S’il est une collection que nous
attendions depuis longtemps, c’est bien celle du très américain créateur Jeremy
Scott, pour la très italienne maison Moschino. Il y a quelques mois l’annonce
de cette nouvelle collaboration avait fait
l’effet d’une petite bombe et avait électrisé la sphère mode, chacun y
allant de son commentaire sur l’originalité, la créativité, voir la folie des
collections à venir. Deux univers que certains pouvaient juger diamétralement
opposés, deux visions de la mode, du style, que rien de prime abord ne semblait
relier ; à moins que… Jeudi
20 février, très belle journée de Fashion Week Milanaise, choisit pour faire
défiler cette première colab’ aux airs
de cool’ab ! Elégance classique
et codes maisons twistés de références aux années 90, ou encore Pop Culture
très forte que Franco Moschino, fondateur en 1983 de la maison éponyme,
n’aurait pas renié. Car dès ses prémisses, Moschino fit
figure d'ovni dans le monde de la mode. Décalé, le créateur s'inspira du surréalisme
et du Pop Art pour réaliser des vêtements qui se jouaient, avec ironie, des
codes traditionnels de la couture par des détails détournés de leur fonction
première et un imaginaire stylistique coloré mettant au cœur des créations
l’humour et une certaine forme d’autodérision. Le succès fut immédiat et la
maison ne cessa de se développer et de multiplier les lignes durant une
décennie jusqu’au décès subit de son créateur en 1994. Depuis, des stylistes
tels que Vincent Darré ou encore Rosella Jardini, la plus proche collaboratrice du couturier
défunt, se sont succédés pour réinterpréter l’ADN de la maison. Jeremy Scott, nouveau directeur artistique
des lignes Moschino et Moschino Cheap&Chic a gagné le pari délicat de
signer une première collection vitaminé, exubérante, riche et pop ! La
preuve en image.
Blouses en soie à lavallière, tailleurs sages à cols ronds et jupes
longueurs genoux, profusion de chaînes Gold, bijoux XL et matelassé, tous les codes d’une certaine vision
« Chanelisante » du style (dont Franco Moschino détournera toujours
les codes bourgeois), cuir noir un peu mauvais genre, mais aussi rouge intense, gold et imprimé vache que
le fondateur de la maison osa faire franchir le seuil des podiums, tous les
grands classiques de la griffe italienne sont présent. Traités de façon
littérale pour certains, ou twistés avec une touche d’humour autour de la
thématique de la fast consommation, dont le rythme effraîné et saisonnier de la
mode fait sans nul doute penser.
1983, 1994, 2002 ou 2014, le style indémodable
et inimitable Moschino transparait de chaque silhouette faisant des clins d’œil
aux créations du maître italien. Et quand enfin le créateur new-yorkais
s’attaque à l’un des emblèmes de Moschino, la ceinture à lettre mouvante XL
Gold (tant de fois copiée depuis), celle ci, loin de ne souligner que les
tailles des différentes silhouettes du show, se transforme en cuissardes
(souliers indispensable de l’hiver prochain qui ont arpentés tous les podiums
de New York à Londres en passant par Milan) hautes ultra rock n’ roll ou en
robe de cuir noir entièrement réalisée en trompe l’œil de ceinture noire, aux
accents bondage et 80’s.
Revisitant près de 30 ans de
création de la maison italienne, Jeremy Scott met à l’honneur dans une large
partie de la collection hiver 2014/15 la tendance 90’s. Revival d’une décennie
qui a marquée plusieurs générations de ses volumes XL et des ses gammes de
couleurs bleach, les années 90 envahissent les podiums mais aussi les garde-robes
des Fashion Addict du monde entier.
De cette période, le créateur en reprenant certains des codes les plus
emblématiques : denim en total look,
bleu « bleaché », micro bombers XL, ou encore casquettes et
superposition de bijoux bling. Nous conservons tous en mémoire ces images
sur papier glacé, d’une Claudia Schiffer, égérie de la maison de la rue Cambon,
photographiée par Karl Lagerfeld, en total look de denim, qui avait dépoussiéré
et fait rentrer Chanel dans une nouvelle ère. Jeremy Scott s’inspire sans doute
de cette énergie solaire d’une
silhouette qui criait sa modernité et sa soif de liberté.
