Ce mois de mai 2011 mets enfin à l’honneur une grande dame française du design et de l’architecture, Charlotte Perriand.
Méconnue, son œuvre est encore très souvent associée à celle de Le Corbusier, où de Pierre Jeanneret avec lesquels elle collabora à partir de 1927, année où elle les rejoints et s’occupa de la décoration intérieure et du mobilier des différents projets architecturaux réalisés par leur agence. C’est d’ailleurs sans doute, l’une des raisons pour lesquelles, son nom fut souvent cité après celui de Le Corbusier, l’un des premiers « designer super star » de notre siècle.
Heureusement, deux institutions parisiennes lui rendent hommage et replacent son œuvre au centre de l’actualité culturelle mais également au centre d’une certaine vision de l’homme ; « homme » qu’elle plaçait toujours au cœur de sa réflexion.
L’être humain est en effet à la base de tout pour Charlotte Perriand. Reprenant ainsi le principe du Design mis en place par l’école du Bauhaus, qui a pour mission de réaliser l’objet le plus simple et le plus esthétique pour une fonction donnée (Principe qui a été bien souvent oublié depuis quelques années… ). Charlotte Perriand ne souhaitait pas un design élitiste, bien au contraire. Tout comme Le Corbusier voulais créer une société idéale par le biais de certaines réalisations telles la Cité Radieuse à Marseille, Charlotte Perriand pensait au plus grand nombre lorsqu’elle dessinait ces objets à vocation utilitaire. Elle s’est ainsi longuement inspirée du monde rural et ouvrier ainsi que de nombreuses cultures.
Petit Palais, Bon Marché : même combat ! Celui de Charlotte Perriand ! Les Garçons aux Foulards sont partis enquêter !
Culture tout d’abord.
Lors de la dernière Nuit des Musées, le week-end dernier, nous avons eu le plaisir de découvrir la rétrospective Charlotte Perriand 1903-1999, de la Photographie au Design organisée par le Petit Palais. Comme toujours lors des expositions au sein du Petit Palais, les œuvres de l’artiste « invité » se trouvent au cœur des collections permanentes, placées dans chaque salle, créant ainsi un parcours historique mais également un dialogue entre moderne et ancien, classique et avant-garde.
© Les Garçons aux Foulards |
Trois détails de l’exposition m’ont particulièrement plus. Deux de ses œuvres les plus engagées, réalisées en 1936, l’une pour le Salon des Arts Ménagers intitulée La Grande Misère de Paris et l’autre pour la décoration de l’un des salons du Ministère de l’Agriculture, on été reproduites en très grand format dans le hall central du Petit Palais et apparaissent tel un manifeste de son travail mettant le visiteur au cœur de son univers et de sa réflexion.
© Les Garçons aux Foulards |
Ensuite, poursuivant l’exposition dans les salles adjacentes, je découvre avec plaisir certains des meubles réalisées par Charlotte Perriand, placées en face de chaises, de fauteuils, de consoles et de secrétaires Louis XVI. Décalage garantit ! Et modernité incroyable ! C’est d’ailleurs, d’un point de vue décoration le style qui me plait et que j’essaye de reproduire, ce subtil mélange de moderne et d’ancien, de chiné et de neuf, de design et d’antiquité.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Enfin, la salle principale au sous-sol, recréant son univers, inspiré du monde rural mais également minéral. On reconnaît les formes des meubles faces aux photographies prises par Charlotte Perriand dans la Nature, au cours de ses voyages. Immersion totale ! On aime ! Vous allez dire que j’exagère un peu… peut-être… je ne sais pas… je sais juste que j’ai toujours été un inconditionnel de son œuvre, incroyable de modernité, d’élégance et de simplicité.
A ce propos, c’est l’italien Cassina, spécialisé dans le mobilier de designer, qui a remporté en 2004, le droit d’éditer les modèles crées par Charlotte Perriand. Une salle lui est d’ailleurs réservée au cœur du musée, afin de permettre au visiteur de découvrir de façon sensorielle le mobilier, de le tester. Car n’oublions pas que l’ensemble des meubles de Charlotte Perriand ont un objectif de fonctionnalité, de confort. Ainsi cette découverte, en dehors de son éventuel intérêt commercial, fait partie intégrante, je pense, du processus d’initiation et de compréhension de son œuvre.
Pause Gourmande ensuite.
Profitant de cette jolie « Charlotte Perriand – Mania », le Bon Marché et Cassina se sont associés afin de recréer la mythique Maison de Thé, réalisée par la célèbre Designer et exposée sur le toit du Jardin de l’UNESCO en 1993, et qui fût détruite par la suite.
© Les Garçons aux Foulards |
Au cœur d’une véritable forêt de bambous, placée sous la très belle verrière du 2ème étage du grand magasin de la Rive Gauche, une petite exposition rend hommage également à l’œuvre de Charlotte Perriand au travers de photographies, portraits intimes de la femme plus que de la créatrice de talent. Différentes pièces de mobiliers, parmi les plus emblématiques de la créatrice ont été mises en scène, créant une sorte d’appartement idéal au cœur d’une végétation luxuriante aux références japonisantes.
© Les Garçons aux Foulards |
Japon tant aimé par Charlotte Perriand, où elle travailla pendant plus de deux ans durant les années 40, et dont elle n’oublia jamais le style minimal, fonctionnel, presque spirituel. Et Japon mis à l’honneur par le Bon Marché grâce au célèbre restaurant gastronomique Bizan, déplaçant son savoir faire culinaire le temps d’un salon de thé éphémère.
Je n’ai pu m’empêcher le plaisir d’y savourer leur pause gourmande : Thé vert d’Asamiya, crème de soja sucrée et sa purée de haricot rouge et sésame, accompagnée de chocolat blanc aux graines de sésame. Un délice ! Léger, subtil, raffiné. Expérience à tester absolument.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Enfin, j’ai terminé cette escapade design par le très beau rayon libraire-papeterie du Bon Marché, qui mérite à lui seul le détour, havre de paix au cœur du tumulte du 6ème arrondissement. Il est l’un des lieux qui m’apaise le plus et ou j’aime me retrouver, entouré de livres ; et pour ceux qui ne le connaitrait pas encore, je vous le recommande avec plaisir.
J’espère ainsi vous avoir donné l’envie de découvrir où redécouvrir l’œuvre de cette grande dame du Design. Sortez, Flânez, Découvrez et Partagez nous vos impressions ! ;-)
A très bientôt,
A.Charlotte Perriand 1903-1999 ; de la Photographie au Design
du 7 avril au 8 septembre 2011 au Petit Palais
www.petitpalais.paris.fr
La Maison de Thé de Charlotte Perriand
du 9 avril au 11 juin 2011 au Bon Marché Rive Gauche
www.lebonmarche.com
Comme je l'ai toujours pensé, le goût est le bon sens du génie et je me délecte de ces articles légers, éphémères, et si futiles parce que si indispensables...
RépondreSupprimerVotre féal FRdC...
Cher FRdC (Frédéric-François-Franck.... de C.....?)
RépondreSupprimerMille mercis pour ce très beau commentaire. Ravi que ces quelques lignes, que nous ne publions malheureusement pas assez souvent, te plaisent.
A très bientôt,
A.