un vent d’ailleurs sur des silhouettes plus urbaines.  Plus qu’un défilé, c’est une ambiance, un état d’esprit, un voyage auquel nous invite comme à chaque saison, celui qui sera pour toujours l’un de nos créateur favori.
© Dries Van Noten SS14
© Dries Van Noten SS14

Peachoo + Krejberg

Après une seconde journée de Fashion Week riche en événements, les créateurs Peachoo Datwani, d’origine indienne, et Roy Krejberg, né au Danemark, fondateurs de la griffe Peachoo + Krejberg, ont clôturé en délicatesse le calendrier officiel en donnant rendez-vous au Palais de Tokyo pour présenter leur collection printemps été 2014. Décor brut jouant sur l’obscurité des sols gris contrastant avec la lumière intense d’un écran blanc servant de fond, les codes de la collection sont lancés. Épure de la ligne se résumant en un I, la femme Peachoo Krejberg, longiligne, se dessine tel un trait de pinceau japonais - rapide, concis mais toujours élégant.

© Peachoo + Krejberg SS14
© Peachoo + Krejberg SS14
© Les Garçons aux Foulards - Peachoo + Krejberg SS14

Fidèles à leur travail, ils se plaisent toujours à croiser références, styles et codes pour créer une histoire, dont le point de mire se focalise sur l’architecture du vêtement. Ainsi pour cette saison, la référence à l’univers nippon est palpable. Robes foulant le sol, pantalons amples, portés sous des vestes longues à col châle, jeux de superpositions, l’esprit kimono n’est pas loin. Véritable pièce maitresse de la collection, la veste a subi un incroyable travail de recherche, construite, déconstruite, reconstruite, un modèle nouveau, presque hybride, sans manche, à col cranté contrasté voit le jour et habille les silhouettes d’une aura à la féminité stricte et délicate tout au long du défilé.

© Peachoo + Krejberg SS14
© Peachoo + Krejberg SS14
© Les Garçons aux Foulards - Peachoo + Krejberg SS14

Alliance subtile du Ying et du yang propre aux cultures asiatiques, les opposés se rencontrent, s’attirent sans pour autant se mélanger. Ainsi les silhouettes, monochromes noir ou crème, se rejoignent rarement, sauf par quelques détails discrets. Noir profond en total look cuir, crème étincelant en all over sequins, gris perlé parfois pour dynamiser une garde robe aux couleurs sobres, laissant les devants de la scène à la rigueur et à la complexité de la coupe ; l’harmonie entre les formes et les tissus, l’aspect technologique mélangé à certaines techniques artisanales, signent une fois de plus les collections Peachoo + Krejberg, transformant ce manifeste minimaliste en invitation onirique et pure au pays du soleil levant.

© Peachoo + Krejberg SS14
© Peachoo + Krejberg SS14
© Les Garçons aux Foulards - Peachoo + Krejberg SS14


Balenciaga

Second opus signé Alexander Wang pour Balenciaga, ou le styliste new-yorkais d’origine taïwanaise a délivré un sans faute pour la maison parisienne. Respectant les codes mis en place par Cristobal Balenciaga puis développés et modernisés par Nicolas Ghesquière à la tête de la direction artistique pendant plus de dix ans ; les volumes et la forme « œuf » dessinent pour l’été prochain des silhouettes aux proportions plus contemporaines. Après une collection hiver placée sous le signe du noir dominant, illuminé de pointes de blanc, jouant sur les textures et les contrastes des effets marbrées (qui a d’ailleurs fortement marquée une partie des collections présentées à New York, Londres et Paris), Alexander inverse les proportions et fait honneur au blanc.

© Balenciaga SS14
© Balenciaga SS14
© Balenciaga SS14

Blanc optique sur des robes chemises à plastrons aux lignes pures, blanc transparent sur des robes cocktails en organza faussement virginal jouant sur les longueurs, blanc nacré sur des blouses à l’esprit kimono over size, ou encore perfecto couture en cuir blanc découpé au lazer, la plus immatérielle des couleurs est traitée dans ses différents aspects pour une collection maitrisée, ne laissant aucune place au superflu pour se concentrer sur la ligne et le travail des coupes. Un grand bravo ! 

© Balenciaga SS14
© Balenciaga SS14
© Balenciaga SS14

Manish Arora

Au cœur de cette Fashion Week Parisienne marquée par un minimalisme parfois excessif, chaque collection jouant les couleurs, osant une certaine pointe d’exubérance, un grain de folie est une véritable bouffée d’oxygène coloréeManish Arora, le créateur indien le plus reconnu de la scène mode, dont nous suivons avec bonheur le travail chaque saison, a réinventé une fois de plus un vestiaire hybride, à mi chemin entre lignes occidentales et références à la culture traditionnelle indienne.

