lundi 17 décembre 2012

Paris-Edimbourg - Le défilé des Métiers d’Art Chanel


Le 4 décembre dernier, comme quasiment chaque année à même période la maison Chanel dévoilait sa collection des Métiers d’Art, valorisant le savoir-faire exceptionnel de ses ateliers, et cette année c’est la si proche mais si lointaine Ecosse qui est mise à l’honneur avec un défilé intitulé sobrement - Paris-Edimbourg. Pour l’occasion, la maison de la rue Cambon a fait les choses en grands et invitée Journalistes, Rédactrices de Mode et Happy Few du monde entier dans le majestueux décor du Palais de Linlithgow, ancienne résidence royale des Stuart, où naquit entre autre, Mary d’Ecosse, future reine de France. Le lien est ainsi tracé pour mettre en avant une tradition toute Ecossaise, que la griffe au double C a souhaitée préserver et mettre en avant, celle du cachemire.


Acquise il y a peu, la société de fabrication d’articles en cachemire Barrie Knitwear, dont les origines écossaises remontent à près de 140 ans, rejoint les 9 autres maisons et ateliers Lesage, Desrues, Lemarié, Michel, Massaro, Goossens, Guillet, Causse et Montex, qui depuis 1985 forment petit à petit une constellation de savoir et de transmission de ce savoir, avec pour chacune de ses étoiles, un domaine respectif d’excellence (broderie, dentelle, maroquinerie…). (Car pour ceux qui auraient oubliés trop rapidement la qualité des pull-overs de nos grands-mères et des vestes en shetland de nos grands-pères, dont quelques uns ont eu la chance d’hériter ; et bien le cachemire, avant d’être l’argument marketing absolu pour vendre des mélanges Made in China de mauvaise qualité, est avant tout la plus belle laine au monde, et elle est originaire des fières valons Ecossais.)


Défilé hommage à l’Écosse donc mais aussi à son histoire, et à son style mêlant force, élégance et tradition. Hommage que Gabrielle Chanel n’aurait pas désapprouvé, car elle en avait découvert les beautés grâce à l’un de ses plus illustres amants, le Duc de Westminster et lui avait inspiré ses créations en tweed mais aussi ses cardigans et tricots en maille. Quasi retour ou source donc la maison emblématique du luxe française qui se plonge avec délices dans les comtes et légendes Ecossaises.

Symbole d’une Ecosse moderne, c’est la très aristocratique mannequin Stella Tennant qui ouvre le bal dans une silhouette à l’élégance désinvolte et terriblement contemporaine. Long manteau ample marine aux revers Tartan rouge, sur grosse maille de cachemire gris clair à motifs anthracite, le ton est donné.

© Chanel - Paris / Edimbourg
Un défilé quasi entièrement composé de mailles revisitées reprenant les codes de ce pays à l’histoire millénaire mélangés à ceux de la maison Chanel. Coupes loose et confortables, détails discrets de broderie, effet Tartan en trompe l’œil, on ne sait plus si les mailles sont tissées ou imprimées, si le cachemire se fait à carreau ou si le tweed prend parfois le dessus de ce jeu grandeur nature de Check et Mate.

© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg


Plus « AristoRock » que son ancêtre Mary Stuart, la femme Chanel, garde de son voyage dans les Highlands une allure élancée, forte, presque guerrière, quelques fois soulignée de cuir. Cassant les codes feutrés de son château endormi, elle chausse boots à lacets et autres bottes d’esprit masculin pour être plus à l’aise lorsqu’elle porte robe longue, mais n’oubli cependant pas sa cape de châtelaine lors de ses virées sur les vertes collines de son domaine.

© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg

© Chanel - Paris / Edimbourg
Bordeaux, Marines, Gris, Blancs, Noirs ou encore Kaki, c’est tout un colorama qui a été retravaillé pour faire cohabiter silhouettes gorgées de tartan et codes Art Déco classiques.
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg


© Chanel - Paris / Edimbourg
N’oubliant pas pour autant son élégance de salon, la femme Chanel ne quitte pas son 2.5.5 qu’elle revisite aux couleurs de son pays d’adoption, sauf parfois pour lui préférer une gibecière traditionnelle dans sa version grand luxe collant plus aux codes virils de ces contrées.

© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg

Car Chanel n’oubli pas non plus l’homme et lui a réservé une micro-collection de mailles enveloppantes en pur cachemire à motif jacquard, de pantalons, de vestes ou encore de manteaux à carreaux discrètement présents – on adore.
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg

© Chanel - Paris / Edimbourg
Loin de renier son héritage historique, la femme Chanel repense quelque fois au glorieux passé de ses ancêtres et ne peut s’empêcher de faire parfois référence dans ses tenues aux élégantes de la cours des Stuart. Manches bouffantes XXL retravaillées en tweed pois plume, immenses fraises Élisabéthaines en dentelles sombres,  délicats plastrons rebrodés de plumes tels des nature morte de chasses ou de brillants sequins, ganses en fourrures esprit Henri VIII ou encore chignons crêpés couleur Ginger fièrement relevés – un must.
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg
Et quand enfin, émue par tant de beauté, la femme Chanel tombe amoureuse de l’un de ces ténébreux homme des vallées, fièrement, elle l’épouse, et contrairement à Gabrielle Chanel qui n’en eut jamais la chance, elle porte un ensemble brodé ivoire, que l’on croirait tout droit  sortit d’un cliché des Années Folles. 

© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg

© Chanel - Paris / Edimbourg


Véritable final de mariées, Karl Lagerfeld clos le défilé avec une série de modèles méritant tous les superlatifs. Voyage dans l’histoire du costume traditionnel britannique, le Keiser propose une variation autour du thème servant de prétexte pour mettre en valeur le talent des ateliers Chanel. Broderies, Dentelles, Soieries, Incrustations de plume, Jacquards, Damassés, Tweeds, tout y passe pour une véritable explosion de style et de luxe.



© Chanel - Paris / Edimbourg
© Chanel - Paris / Edimbourg

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© Chanel - Paris / Edimbourg
En un mot – sublime !


Enfin, pour les plus curieux et passionnés, la version intégrale en vidéo! ;-)





A.


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