dimanche 1 septembre 2013

Lettre à Lisbonne…



L’été, la saison de tous les permis, de tous les voyages, de toutes les découvertes ; l’été, cette lente et douce pause dans la frénésie quotidienne qui nous permet d’oublier, de nous évader, de voyager. Plages paradisiaques, city trip européen, trek bio ou encore repos ensoleillé au son des cigales, toutes les destinations sont bonnes pour une escapade bien méritée. Une rencontre, un coup de cœur, une émotion particulière, certaines destinations marquent cependant beaucoup plus que d’autres et nous rappelle pour toujours des souvenirs impérissables, parfois vécus, parfois rêvés, parfois fantasmés, ils nous incitent au voyage. Mlle S. qui partage avec nous de façon régulière ses périples aux quatre coins du monde, nous raconte son histoire d’amour avec la capitale portugaise. Lisbonne pour les francophones, Lisboa pour les puristes ou encore LX pour les branchés, la capitale européenne la plus occidentale n’en finit de faire chavirer les cœurs et d’attirer chaque année de plus en plus de passionnés à la recherche d’une douceur de vivre si particulière. Mais n’en disons pas plus et laissons place  à notre baroudeuse chic qui nous livre, loin de tout cliché touristique, une véritable déclaration d’amour à cette ville riche en couleurs encore si méconnue.

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Lisbonne est une capitale européenne différente des autres… Elle a une âme, elle vit, nous parle, nous fait vibrer et comme dans toute relation émotionnelle il faut s’y ouvrir pour la vivre pleinement à son tour.

Saudade

En son livre Au Portugal de 1912, A.F.G Bell écrit : "le saudade célèbre du Portugais est un désir vague et constant pour quelque chose qui ne peut pas, n'existe pas et probablement, pour quelque chose autre que le présent, une rotation vers le passé ou vers le futur ; pas un mécontentement actif ou une tristesse intense mais un wistfulness rêvant nonchalant."

Comme toutes les profondes et sincères émotions, ce mot ne se traduit pas, il se vit. Pour toi, Lisbonne, je fais cette rotation vers le passé et le futur pour tenter avec quelques pauvres mots de t’écrire cette riche affection, cet amour…

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Car tu me manques, oui tu me manques et cela m’emplit de joie. Ta chaude étreinte me rassure, elle est en moi, alors même qu’il existe cette distance entre nous. J’apprends à nouveau, en te découvrant toujours un peu plus, ces émotions que l’on découvre tout enfant. Ce déchirement, du sein qu’on abandonne, quand on souhaiterait y rester accroché. Cette absence, impatiente, quand on voudrait l’éternité.

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards
© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Mais j’ai aujourd’hui le courage d’aimer ton absence. Par la même, de vivre ta présence. Je sais que tu m’attends…

J’ai souffert autrefois. Déchirée, Méprisée. Abandonnée. Et je t’ai rencontrée… Saudade…

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Tes contours sont nombreux, tes détours sont riches, ton passé te rend superbe. Malmenée, aussi, tu l’as été, et pour tout ça je me reconnais en toi. Imparfaite, dure, vraie, conquérante et aimante. Comment ne pas ressentir ce sentiment indéfinissable ? Tu prends ton temps, tu te reconstruis, je veux te soutenir car tu me rends bien plus par ta sincérité. A chaque regard que je pose sur toi, je le sais…

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

N’essayons donc pas de mettre des mots. Tentons de nous apprivoiser ! Pas de faux semblant, que la vérité. Rien n’est plus simple, et pourtant, rien n’est moins aisé. Saudade… Je serai patiente. Saudade… Je serai vivante… Saudade… Je serai aimante.

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Il n’y a pas de mot pour te décrire, c’est vrai. Et je sais aujourd’hui que je n’ai plus besoin de toi car je t’ai. Boa viagem, Lisboa espera por ti !

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards
© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Peito Ao Vento

Affronter l’adversité, envers et contre tout… Créer, toujours ! Quel autre pays, quelle autre nation que le peuple Portugais pour représenter cette énergie créatrice alliée à ce respect du passé et cette fidélité de l’héritage ? Je n’en ai trouvé d’autre exemple.

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Les Portugais portent cette énergie en eux, mais aussi sur eux, au travers de tatouages à profusion, qui les rendent d’autant plus beaux ! La ville, quant à elle, arbore ce mariage du passé et de la modernité sur ces murs. Le Street Art prend alors tout son sens … Une simple ballade dans la capitale Lisboète se transforme alors en véritable activité culturelle.

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

La chance de s’exprimer est donnée à tous, il suffit de la saisir et de continuer à tout faire pour exister, peito ao vento ! De continuer à rire, chanter et danser…

Et puisqu’il est questions de chanter, de danser, de vivre, voici quelques un des artistes, musiciens, entrepreneurs qui nous ont émus et qui font de Lisbonne une ville vivante  et pétillante.


Groupe de rock, composé par Pedro Bento, Pedro Ferreira, Raul Fino, Tiago Proença et Jorge Ramalho, nous communique  leur rage de vivre et l’espoir d’une génération toute entière qui souhaite connaître enfin une véritable mutation de la société.

Véronique Boutique, Travessa do Carmo, n1, Lisbon

Véronique Laranjo, sans doute la plus Parisienne des Portugaises, importe le style inimitable parisien dans l’autre plus belle capitale Européenne. Mobilier Art Déco, sélection juste alliant jeunes créateurs à la pointe de la mode, d’Orla Kiely à See by Chloé en passant par Corpus Christi ou encore Paul&Joe Sister, savamment mixé avec des pièces vintage de luxe à prix très très doux – un must !




Le plus connu des artistes Portugais, récemment exposé au Centre Georges Pompidou, il couvre pour notre plus grand bonheur les murs Lisboète, Moscovites ou encore new-Yorkais d’étonnant visages d’hommes et de femmes ou l’émotion explose dans des nuances de blanc, de noir ou de sépias et que l’on croise parfois avec plaisir au détour d’une ruelle ou d’une place au cœur de Lisbonne.

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Inventaire à la Prévert forcement incomplet, il m’est impossible de vous livrer en quelques lignes l’ensemble des coups de cœur si nombreux que m’ont livrés cette ville devenue si chère à mon cœur. Peut-être vous en dirais-je un peu plus lors d’un prochain billet ; en tout cas, une chose est certaine, impossible de m’en lasser, impossible de ne pas y succomber, cet été, au bord du Tajo, sous le soleil Lisboète je serai ! ;-)

© Mlle S. pour Les Garçons aux Foulards

Mlle S.

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