vendredi 30 novembre 2012

La Petite Veste Noire, l'expo 2.0 ?



Novembre, le mois de la Photo à Paris, le mois également qui a été choisit pour présenter une exposition autour d’un classique de la maison Chanel – la Petite Veste Noire. Revisitée, sublimée, détournée, la collaboration de Karl Lagerfeld à la photographie et de Carine Roitfeld au stylisme met en valeur cet objet culte et fantasmée par des générations de femmes (mais aussi d’hommes) en quête d’élégance et de « Statement Fashion » absolu. L’occasion aussi pour les Garçons aux Foulards de collaborer avec un nouvel invitéSébastien Appiotti. Passionné de photographie, d’écriture et de littérature, il est d’ailleurs le co-fondateur du très bon blog photographique Photophores et nous livre sa vision de cette exposition incontournable et iconique mettant en scène personnalités du monde de la mode, de l’art, du cinéma et de la musique face à l’objectif en noir et blanc acéré du Keyser. Mais nul besoin d’en dévoiler d’avantage, faisons place et découvrons !
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© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
La petite veste noire, une exposition-vitrine
Le lieu choisi, le Grand Palais, où se déroulent les défilés Chanel depuis plusieurs années, est un des éléments offrant sur le papier la légitimité nécessaire pour placer ces photographies de mode au rang d’exposition à part entière. Présentée du 10 au 25 novembre à Paris, le spectateur, après la surprenante déconvenue de se voir réduit à monter un escalier en fer interminable, se retrouve face à « The Little Black Jacket ». Une ambiance tamisée, intime, offrant une relation privilégiée entre le spectateur et les photographies, de grand format. L’espace dédié au Grand Palais est immense, et offre deux perspectives sur des murs de photographies, dans un souci permanent de minimalisme et d’élégance.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards


La recherche de légitimité en tant qu’exposition, et non pas simplement en tant qu’élément de marketing et de promotion d’une image de marque, est d’emblée recherchée à travers la présentation de Karl Lagerfeld photographe. On connaît ce dernier pour ses créations Chanel, mais également pour ses casquettes multiples: sa griffe éponyme, ses collaborations, ses apparitions dans des films et publicités. Karl Lagerfeld est iconique, mais est-il pour autant photographe? Ce dernier nous est présenté comme exposant depuis 1989, avec des passages remarqués à Paris, au Musée d’art Moderne en 1991, à la FIAC en 1997 et à la MEP en 2010.
Force est de constater que le duo Lagerfeld/Roitfeld a eu avec Chanel les moyens de ses ambitions: l’exposition est itinérante depuis avril 2012, avec un passage dans 10 villes, couvrant ainsi capitales de la mode et hauts lieux culturels du monde entier - Tokyo, New-York, Londres, Moscou, Paris ... Une exposition qui joue sur le duo unité thématique - la veste noire - / diversité dans l’exécution de la prise de vue et de la mise en valeur de la pièce portée. Celle-ci comporte un mur droit de 30 photographies sur 3 rangées, soit 90 portraits, et un mur gauche contenant une dizaine de grands formats, rouge, bleu, noir et blanc. Au fond de la salle, une installation consacrée à Yoko Ono, faisant face de l’autre côté à des tirages géants de photographies en négatif.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
Photographies de mode ou mode de la photographie ? 
L’équipe autour de ce projet a rassemblé plus de 25 personnes; le casting est digne d’un Who’s who mêlant stars internationales, françaises, personnalités dans le monde de la mode: Sofia Coppola, Yoko Ono, Kirsten Dunst, Ayo, Sarah Jessica Parker, Romain Duris, Inès de la Fressange, tous éclipsés par Anna Wintour, dont le magnétisme photographique nous a frappé: elle est la seule à être de dos, coiffure reconnaissable entre mille, placée plein centre parmi 90 photos sur le mur droit.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
Deux éléments changent toutefois la donne par rapport à une exposition « classique » : l’entrée est gratuite, les photographies sont autorisées. Un public plutôt jeune, international, majoritairement féminin. Cette exposition est un lieu de création de désir autour de la marque au double C. Le vêtement basique, intemporel, créé par Coco Chanel en 1954, décliné en une multitude de coupes, textures est la trame de l’exposition, la photographie en est l’intermédiaire: photographies de mode et public photographiant les photographies.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
Le choix du noir et blanc grand format n’est pas anodin: on insiste sur la notion d’héritage Chanel, la petite veste noire comme symbole d’un style et d’une histoire sur le temps long de la mode. La cohérence est totale avec le lieu d’exposition: une sorte de galerie-loft en longueur, très sombre et épurée. Du grand format, avec une attention accrue sur la recherche de l’expression, de la « juste pose » pour mettre le mieux en valeur cette pièce iconique qu’est la petite veste noire.
Entendue à de maintes reprises, la question du « Qui » semble être plus importante que celles du « Pourquoi » ou du « Comment »: on vient voir Chanel porté par l’élite mondaine et artistique actuelle, on vient voir Karl Lagerfeld, bien plus que les photographies de Karl Lagerfeld !...
Le mur droit, présentant pas moins de 90 photographies divisées en 30 X 3 est particulièrement intrigant: chaque spectateur semble scruter les éléments qui vont constituer sa définition de la veste noire, avec photographies à la clé.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
Un rapide coup d’oeil sur Instagram le prouve: pas moins de 7500 photographies ont été identifiées avec les tags #thelittleblackjacket , #littleblackjacket , #lapetitevestenoire , et combien d’autres nous échappant sur Facebook ou Twitter. La petite veste est un vêtement qui se partage: non pas via des encarts publicitaires Chanel, mais par de la photographie privée, celle du spectateur. Désormais, vous, lecteur, percevez mieux ce qui m’a fasciné dans cette exposition: la mise en abyme, soit le procédé consistant à reproduire une oeuvre dans une oeuvre. Exemple pratique: le spectateur en extase devant la petite veste noire et photographiant de la photo pendant cette exposition.
© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards
J’emporte un petit bout de la veste noire et je repars par l’escalier de service 
Le Diable pourrait désormais bien s’habiller en Chanel: avant de partir, une boutique éphémère attire votre oeil. Le staff Chanel vous accueille, et vous propose de choisir un poster parmi quatre: une chanteuse, une modèle, une actrice internationale, et Virginie Viard, Chanel Studio Director. Au pays du tout payant, le poster est gratuit: L’employé Chanel présent sur place me souligne la surprise des spectateurs pensant payer pour ramener un bout de la veste noire chez eux.
La photographie est gratuite, elle est éditée à des milliers d’exemplaires: non seulement le spectateur photographie, mais il emporte sa veste noire avec une probabilité assez forte de l’afficher étant donné la qualité des photos proposées. La logique Chanel est implacable: faire de la photographie un media de communication autour d’une pièce iconique, la veste noire, autour d’un concept novateur, l’exposition 2.0: celle qui se laisse photographier, celle dont on peut emporter un fragment. Mais c’est aussi l’exposition qui a un ascenseur « out of service », et des conditions d’accès indignes de l’ambition initiale affichée: cela est paradoxalement rassurant, Chanel n’a pas (encore) pensé à tout.
S.A.

© Sébastien Appiotti pour Les Garçons aux Foulards

jeudi 29 novembre 2012

Jeu Concours - We Love Ben Sherman !


© Ben Sherman


De Paname à Panama, ou plutôt devrais-je dire America… Car c’est là bas dans les années 60 que Ben Sherman est partit avec l’idée de créer une chemise différente…

Et quelle idée devait-on se dire en plein de cœur de l’Amérique puritaine et conformiste des années 60 ! En pleine agitation sociale, Martin Luther King et Malcom X défendent les droits de l’Homme et l’égalité de tous, Ben Sherman lui va révolutionner la mode masculine en créant une marque qui va dépasser l’Atlantique et prendre encrage … en Angleterre !