© Manish Arora SS14
© Manish Arora SS14

Imprimés graphiques travaillés en all over ou en détail soulignant des robes, des jupes croisées ou des vestes sans manches à l’esprit parka ; les gammes de couleur, pop et acidulées conjuguent intelligemment des silhouettes sagement contemporaines. Loin d’une certaine « improbabilité » que l’on pouvait reprocher au créateur Manish Arora il y a encore peu, le styliste indien a épuré dans la veine minimale ses silhouettes pour ne se concentrer que sur la ligne et le travail de graphisme géométrique, inspiré par l’œuvre du peintre Vasarely.

© Manish Arora SS14
© Manish Arora SS14

Influences sport et contemporain sur des t-shirt en jersey, outerwear très chic composé de vestes/sweats aux détails coutures, mixés avec des jupes courtes effet cache-cœur reprenant les codes d’un sari ultra moderne. Le sac à dos, néo It bag de l’année 2014, habille certains looks et accentue d’avantage encore les références à l’univers de sport, incontournable des collections printemps/été 2014.

© Manish Arora SS14
© Manish Arora SS14

Enfin, quel choix plus judicieux que celui de la plus indienne des chanteuses britannique, M.I.A pour faire vibrer le Palais de Tokyo de ses notes électro pop se mixant à merveille avec une collection électrique et haute en couleur.


Givenchy

Il est une chose qui ne trompe pas ; lorsque un défilé s’ouvre sur un premier look fort qui marque les esprits, tel un bon présage, il annonce une collection qui ne passera pas inaperçue. Ainsi, dans la lignée de l’incroyable défilé homme printemps-été 2014 qui nous avait enchanté, Riccardo Tisci a dessiné pour la femme Givenchy, une collection métissée et colorée, inspirée des différentes cultures que l’on a pu retrouver au fil des années dans le travail du créateur italien. Japon graphique, presque guerrier, symbolisé par la couleur rouge, Afrique rêvée, sensuelle, toute en courbes et en féminité, contrastant avec les détails de coupe quasiment anguleux rappelant les guerriers masaïs ou bien des samouraïs contemporains.
 
© Givenchy SS14
© Givenchy SS14


Jeux complexes de tressés et de drapés sur des jersey fluides dans des nuances de bruns, d’ocres et de kakis, sangles aux références fétichistes qui signent de façon très couture de nombreuses silhouettes, ou encore explosion de couleurs sur des modèles brodés en paillettes all over ; Riccardo Tisci accompagné de la très discrète mais néanmoins influente conseillère artistique Carine Roitfeld, signent à quatre mains, une collection printemps été 2014 époustouflante.

© Givenchy SS14
© Givenchy SS14

Et pour compléter ce tableau déjà brillant, la make-up artiste Pat McGrath a imaginé pour cette collection un masque spectaculaire entièrement fait de sequins, posés délicatement un à un sur la peau des modèles. Ainsi, près de 12 heures de patience et de travail ont nécessité chacun des mannequins. Rappelant autant par leur coté exceptionnel les rites tribaux africains que les masques du théâtre Kabuki japonais, ils finissent de créer le lien entre les différentes références culturelle de cette collection riche et inspirée.

© Givenchy SS14
© Givenchy SS14

Valentino

Voyage dans le temps et dans l’espace chez Valentino en ce dernier jour de Fashion Week, ou les mannequins, cheveux tirés, queue-de-cheval longue et lisse, images de madones contemporaines, portent toutes une même coiffe de cuir clouté, leur donnant l’allure altière des sages icônes Renaissance. Effet sans doute volontaire, « stimulé par une visite accomplie dans les ateliers de l'opéra de Rome" par le duo de créateurs Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli qui ont su reprendre avec talent depuis 2008 la plus parisienne des maisons romaines.
© Valentino SS14
© Valentino SS14
© Valentino SS14

