Après New-York, Londres et Milan,
la valse des collections poursuit son chemin à Paris. Première grande tendance
repérée, le Minimalisme qui a envahit
les podiums et a même fait une incursion de force au cœur de la mode
italienne, connue d’habitude pour son aspect fastueux et excessif, continue son
envolée et donnant le ton aux défilés Parisiens. Day 1 de Fashion Week toujours connue pour mettre en avant la jeune création, les Garçons aux Foulards ont
suivi en direct cette première journée placée sous le signe de la mode et vous
dévoilent leur Coups de cœur pour le
printemps été 2014 !
Moon Young Hee
Matinée superbe d’automne, Ecole des Beaux Arts, Cours des Mûriers,
le décor tonne le ton à une collection tout en finesse. Délicats jeux de
pliages du tissu façon origami, les mannequins, make up nude et cheveux attachés-détachés, l’idée de transparence et de légèreté des tissus contraste avec la
construction quasi architecturale des modèles.
Robes, vestes, manteaux, t-shirt
se font over size, jouant sur les
volumes, parfois exagérés, mais à la ligne toujours maitrisée. La gamme de
couleur pure, chère à la créatrice d’origine coréenne, alliant noire, blanc,
sable, et kaki rehaussé de bleu dur, donne le ton de ce début de Fashion Week
indéniablement sous le signe d’une certaine maîtrise.
Quelques minutes plus tard, c’est
sur la terrasse du plus célèbre grand magasin parisien, que la créatrice franco-cambodgienne, Christine
Phung, nous a donné rendez-vous pour présenter sa toute nouvelle collection
printemps été 2014. En décor, la tour Eiffel et l’azur infini du ciel de Paris, en bande son le groupe Hollydays qui interprétait en live trois de ses morceaux,
et en fond, une collection intitulée Liquid
Dilusion, imaginant l’histoire d’une femme plongeant dans l’eau avec fracas
et effervescence, pour aboutir à une immersion dans une eau à la fois douce et
étrange, traversée de rais de lumière. Dissolution, abstraction, les frontières
du solide, du liquide et de l’aérien s’estompent ; sentiment mis en exergue
par le décor composé de cubes d’eau reflétant à l’infini le ciel et les
silhouettes des mannequins.
Jeux de lumières provoquant
ombres, fantasmagorie graphique et
dentelles de lumières, l’approche quasiment onirique se traduit sur les
textiles, leur matière, leur ligne, leur graphisme, imprégnant la structure des
tissus qui s’en ressent : jacquards tissés réversibles, patchworks,
imprimés numériques de dentelles..
Une collection à l’image de la créatrice,
lauréate du prestigieux prix de l’Andam
2013, emprunte de sensibilité et de féminité. Douceur infinie des
silhouettes bercées par le groupe Hollydays, gamme de couleur fondue en
camaïeux de crème et de gris nuage, juste rehaussé de bleu cobalt pour
dynamiser l’ensemble, jeux de transparence, travail de plissés, enfin, les imprimés graphiques, chers à
Christine, signent comme chaque saison la collection.
Troisième très beau défilé
parisien pour Eri et Philip Chu, jeunes
créateurs de Ground Zero sous les verrières de l’atelier richelieu. Maniant
comme toujours les jeux de construction
et la force des imprimés, transformant les concepts en réalisations
visuelles et esthétiques, les frère Chu se sont intéressés pour la collection
printemps été 2014 à l’adolescence.
Non pas en la percevant comme cette phase ingrate si souvent crainte, mais
plutôt comme une étape de transformation
et de mutation.
Mutation travaillée au sein de la
collection au travers des silhouettes se
métamorphosant à chaque passage, se déstructurant, se reconstruisant,
cachant ou dévoilant des parties du corps, mais aussi et surtout mutation
végétale et florale. Explosion graphique
de couleurs et de motifs marquant fortement la collection, les imprimés
floraux enrichissent la personnalité de la femme Ground Zero.
Les silhouettes particulières
cette saison jouent sur les asymétries et les oppositions. Ainsi la structure du néoprène se marie avec la
légèreté de l’organza, la transparence de la soie avec la richesse des cachemires
signant définitivement la collection la plus forte et la plus emblématique de
cette première journée de défilé !
Ophélie Klere et François Alary,
les deux jeunes créateurs et fondateurs de la griffe Dévastée, ont choisis comme thématique pour leur défilé printemps
été 2014 le cimetière d’Aoyama à Tokyo.