Ah…Les années 60, les Teddy Boy, les Mods, les Ska ! (et 50 ans après les Garçons aux Foulards ;-)

À l’heure ou les cols étaient aussi longs que les chaussures étaient pointues et ou les idoles n’étaient autres que James Dean et les Beatles, l’un adepte des T’s Blanc, les autres plus pop culture représentent ce changement…

On pourrait croire que ce sont de simples chemises, que nenni, inspirées de la chemise d’Ivy League (Fameuse chemise des prestigieuses universités Américaine de la Côte Est),
Sa marque de fabrique : deux boutons pour maintenir le col et un dans le cou pour être certain que ce dernier conserve sa forme. Une idée simple mais une idée de génie !

Chemises cintrés aux couleurs pop et aux tissus originaux : La pop Culture était lancée et Ben Sherman allait conquérir les cœurs.

© Les Garçons aux Foulards
© Ben Sherman

Et c’est après avoir pu assister au concert privé de Phyltre un soir au Citadium que nous avons eu un vrai coup de cœur pour l’une de leur chemise et nous avons eu l’envie de vous la faire gagner une en organisant notre tout premier jeu concours !!! 



© Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards

Pour cela rien de plus simple :

-       Vous devez « liker » la page de Ben Sherman sur Facebook (ICI) et partager ce lien (ICI) sur votre page Facebook.

Et vous devez répondre aux 2 questions simplissimes :

o   Quelle est la date de création de la première chemise - Ben Sherman ?
o   Quelle est la date de formation du - Groupe Phyltre - ?

Envoyez nous vos réponses à l’adresse email suivante (ICI AGAIN) en indiquant vos coordonnées (Nom+Prénom+Mail) afin que l’on puisse contacter le gagnant après le tirage au sort qui aura lieu le Vendredi 07 Décembre 2012 J


En espérant que vous soyez très nombreux et nombreuses à participer, nous vous souhaitons : Bonne Chance !!!

Et d’ici là, retrouvez le nouveau Shirt Bar Ben Sherman au 2e étage du Citadium Saint Lazare - 50/56 Rue de Caumartin, 75009 Paris

W.

© Ben Sherman


mercredi 21 novembre 2012

Street Art au cœur de Paris – Le M.U.R fête ses 5 ans !


Férue de Musique, passionnée des Arts et surtout d’une certaine forme d’Art fleurissant de plus en plus sur les murs de nos villes, nous sommes ravis d’accueillir sur Les Garçons Aux Foulards notre toute nouvelle reporter és Street Art – Mlle Di !

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Amoureux de l’art sous toutes ses formes, amoureux de Paris, de ses rues, de ses trésors cachés, des bijoux de Street Art qui s’y dissimulent et que seul l’œil aguerri remarque… il y avait un évènement qu’il ne fallait surtout pas manquer : les 5 ans de la reconnaissance officielle de l’association “Le M.U.R.” qui pour fêter cet événement, offrait au cœur de Paris, du 08 au 11 novembre dernier à l’Espace d'Animation des Blancs Manteaux , une exposition vivante, évolutive et entêtante.

L’événement regroupait plus de 50 artistes urbains qui ont pu investir ce lieu et l’utiliser comme atelier afin de nous faire découvrir leurs dernières créations : plaisir des yeux intense pour un concentré d’art contemporain aux facettes multiples.

© Les Garçons aux Foulards

Une ballade étonnante et revigorante notamment grâce aux performances live des graffeurs présents, organisées chaque jour, effaçant certaines œuvres pour laisser place à de nouvelles. Un spectacle vivant délivrant un regard innovant sur la création artistique. Ajoutez enfin à cette atmosphère créative un soupçon de groove, ô combien délectable grâce au très bon son de DJ Voodoöo armé de ses vinyles, et vous vivrez un moment incroyable.