Soif de liberté que
la femme Moschino revendique dès les débuts de la griffe, faisant fi des codes
bourgeois conservateurs. 2014, l’esprit rebelle est toujours là est
s’inscrit dans une esprit Gangsta Chic,
« Homies » des Beaux Quartiers ou les élégantes clientes font partie du clan Moschino, arborant fièrement
les attributs gold d’un gang néo bling auquel nous avons tous envie
d’appartenir. Nul doute que les nouvelles princesses du RnB américain
succombent rapidement pour les créations Gangsta Pop signées Moschino par
Jeremy Scott
S’il est sans doute un lien
frappant entre le styliste New-Yorkais et le fondateur de la maison italienne,
c’est sans doute la réflexion sur
l’univers de monde dans son aspect sociétal, ses rapports aux signifiants, aux
images véhiculées par les campagnes publicitaires, mais aussi une réflexion
face à notre mode de consommation et sans doute la frénésie de l’acte d’achat
comparable à celui des Fast Food, aussitôt achetés, aussitôt consommés,
aussitôt jetés. Transformant
certains codes Moschino telle que l’association du rouge vif et du jaune or,
repris des tailleurs classiques, gansés de chaînettes, mixés au signifiant de
la lettre M, Moschino se transforme en
néo Mac Donald de la mode. Les sacs en cuirs ou plexiglas reprennent avec
beaucoup d’humour les formes des Happy Meal et autres box du géant américain de
l’agro-alimentaire. Coup de cœur pour le sac matelassé rouge porté sur un
plateau tel un objet précieux à consommer sans modération.
Autre invité de la
Néo Pop Culture Américaine, Bob L’Éponge,
dont le modèle de robe en maille a déjà fait le tour de la toile en quelques
heures après le défilé.
Enfin, final du show, plusieurs looks « Soirs », robes
longues, modèles sirènes, bustiers, travail de nœuds et de plissés, le tout
revisité à coup d’imprimés « Paquet de Céréale » et « Chips »
terriblement décalés.
Coup de bluff ou coup de maître, les avis sont bien évidemment mitigés
sur la toile concernant ce premier défilé de Jeremy Scott pour Moschino, et
la partie la plus importante, comme souvent, sera l’accueil des collections par
les acheteurs et les clients du monde entier. Pour ma part, je suis en tout cas
certain que le créateur New-Yorkais a
remplit sa mission, à savoir redonner un grand coup de jeune à la marque
Milanaise en retravaillant les codes qui l’ont rendu célèbre, avec humour et
autodérision. Et une petite intuition me dit que l’on a pas finit
d’entendre parler de Moschino à l’avenir, les stars de l’Entertainment
américain s’arrachant les looks fort et désirable signés Jeremy Scott.
Les
Garçons aux Foulards vous invitent cette semaine à faire un petit voyage. Un
voyage qui débutera de l’autre côté du Rhin, passant par le soleil
méditerranéen pour vous conduire enfin au cœur de la capitale. Pour vous tenir
compagnie, un emblème, une élégante rose
noire brodée appelée Seidensticker !
Reconnu
mondialement comme l’un des leaders de
la très belle chemise masculine Made in
Germany, la griffe centenaire,
originaire de Bielefeld ouvre enfin une
maison à Paris, dans le très élégant quartier de Saint Germain des Près.
Mais avant de vous en dire d’avantage, installons le décor pour une traversée
dans le temps pour mieux explorer l’univers riche Seidensticker !
Début du
siècle précédant, Bielefeld, ville
du nord-ouest de l’Allemagne, Walter
Seidensticker, 23 ans et 5 000 Marks en poche, fonde sa manufacture de
chemises et va en quelques décennies révolutionner le vestiaire masculin !
Un été, en France, lors d’une balade dans le petit port de Sète, le Walter Seidensticker
tombe sur une nouvelle dans le journal local qui le fait voyager encore plus
que l’escapade pittoresque qu’il était en train de vivre. Au cours de la rénovation
d’un bâtiment, on venait de retrouver dans le grenier de celui-ci, une petite boite
contenant une rose noire soigneusement enveloppée. A côté, se trouvait un manuscrit médiéval rédigé en latin.