Beauté et sensibilité romantique presque
post-moderniste, le duo Dévastée voit la
beauté en toute chose et surtout là ou ont ne l’attend pas forcement.
De ce voyage nocturne au pays du soleil levant, Ophélie Klere et François
Alary en ressortent une collection
élégante et légère. Manteau court over size, robes fluides en soie ou en
jersey, shorts structurés taille haute ou encore chemises à col et poignets
contrastés, l’alphabet Dévastée, contemporain, s’inscrit de façon décalée dans
les codes urbains parisiens ou tokyoïtes. Ôde à une certaine forme de féminité,
désinvolte, insouciante, se moquant de
tout et surtout de la mort. Le colorama oscillant exclusivement du noir en
blanc en faisant parfois quelques incartades par le gris ; se compose
quelques fois de matières unis, mais fait la plus part du temps place à des imprimés graphiques, exclusifs,
dessinés par le duo de créateurs.
Monstres souriants, gentils fantômes, tombes et allées du
cimetière d’Aoyama, tous les sujets relatifs à la thématique principale sont
bons pour jouer sur les graphismes et les dessins. Loin de la régularité
habituelle d’un imprimé fondu ou retravaillé sur ordinateur, chaque pièce de la
collection réserve son lot de surprise et d’émerveillement. Touches d’humour cachées, la fille
Dévastée, espiègle se moque bien des codes et entend profiter de son insouciante
jeunesse et rire de la mort plutôt que de s’en apeurer, et nous ne pouvons que
l’en féliciter ! Bravo !
Converse love Maison Martin Margiela (et inversement)
Fin de journée sur les chapeaux
de roue dans le Marais, dans notre concept store masculin préféré – l’Eclaireur, qui le temps d’une soirée a
retiré son habit de cabinet de curiosité contemporain pour accueillir le temps
le lancement de la collaboration
Converse – Maison Martin Margiela. Association étonnante me direz-vous, pas
tant que cela finalement.
Reprenant les
codes de la peinture blanche et de la transformation et de la récupération
d’objets chers au styliste le plus discret de son temps, Maison Martin Margiela
et Converse ont lancés un modèle de skate
shoes (tendance immanquable de ces deux prochaines saisons) de couleur,
recouvert de peinture, dont l’aspect blanc, se patinant avec le temps, laissera
se découvrir, millimètre par millimètre, la couleur originale de la toile. Trait d’union entre ces deux univers,
l’artiste Pimax, reconnu dans le monde entier pour son travail sur la matière et sur le mouvement, a crée pour l’événement
trois sculptures, trois figures
libres autour des thématiques de blancheur, de peinture et de matière. (A
découvrir rapidement dans le boutiques Maison Martin Margiela et
converse !)
Septembre
2013, c'est la rentrée, on fait le plein de stylos Bic, on s'achète un nouvel
agenda, un nouveau sac et puis si on craquait pour une paire skate shoes ? A 14 ans je portais des Vans, luxe ultime de l'ado des années 2000 qui voulait avoir l'air
cool. 2013, rien n’à changé (ou presque!) Qu'on lise, feuillette ou
simplement surfe sur le net, on ne peut passer à côté de cette tendance qui
pointe le bout de son nez depuis plusieurs saisons déjà.
Né de la
Pop Culture Californienne et urbaine Américaine, le styleskateur se voit hissé cette saison sur les hauteurs la Fashion par
les créateurs de mode du monde entier. Depuis plus de 5 ans la sneakers est à la mode, en réalité indémodable ;
la sneakers est désormais l'atout charme des marques de luxe. Véritable étendard
Fashion du Trendy Cool, la sneakers est aujourd'hui la It Shoes à posséder ou à collectionner.
Simple
mode saisonnière ou la skate shoes
va-t-elle s'inscrire dans la continuité des vestiaires féminins et masculins ?
Après
avoir vu le jour en 1966 en Californie, Vans se voit être
aujourd'hui l'un des leaders de la Skate Shoes sur le marché. Crée par
quatre fans de sport de glisse, la marque se voulait être révolutionnaire, donnant naissance un concept unique en son genre pour l’époque : le magasin d'usine proposant quasiment un
système de fabrication à la demande. Anticipant les abus de la société de
consommation auxquels elle se refuse, la marque pose ainsi les jalons de
l'esprit qui ne la quitteras jamais. Par ailleurs définitivement avant-gardiste la marque perçoit avant
l'heure les enjeux de la préservation de l'environnement et d'une consommation
intelligente, elle surf dès ses débuts sur la vague écolo naissante. Fidèle à ses valeurs, Vans s'attache toujours aujourd'hui à confectionner ses chaussures
avec des matériaux respectant l'environnement (comme le PET, un type de
plastique recyclé).