Modulable, Urbain, Réactif, un musé à ciel ouvert

L'association le M.U.R. (Modulable, Urbain, Réactif) fondée il y a bientôt 10 ans autour de l’artiste Jean Faucheur, promeut l’art contemporain et plus particulièrement l’art urbain. Tous les 15 jours un artiste de street art a carte blanche pour investir avec l’une de ses œuvres, un ancien panneau publicitaire de 3m x 8m. Chaque œuvre éphémère est systématiquement recouverte par celle qui lui succède. Situé à l’angle de la rue Saint Maur et de la rue Oberkampf, le M.U.R se dresse fièrement devant les badauds, qui chanceux assistent parfois à la création en live.

Là, soudain pris d’un épouvantable regret, vous vous demandez comment vous avez pu manquer un évènement pareil… nulle panique, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous et de vous laissez aller au plaisir d’en découvrir les photographies.





Performance live de Macay 

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

A travers ses compositions la graffeur Macay tente de représenter les couleurs de la nature dans la ville. Sous l’influence de la musique électronique et l’esthétisme des années 50, elle crée un microcosme pour remplir les rues de créatures hybrides dans des cadres naturels. Son approche du collage se concentre sur des paysages magiques combinés avec des personnages surréalistes et des modèles répétitifs, tous unis par la nature.

Performance live d'Alber

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Alber est un artiste au style technique et exigeant. Ce personnage, souvent illustré dans son oeuvre nous observe avec un regard défiant… une affirmation hautaine d’une supériorité sur l’autre. L’émotion subtile qui se dégage de ce dernier est sujette à un jeu de regard entre celui qui observe et celui qui est observé…

Toiles de Sixo

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards
© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

A l’origine illustrateur, Sixo pratique également depuis une dizaine d’année l’affichage ainsi que le graffiti. Son style graphique s’inspire essentiellement de la bande dessinée et plus précisément de la BD américaine des années 80.

© Les Garçons aux Foulards
© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Il aborde des thèmes tirés de l'imagerie des années 30 à 70, ou bien utilise des images banales dont il se ré-approprie la signification. Ses collages représentent des anonymes qui vont à l’encontre des archétypes esthétiques véhiculés par le monde d’aujourd’hui. Il essaye de provoquer et de déranger les passants peu habitués par cette approche qui va à l’encontre des codes visuels intrinsèques à la société de consommation.

Aperçu du stand de YZ



YZ (« eyes »), c’est un oeil, avant tout. Une artiste guidée par une envie d’humanité à travers une esthétique intemporelle. Dans la rue, la figure humaine et son lieu de vie restent le thème central de son travail. YZ tente ainsi de situer la place des êtres dans notre société. Sans artifice, elle peint, colle et bombe tant des figures féminines des années 1900, qu’un visage logotypique qui toise le passant, ou des portraits percutants qui font sens dans la lutte contre l’esclavage et pour les droits civiques.

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Tableau d’Ella & Pitr

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Ella & Pitr sont deux artistes plasticiens qui forment le couple des Papiers Peintres. Leurs outils : de l’encre de chine, du papier, de la colle et une échelle. Ella & Pitr oscillent entre l'éphémère (collages autorisés ou pas dans les rues de la planète) et la pérennité (expositions en galeries et musées). Préparant à l'avance leurs affiches ils les collent partout où cela leur chante, redonnant vie aux murs oubliés. Ils dessinent des colosses ensommeillés, de gros oiseaux aux ailes lourdes, des ramasse-poussière, des mangeurs d'enfants, des tas de pierres, des chaises ou des troncs calcinés. Parfois, ils suggèrent aux passants de se photographier devant de grandes affiches qui figurent des cadres de tableaux et de leur envoyer leurs contributions ; plus de 1000 ont ainsi été déjà mises en ligne sur leur site.