Il racontait la légende de cette rose
noire. Au XIIIe siècle, un marchand arabe l’avait offerte à un certain
Bertrand de Châteaurenard, un croisé occidental. Il était écrit que quiconque possèderait
une telle rose entre les mains serait chanceux pour toujours. Très vite, la prophétie
s’avéra exacte. Lorsque les croisés furent assaillis par les Sarrasins, tous
furent exécutés sauf Bertrand de Châteaurenard. Une rose comme porte-bonheur ? Il n’en fallait pas plus pour conquérir
le cœur de l’entrepreneur et ajouter à ses créations une dimension poétique.
Il décida d’en faire son emblème.
Ainsi naquit
dans les années 60 la fameuse « Schwarze
Rose », devenant la signature de la maison, brodée sur chaque pièce
sortant des ateliers allemands. Et, une fois encore, la superstition se révèlera
juste. Après quasiment un siècle de tradition et d’innovation, et trois générations
de Seidensticker, la chemise à la Rose Noire est plus que jamais vivante, séduisant
de plus en plus d’hommes, figurant même dans le Top 3 des plus importants shirtmakers au monde et occupant même
la première place Européenne (produisant notamment pour certains des
« chemisiers » les plus réputés) !
Mais la vraie révolution remonte aux années 50.
Riche d’un savoir-faire mêlé à un esprit d’innovation, Seidensticker a eu la
brillante idée d’inventer des chemises
qui ne se repassaient pas ! Mélangeant le coton au diolen, une
fibre polyester ultra résistante, les chemises deviennent « easy care ».
Résultat : un coton souple, infroissable, et une vraie tenue sans repassage
qui n’a cessé de conquérir le cœur d’une clientèle exigeante. Pour cela, une
seule recommandation, celle de nettoyer ses chemises en machines avec un essorage très doux.
Questions
finitions, les chemises brodées d’une Rose Noire s’adressent à des hommes à l’élégance
intemporelle, attentifs aux nouvelles tendances, mais sachant que le style est
avant tout une question de coupe, de proportions et de finitions. Déclinée en
trois lignes les collections Seidensticker se caractérisent par une coupe et un
style propre. La Uno Super Slim, entrée de gamme de la maison offre un
fitting très ajusté en coton stretch, pour un client plus jeune et plus mode (à partir de 69€). La Rose Noire
esprit city ou casual chic, aux coupes ajustées est le grand
classique de la maison mondialement reconnu (de 89€ et 109€). La Rose Noire Tailored, plus premium, en
coton double retord, avec son fitting marqué, son col club et ses petits
poignets, affiche un côté couture, très élégant, très 50’s, très Mad Men
(à partir de 109€).
Tombés sous le charme de la très jolie histoire de la Rose Noire, mais
aussi de la qualité impeccable des modèles de chemise signés Seidensticker, c’est
à notre tour de vous les faire découvrir en vous invitant cette semaine, à tenter
votre chance pour gagner le modèle de votre choix parmi toutes les
collections Seidensticker! Pour remporter ce nouveau jeu concours, rien de plus
simple, il suffit de suivre les indications ci-dessous.
-En quelle année Walter
Seidensticker a-t-il fondé la
marque du même nom?
-Quelle
est l’adresse parisienne de la nouvelle boutique Seidensticker ?
-Pour ne pas avoir à repasser ses chemises
Seidensticker, vaut-il mieux les mettre à essorer à: 400, 600, 800 ou 1200
tours?
-Enfin,
question subsidiaire, plus créative, de quel univers de la marque, Uno Super Slim, Rose Noire ou Rose Noire
Tailored vous sentez-vous le plus attiré ?