Reines de jour aux atours richement brodés, les silhouettes tout droit sorties de tapisseries Renaissance version 2.0 associent  le noir comme toile de fond, au pourpre, au violet cardinal, au vert profond, au turquoise et au rose intense et aux ocres ensoleillés. Maria Grazia et Pier Paolo nous invitent à un voyage au cœur des traditions siciliennes parsemé de notes colorées et acidulées ayant traversées l’Atlantique après un long périple le long de la Cordillère des Andes.
© Valentino SS14
© Valentino SS14
Faussement sage, la femme Valentino n’en a sans doute que l’image ; vêtue de robes de jour ou de soir jouant sur la transparence des dentelles et des résilles, ainsi que sur les longueurs, arrivant quelques fois aux chevilles d’autres fois à mi-cuisse. Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli privilégient le détail des motifs d’inspiration ethnique pour créer la surprise de cette collection printemps été 2014. Véritable conjugaison estivale autour de l’alphabet stylistique cher au duo italien, les volumes, les capes, les lignes légères et généreuses qui ont fait de chacune des collections signées par les deux créateurs un véritable succès, les motifs floraux ou géométriques, abstraits pour la plus part, nous ont éblouis par leur couleurs chatoyantes et la justesse des associations de couleurs et de matière et en font sans doute, l’une, voir la plus belle collection de cette Fashion Week Parisienne. Un grand bravo !
© Valentino SS14
© Valentino SS14

© Valentino SS14
A.



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Paris Fashion Week - Collections Femme - Jour 1


Après New-York, Londres et Milan, la valse des collections poursuit son chemin à Paris. Première grande tendance repérée, le Minimalisme qui a envahit les podiums et a même fait une incursion de force au cœur de la mode italienne, connue d’habitude pour son aspect fastueux et excessif, continue son envolée et donnant le ton aux défilés Parisiens. Day 1 de Fashion Week toujours connue pour mettre en avant la jeune création, les Garçons aux Foulards ont suivi en direct cette première journée placée sous le signe de la mode et vous dévoilent leur Coups de cœur pour le printemps été 2014 !

Moon Young Hee

Matinée superbe d’automne, Ecole des Beaux Arts, Cours des Mûriers, le décor tonne le ton à une collection tout en finesse. Délicats jeux de pliages du tissu façon origami, les mannequins, make up nude et cheveux attachés-détachésl’idée de transparence et de légèreté des tissus contraste avec la construction quasi architecturale des modèles.

© Les Garçons aux Foulards - Moonyounghee SS14
© Les Garçons aux Foulards - Moonyounghee SS14

Robes, vestes, manteaux, t-shirt se font over size, jouant sur les volumes, parfois exagérés, mais à la ligne toujours maitrisée. La gamme de couleur pure, chère à la créatrice d’origine coréenne, alliant noire, blanc, sable, et kaki rehaussé de bleu dur, donne le ton de ce début de Fashion Week indéniablement sous le signe d’une certaine maîtrise.

© Les Garçons aux Foulards - Moonyounghee SS14
© Les Garçons aux Foulards - Moonyounghee SS14





Christine Phung

Quelques minutes plus tard, c’est sur la terrasse du plus célèbre grand magasin parisien, que la créatrice franco-cambodgienne, Christine Phung, nous a donné rendez-vous pour présenter sa toute nouvelle collection printemps été 2014. En décor, la tour Eiffel et l’azur infini du ciel de Paris, en bande son le groupe Hollydays qui interprétait en live trois de ses morceaux, et en fond, une collection intitulée Liquid Dilusion, imaginant l’histoire d’une femme plongeant dans l’eau avec fracas et effervescence, pour aboutir à une immersion dans une eau à la fois douce et étrange, traversée de rais de lumière. Dissolution, abstraction, les frontières du solide, du liquide et de l’aérien s’estompent ; sentiment mis en exergue par le décor composé de cubes d’eau reflétant à l’infini le ciel et les silhouettes des mannequins.

© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14

Jeux de lumières provoquant ombres, fantasmagorie graphique et dentelles de lumières, l’approche quasiment onirique se traduit sur les textiles, leur matière, leur ligne, leur graphisme, imprégnant la structure des tissus qui s’en ressent : jacquards tissés réversibles, patchworks, imprimés numériques de dentelles..

© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14

Une collection à l’image de la créatrice, lauréate du prestigieux prix de l’Andam 2013, emprunte de sensibilité et de féminité. Douceur infinie des silhouettes bercées par le groupe Hollydays, gamme de couleur fondue en camaïeux de crème et de gris nuage, juste rehaussé de bleu cobalt pour dynamiser l’ensemble, jeux de transparence, travail de plissés, enfin, les imprimés graphiques, chers à Christine, signent comme chaque saison la collection.

© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung SS14
© Les Garçons aux Foulards - Christine Phung


Ground Zero

Troisième très beau défilé parisien pour Eri et Philip Chu, jeunes créateurs de Ground Zero sous les verrières de l’atelier richelieu. Maniant comme toujours les jeux de construction et la force des imprimés, transformant les concepts en réalisations visuelles et esthétiques, les frère Chu se sont intéressés pour la collection printemps été 2014 à l’adolescence. Non pas en la percevant comme cette phase ingrate si souvent crainte, mais plutôt comme une étape de transformation et de mutation.

© Les Garçons aux Foulards - Ground Zero SS14
© Les Garçons aux Foulards - Ground Zero SS14
© Les Garçons aux Foulards - Ground Zero SS14

Mutation travaillée au sein de la collection au travers des silhouettes se métamorphosant à chaque passage, se déstructurant, se reconstruisant, cachant ou dévoilant des parties du corps, mais aussi et surtout mutation végétale et florale. Explosion graphique de couleurs et de motifs marquant fortement la collection, les imprimés floraux enrichissent la personnalité de la femme Ground Zero.

© Ground Zero SS14
© Ground Zero SS14

© Les Garçons aux Foulards - Ground Zero SS14
Les silhouettes particulières cette saison jouent sur les asymétries et les oppositions. Ainsi la structure du néoprène se marie avec la légèreté de l’organza, la transparence de la soie avec la richesse des cachemires signant définitivement la collection la plus forte et la plus emblématique de cette première journée de défilé ! 

© Ground Zero SS14
© Ground Zero SS14


© Les Garçons aux Foulards - Eric et Philip Chu




Dévastée

Ophélie Klere et François Alary, les deux jeunes créateurs et fondateurs de la griffe Dévastée, ont choisis comme thématique pour leur défilé printemps été 2014 le cimetière d’Aoyama à TokyoBeauté et sensibilité romantique presque post-moderniste, le duo Dévastée voit la beauté en toute chose et surtout là ou ont ne l’attend pas forcement.

© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14
© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14

De ce voyage nocturne au pays du soleil levant, Ophélie Klere et François Alary en ressortent une collection élégante et légère. Manteau court over size, robes fluides en soie ou en jersey, shorts structurés taille haute ou encore chemises à col et poignets contrastés, l’alphabet Dévastée, contemporain, s’inscrit de façon décalée dans les codes urbains parisiens ou tokyoïtes. Ôde à une certaine forme de féminité, désinvolte, insouciante, se moquant de tout et surtout de la mort. Le colorama oscillant exclusivement du noir en blanc en faisant parfois quelques incartades par le gris ; se compose quelques fois de matières unis, mais fait la plus part du temps place à des imprimés graphiques, exclusifs, dessinés par le duo de créateurs.

© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14
© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14

Monstres souriants, gentils fantômes, tombes et allées du cimetière d’Aoyama, tous les sujets relatifs à la thématique principale sont bons pour jouer sur les graphismes et les dessins. Loin de la régularité habituelle d’un imprimé fondu ou retravaillé sur ordinateur, chaque pièce de la collection réserve son lot de surprise et d’émerveillement. Touches d’humour cachées, la fille Dévastée, espiègle se moque bien des codes et entend profiter de son insouciante jeunesse et rire de la mort plutôt que de s’en apeurer, et nous ne pouvons que l’en féliciter ! Bravo !

© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14
© Les Garçons aux Foulards - Dévastée SS14


Converse love Maison Martin Margiela (et inversement)

Fin de journée sur les chapeaux de roue dans le Marais, dans notre concept store masculin préféré – l’Eclaireur, qui le temps d’une soirée a retiré son habit de cabinet de curiosité contemporain pour accueillir le temps le lancement de la collaboration Converse – Maison Martin Margiela. Association étonnante me direz-vous, pas tant que cela finalement. 

© Les Garçons aux Foulards - Converse X Margiela

© Les Garçons aux Foulards - Converse X Margiela


Reprenant les codes de la peinture blanche et de la transformation et de la récupération d’objets chers au styliste le plus discret de son temps, Maison Martin Margiela et Converse ont lancés un modèle de skate shoes (tendance immanquable de ces deux prochaines saisons) de couleur, recouvert de peinture, dont l’aspect blanc, se patinant avec le temps, laissera se découvrir, millimètre par millimètre, la couleur originale de la toile. Trait d’union entre ces deux univers, l’artiste Pimax, reconnu dans le monde entier pour son travail sur la matière et sur le mouvement, a crée pour l’événement trois sculptures, trois figures libres autour des thématiques de blancheur, de peinture et de matière. (A découvrir rapidement dans le boutiques Maison Martin Margiela et converse !)

© Les Garçons aux Foulards - Converse X Margiela

A.

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