On peut être cool, branché et respecter
l'environnement ? Je dis Oui !!!
En 2009 voit le jour Twins For Peace, trois garçons à l'allure plus que Parisienne, lance la première marque européenne développant le
concept simple du "Buy One, Give
One". Allier mode et solidarité
cela donne des baskets élégantes,
simples, intemporelles dont la vente est au profit des enfants du monde (Brésil, Colombie, Inde…), faisant de Twins for
Peace l’une des marques made in Europe
qui fait aujourd'hui se poser la question de l'éthique dans l’univers de la mode. Leur truc en + ? Les lacets ont
un embout peint en rouge, symbole de leur solidarité
ou encore les modèles entièrement perlés à la main au Cameroun remixant les
motifs traditionnels africains – un must have !
En 2011, nous voilà tous sous le choc
après la présentation de la première collection Kenzo par Carol Lim et
Humberto Leon ! Fondateurs et créateurs de génie d'Opening Ceremony, ils insufflent un nouvel air et une nouvelle
vision dans l'univers du Prêt à Porter.
Voilà que pour la première fois une marque haut de gamme s'offre le luxe de
collaborer avec un géant du Streetwear :
Vans !
La
boucle est ainsi bouclée ! Je n'ai plus 14 ans mais j'ai mes VansKenzo au pied. Les saisons passent, les imprimés changent mais
la collaboration reste.
Au même
moment Juergen Teller photographiait
le mannequin Daria Werbowy skate chicissime
gainé de cuir sous le bras et Luggage
à la main pour la campagne Eté 2011 de
Céline, froissant
par la même parfois les puristes de la Street Culture. (CF : Kidult)
Le street intégrant l’univers du luxe, les codes du sportswear sont définitivement inscrits dans l'ADN actuel du Prêt à porter haut de gamme. Phoebe Philo radicalise ainsi l'image
de Céline et apporter une
désirabilité sans précédant à l’un des fleurons du groupe LVMH.
Les skates shoes Céline FW13? Objet de toutes les convoitises,
sold out dans toutes les boutiques. Véritable luxe ultime, elles se
déclinent en python, astrakan ou pony,
en quelques mots on la porte pour regarder les autres faire du sport,
rejoignant le concept des "poseurs" idée souvent reprise par les
"véritables" skateurs.
Après
tout c'est la rentrée on peut « poser » un peu et on reprendra nos skateboards l'été prochain !
D’ici
là, de façon à vous aider à faire un choix dans les nombreux modèles de skate shoes en boutique cette saison,
nous avons sélectionné une shopping List
rien que pour vous ! A vos skates, prêts, foncez !!
L’été, la saison de tous les
permis, de tous les voyages, de toutes les découvertes ; l’été, cette lente et douce pause dans la frénésie
quotidienne qui nous permet d’oublier, de nous évader, de voyager. Plages paradisiaques, city trip européen, trek
bio ou encore repos ensoleillé au son des cigales, toutes les destinations
sont bonnes pour une escapade
bien méritée. Une rencontre, un coup de cœur, une émotion particulière, certaines destinations marquent
cependant beaucoup plus que d’autres et nous rappelle pour toujours des
souvenirs impérissables, parfois vécus, parfois rêvés, parfois fantasmés, ils
nous incitent au voyage. Mlle
S. qui partage avec nous de façon régulière ses périples aux quatre coins du
monde, nous raconte son histoire d’amour avec la capitale portugaise.
Lisbonne pour les francophones, Lisboa pour les puristes ou encore LX pour les
branchés, la capitale européenne la plus occidentale n’en finit de faire
chavirer les cœurs et d’attirer chaque année de plus en plus de passionnés à la
recherche d’une douceur de vivre si particulière. Mais n’en disons pas plus et
laissons place à notre baroudeuse
chic qui nous livre, loin de tout cliché touristique, une véritable déclaration d’amour à cette ville riche en couleurs
encore si méconnue.
______________
Lisbonne est une capitale européenne différente des autres… Elle a
une âme, elle vit, nous parle, nous fait vibrer et comme dans toute relation
émotionnelle il faut s’y ouvrir pour la vivre pleinement à son tour.