En attendant le plaisir de découvrir vos réponses, et le tirage
au sort qui aura lieu à la fin du mois et qui désignera le gagnant de ce
nouveau jeu concours, nous vous souhaitons à toutes et à tous bonne
chance !!!! ;-)
« Encore une
exposition de marque dans un espace culturel ? » allez vous protester
en voyant ce titre. C’est un peu, il est vrai, la tendance muséographique du
moment, qui laisserait à penser que plus une seule exposition n’est capable
d’attirer du monde sans avoir estampillée le label « mode » ou
« créateur ». Et c’est d’ailleurs avec cet a priori que nous sommes
allés découvrir (enfin) la rétrospective
Cartier au Grand Palais. A priori que, nous devons avoué, a disparu dès la
première salle franchit. Car même si l’exposition met bien évidemment en scène
la marque en tant que référence de l’univers de la joaillerie parisienne, elle
n’a pas le mauvais goût de tomber dans l’écueil purement commercial que nous aurions pu attendre
d’un tel événement, et se focalise sur le
savoir faire incroyable de la maison, son histoire et l’évolution de son style
au fil des décennies et des commandes passées par ses plus illustres
client(e)s. Histoire complexe et riche finalement peu connue, éclipsée
peut-être par la célébrité du nom, gravé en lettre d’or sur les devantures des
plus belles avenues du monde et par l’éclat des diamants qui ici se dévoilent
par milliers.
Par milliers, et
encore, j’ai peur que le chiffre soit approximatif dans cette exposition aux dimensions colossales ou tous les superlatifs sont
permis. Colossale par le lieu au cœur du Salon d’Honneur qui a rouvert au
public il y a peu, colossale par la mise en scène féerique qui recouvre les
plafonds de l’immense salon d’un jeu de lumières et d’images projetées, sans
cesse en mouvement et changeantes, mais aussi colossale par son aspect
muséographique. Pas moins de 600 objets
présentés (bijoux, joaillerie, montres, pendules ou encore objets usuels et
décoratifs), parfois accompagnés pertinemment de témoins de la vie artistique
et des goûts de leur temps : vêtements, accessoires, mobilier, tableaux,
photos, gravures, et revues de mode. Près de 200 dessins
préparatoires, de nombreux documents d’archives (dont des cahiers d’idées,
des photos, des plâtres), achèvent d’illustrer les coulisses de la création et
nous font pénétrer un peu plus dans l’univers créatif de l’une des plus
prestigieuses maisons de l’histoire des arts décoratifs et de la joaillerie du
XXème siècle.
La réputation de la
maison Cartier, développé par Louis-François Cartier au milieu du 19ème
siècle, devenu dès le Second Empire "joaillier des rois", n’est
pas à mettre en doute. Dès la première salle, surprises et
émerveillement sont au rendez-vous. Du célèbre
saphir bleu de près de 500 carats, d’origine sri-lankaise, (l’un des plus gros
taillés jamais répertoriés) acheté en 1921
par la Reine Marie de Roumanie, à la vitrine renfermant une exceptionnelle collection de diadèmes
en diamants taillés, virtuosités suprêmes des ateliers et signes des orgueils
élevés d’une clientèle titrée, ayant coiffés quelques unes des figures historiques
les plus importantes du début du siècle dernier, la magie opère et nous
sommes transporté quasi immédiatement dans un univers onirique dans lequel nous
nous laissons guider avec délice.
Style dit
"guirlande" à la fin du 19ème siècle, au nom
des plus imagés, et dont la richesse des parures fait écho à la récente
découverte à cette époque des mines de diamants d’Afrique du Sud, qui fit la
renommée du joailler récemment installé 13, rue
de la Paix. Travaillant quelques fois en collaboration avec le couturier Worth,
la production du successeur, Louis Cartier, fera référence au néoclassicisme du
XVIIIe, s’interdisant de se laisser distraire par les avant-gardes, l’art
nouveau ou le style rocaille.
Évolution du style et de l’époque,
à l’occasion de l’exposition de 1925 des
Arts Décoratifs, Cartier expose 150 objets dits "modernes",
bijoux, accessoires et pièces d’horlogerie, au Pavillon de l’élégance, où sont
présentes les maisons de couture Callot, Jenny, Worth et Lanvin. Le noir et le blanc, gage d’élégance,
devient l’une des principales tendances du bijou Art déco.
Pourtant, l’engouement pour un certain exotisme se développe en parallèle de
cela. Véhiculé notamment par les créations des ballets russes de Serge
Diaghilev dont les Schéhérazade, Oiseau de Feu ou encore Spectre de la Rose révolutionnent l’art
de la danse et marquent leur époque, la
force des couleurs contraste avec la sobriété de l’Art Déco et les
motifs, réels ou fantasmés, en provenance d’Égypte, d’Inde, et d’Extrême-Orient
influenceront fortement la joaillerie comme ils influenceront la mode.