Etiquette de Paella Chimicos

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Michel Palacios, dit Paella Chimicos (anagramme de son nom) fait parti du collectif du « Frigo ». Il mène de concert une activité d'affichiste commentateur de l'actualité et de plasticien en proie aux pérégrinations de ses personnages à tête de spirale sur fond de recherche picturale quasi fondamentale. Au fil des séries, ses personnages vont se déployer sur les murs des galeries et de la ville. Les textes qui contournent ses compositions évoquent l'enfermement dans un mouvement circulaire de la réflexion pourtant imposée avec humour. Début 2000 il devient Paella et initie un travail où l'image et le texte se côtoient, toutefois l'interprétation de chacun dépend de l'autre, dans un rapport différent de celui de l'illustration.

Oeuvre de Mosko

© Les Garçons aux Foulards

« Mosko et associés » portent bien leur nom. Ces deux complices du pochoir, Michel Allemand et Gérard Laux sont des vieux potes de travail, de peinture, de vie, qui sans façon depuis près de quinze ans recouvrent les murs parisiens de leurs animaux multicolores. Le message est simple : « on veut du beau, de la gaieté, de la vie, là où il y a du laid, du sombre, des ruines. Et les ruines ils connaissent puisqu'ils viennent du quartier "rénové" de la Moskowa. Donc Mosko...Associés, parce qu'ils travaillent en bande, souvent avec d'autres artistes, comme Jérôme Mesnager, Nemo ou Hondo. »

Toile faite en live par Shaka

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

Shaka - Marchal Mithouard - est un artiste plasticien qui intègre de façon unique la 3D dans son œuvre. Il utilise un procédé qui lui permet de sculpter directement sur la toile. Ses scènes théâtrales dépassent l’espace littéral de l‘oeuvre pour créer une passerelle avec le lieu dans lequel nous sommes.

Toile réalisée par Tank

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards

*Tank exposera à la galerie MathGoth au 32 rue Rodier dans le 9ème du 13 au 16 décembre 2012

La trace immémorielle des fréquences sur toile constitue le trait même de Tank, sa signature. Travaillant ses toiles comme des partitions, depuis la création et l’écoute de sa propre musique électronique, il crée l’espace de l’image acoustique.

Fresque en couleur (plaque en email RATP) de Nasty

© Mlle Di pour Les Garçons aux Foulards
© Les Garçons aux Foulards

Nasty est une référence incontournable du graffiti parisien. Il se distingue en peignant des fresques en couleur sur les métros. Dans ses expositions, il met en scène les fameuses plaques en émail de la RATP dont il s'empare depuis plus de 10 ans. Il utilise aussi les plans du métro et perpétue ainsi l'esprit originel du graffiti.

Depuis cette année, de nouveaux M.U.R. ont vu le jour : quai François Mauriac (Paris XIIIe) en juillet, mais aussi en Normandie, sur la plage d'Arromanches, début juin, et à Marseille en septembre. Le Street Art a de beaux jours devant lui, pour notre plus grand plaisir !

Enfin, à ne surtout pas louper, l’artiste Ben recouvrira le M.U.R. le samedi 15 décembre prochain, alors rendez-vous angle rue Oberkampf et rue Saint-Maur pour une session très (Street)-Arty !

Mlle Di

vendredi 16 novembre 2012

Maison Martin Margiela pour H&M – Nous y étions


Voilà des semaines, voire des mois, que nous sommes restés silencieux quant au projet de collaboration de la très secrète Maison Martin Margiela avec le géant Suédois de la Fast Consommation H&M. Cela a sans doute surpris quelques uns de nos plus fidèles lecteurs habitués à nos virulentes diatribes concernant les dernières collections « bling-blingissimes » signées Anna Dello Russo ou encore Versace. Pourquoi ce silence nous demanderez-vous ? Et bien pour le principe premier d’éviter tout préjugé et d’avoir un peu de matière afin de vous livrer une véritable analyse, mais aussi parce qu’en temps que mordus du style Margiela, nous avons secrètement espérés que le résultat serait pour une fois positivement différent. (Qui sait ? Rien n’est impossible paraît-il.) 