Saudade
En son livre Au Portugal de 1912, A.F.G Bell écrit : "le
saudade célèbre du Portugais est un désir vague et constant pour quelque chose
qui ne peut pas, n'existe pas et probablement, pour quelque chose autre que le
présent, une rotation vers le passé ou vers le futur ; pas un mécontentement
actif ou une tristesse intense mais un wistfulness rêvant nonchalant."
Comme toutes les profondes et sincères émotions, ce mot ne se
traduit pas, il se vit. Pour toi, Lisbonne, je fais cette rotation vers le passé
et le futur pour tenter avec quelques pauvres mots de t’écrire cette riche
affection, cet amour…
Car tu me manques, oui tu me manques et cela m’emplit de joie. Ta
chaude étreinte me rassure, elle est en moi, alors même qu’il existe cette
distance entre nous. J’apprends à nouveau, en te découvrant toujours un peu
plus, ces émotions que l’on découvre tout enfant. Ce déchirement, du sein qu’on
abandonne, quand on souhaiterait y rester accroché. Cette absence, impatiente,
quand on voudrait l’éternité.
Tes contours sont nombreux, tes détours sont riches, ton passé te
rend superbe. Malmenée, aussi, tu l’as été, et pour tout ça je me reconnais en
toi. Imparfaite, dure, vraie, conquérante et aimante. Comment ne pas ressentir
ce sentiment indéfinissable ? Tu prends ton temps, tu te reconstruis, je
veux te soutenir car tu me rends bien plus par ta sincérité. A chaque regard
que je pose sur toi, je le sais…
N’essayons donc pas de mettre des mots. Tentons de nous
apprivoiser ! Pas de faux semblant, que la vérité. Rien n’est plus simple,
et pourtant, rien n’est moins aisé. Saudade… Je serai patiente. Saudade… Je
serai vivante… Saudade… Je serai aimante.
Affronter l’adversité, envers et contre tout… Créer,
toujours ! Quel autre pays, quelle autre nation que le peuple Portugais
pour représenter cette énergie créatrice alliée à ce respect du passé et cette
fidélité de l’héritage ? Je n’en ai trouvé d’autre exemple.
Les Portugais portent cette énergie en eux, mais aussi sur eux, au
travers de tatouages à profusion, qui les rendent d’autant plus beaux ! La
ville, quant à elle, arbore ce mariage du passé et de la modernité sur ces
murs. Le Street Art prend alors tout son sens … Une simple ballade dans la
capitale Lisboète se transforme alors en véritable activité culturelle.
La chance de s’exprimer est donnée à tous, il suffit de la saisir
et de continuer à tout faire pour exister, peito ao vento ! De continuer à
rire, chanter et danser…
Et puisqu’il est questions de chanter, de danser, de vivre, voici
quelques un des artistes, musiciens, entrepreneurs qui nous ont émus et qui
font de Lisbonne une ville vivante
et pétillante.
Groupe de rock, composé par Pedro Bento, Pedro Ferreira, Raul
Fino, Tiago Proença et Jorge Ramalho, nous communique leur rage de vivre et l’espoir d’une génération toute entière
qui souhaite connaître enfin une véritable mutation de la société.
Véronique Boutique, Travessa do Carmo, n1, Lisbon
Véronique Laranjo, sans doute la plus Parisienne des Portugaises,
importe le style inimitable parisien dans l’autre plus belle capitale
Européenne. Mobilier Art Déco, sélection juste alliant jeunes créateurs à la
pointe de la mode, d’Orla Kiely à See by Chloé en passant par Corpus Christi ou
encore Paul&Joe Sister, savamment mixé avec des pièces vintage de luxe à
prix très très doux – un must !
Le
plus connu des artistes Portugais, récemment exposé au Centre Georges Pompidou,
il couvre pour notre plus grand bonheur les murs Lisboète, Moscovites ou encore
new-Yorkais d’étonnant visages d’hommes et de femmes ou l’émotion explose dans
des nuances de blanc, de noir ou de sépias et que l’on croise parfois avec
plaisir au détour d’une ruelle ou d’une place au cœur de Lisbonne.
Inventaire à la Prévert forcement
incomplet, il m’est impossible de vous livrer en quelques lignes l’ensemble des
coups de cœur si nombreux que m’ont livrés cette ville devenue si chère à mon cœur.
Peut-être vous en dirais-je un peu plus lors d’un prochain billet ; en tout
cas, une chose est certaine, impossible de m’en lasser, impossible de ne pas y
succomber, cet été, au bord du Tajo, sous le soleil Lisboète je serai ! ;-)