Joailler des rois et Rois des
Joailler, la maison ne manque pas à sa réputation lorsque Bhupindra Singh, Maharadja de Patiala, apporte chez Cartier
en 1925, plusieurs dizaines de milliers de pierres à sertir de façon
nouvelle, en respectant les formes traditionnelles indiennes tout en intégrant
les tendances Art déco, défi extraordinaire pour les ateliers parisiens. De
cette commande hors normes et tout à fait inédite, la pièce maîtresse sera la plus somptueuse parure de l’histoire de
la joaillerie : 2930 diamants, 2 rubis, et en son centre le diamant De
Beers, un diamant jaune de 234,65 carats, le 7e plus gros du monde. Exposé,
le collier, qui avait été bien endommagé, a été reconstitué, parfois avec
l’aide de quelques pierres de synthèse. Epoustouflant.
Autre
découverte merveilleuse de cette exposition, Les pendules mystérieuses, inspirées à Cartier par une
invention de l’illusionniste Robert-Houdin reprise par l’horloger Maurice
Couët, qui sont devenues l’une des créations les plus emblématiques de la
maison. Au départ, chacune d’entre elles nécessite
presque une année de minutie pour aboutir à une pièce d’art et de
joaillerie dont les aiguilles indiquent le temps et donnent l’illusion parfaite
de n’être reliées à aucun rouage. Une centaine seront faites de 1912 à 1930. On
ignora longtemps que chacune des aiguilles est solidaire de son propre disque
de cristal tournant, relié à une crémaillère dissimulée dans le cadre. Elles
nous fascinent à l’heure actuelle toujours autant.
Evolution du siècle, évolution de
notre époque, les têtes couronnées européennes
fidèles à la maison Cartier, laissent petit à petit place aux célébrités du
monde du cinéma ou aux riches héritières américaines qui furent parmi les
clientes les plus assidues de l’antennes new-Yorkaise de la maison et participèrent
à son succès planétaire que nous connaissons. De Wallis Simpson (1896-1986), duchesse de Windsor, qui aimait l’esprit des bijoux
fantaisie avec ses couleurs vives, et pour qui fut réalisé le premier bijou
panthère en 3 dimensions à l’actrice Elizabeth
Taylor (1932-2011), qui porta entre autres pierres, le Burton-Taylor (69,42 carats), en
passant par la Princesse Grace de Monaco,
qui appréciait les oiseaux, les caniches et les animaux de (basse-)cour pour
leur aspect sans doute moins formel, l’exposition se termine par l’extravagante actrice Maria Félix (1914-2002) célèbre pour son adoration
des serpents et crocodiles en bijoux et dont quelques unes des commandes
réalisées par Cartier sont exposées et nous fascinent de leur exceptionnel
savoir faire.
"Cartier. Le style et l’histoire", exposition conçue comme une
lecture de l’histoire du bijou, au travers des créations du joaillier, veut
nous montrer les évolutions que connurent les usages et les styles durant plus
d’un siècle de création. Mais bien plus que
l’aspect purement pédagogique ou artistique de celle-ci, ce qui en découle
également pour le visiteur incrédule
face aux cascades de diamants, aux milliers de carats, c’est sans doute l’admiration d’un savoir faire inouï,
l’éblouissement face à la somptuosité des pièces exposées, la prise de conscience également avec une certaine tristesse de la
disparition d’un certain art de vivre, ou toute activité étaient traitées
comme un art et ou tout objet pouvaient devenir objet d’art. Cartier a ainsi
joué un rôle important dans l’histoire
des arts décoratifs, ses créations, du classicisme du « joaillier des rois »
aux inventions radicales du style moderne, entre géométrie et exotisme, offrent
un témoignage passionnant sur l’évolution du goût et des codes sociaux.
Joaillerie, horlogerie, objets aussi pratiques que raffinés : Cartier a séduit les personnalités les plus
élégantes du XXe siècle.
A.
Cartier
- Le style et l’histoire
Jusqu’au 16 février 2014 au Grand Palais.
Ouvert tlj
de 10 à 20h, nocturne le mercredi soir jusqu’à 22h. Fermé le mardi.