© Les Garçons aux Foulards

Et cela jusqu’au mardi 14 Novembre, date de la soirée évènementielle organisée par H&M dans leur flagship de l’avenue des Champs Elysées, pour le lancement de la collection avec en Guest l’ensemble de la Presse, de la Blogosphère, quelques VIP (nous avons entre autre pu y croiser Daphné Burki, Inna Modja ou encore l’acteur français Nicolas Duvauchelle) bref de tout ce que compte Paris de Fashionistas en mal de sensation Mode. DJ, Champagne coulant à flot,  mondanités gentiment échangées, mise en scène et vidéos Margiela pour H&M, rien n’y fait, la déception est palpable et même si le jeu de faire semblant de s’arracher les vêtements de cette collection est de rigueur, rien n’y fait, peu ou prou en sont dupes. Mais avant de nous lancer dans le compte rendu de cette collection, faisons un rapide retour en arrière pour en comprendre les bases.

© Maison Martin Margiela pour H&M


Flashback

12 juin 2012 - H&M dans un ouragan médiatique annonce sa prochaine collaboration avec l’ancienne griffe du créateur belge – Maison Martin Margiela.  Chocking !

La maison de mode par essence la plus discrète, la plus conceptuelle, la plus intellectuelle et sans doute la plus élégante, vend son âme sur l’autel du mirage médiatique mondial. Quel ne fût pas ma déception de voir ses deux univers que tout sépare, que tout oppose se retrouver dans un mariage de raison dont on craint d’avance les résultats. Martin Margiela, créateur secret qui a refusé durant toute sa vie toute interview et qui s’est retiré de la scène mode depuis décembre 2009 (et oui, peu sont ceux à savoir que Maison Martin Margiela a été vendu et fait désormais partie du groupe Only The Brave/ Diesel tenue par l’italien Renzo Rosso - tout comme d’ailleurs la griffe des créateurs Viktor&Rolf ou encore Dsquared…) voulait créer un style plus qu’une mode, un concept plus qu’un vêtement priorisant le travail artisanal (avec sa remarquable collection 0 notamment) sur la production industrielle. 

Absence médiatique, minimalisme et conceptualisation poussée à l’extrême jusqu’au détournement complet des pièces d’une garde robe ou d’objets usuels pour en créer d’autres, réédition de pièces vintages pour leur perfection stylistique ou leur qualité de réalisation ou encore discrète élégance d’un vestiaire pensé pour l’Homme et la Femme, autant de signatures emblématique de l’ADN Martin Margiela qui sont à 1000 lieux  des valeurs prônées, normées, quantifiées et programmées du géant suédois spécialiste du Made in China à bas prix.

Le pire était donc à craindre.

Cependant après un lancement presse des plus Arty à New York et une présentation de la collection, composée essentiellement de modèles rééditées de saisons précédentes, fin octobre en showroom (qui semble-t-il a séduit la presse) ainsi que la révélation de la campagne publicitaire, hymne urbain de poésie et de sobriété nous a fait espérer…

© Maison Martin Margiela pour H&M


  
MMM comme M(auvais) M(ass) M(arketing)

Mais cet espoir s’est vite envolé lorsque déjà sur le trottoir, face à une organisation dépassée par le nombre trop important d’invitation envoyée, il fallut affronter des files d’attente interminables, des flots composées d’une marée humaine de modeuses prêtes à tout pour avoir un bout de leur Graal – du Martin Margiela pas cher ! Déjà la magie s’en était allée. Peu adepte des événements ou l’on se fait piétiner, nous étions prêts à rebrousser chemin (comme l’on fait certains d’ailleurs), juste retenus par la curiosité et le désir de partager avec vous les premiers scoops sur cette collaboration tant attendue.

© Les Garçons aux Foulards - MMMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M

Médiocre – tel est le premier mot qui nous soit venu à l’esprit, lorsque nous avons réussis à pénétrer dans le magasin et à descendre au niveau -1 de celui-ci, nous avons  découvert des podiums et des portants vidés de marchandise, des display éventrés, des tables d’accessoires à moitié renversées et des gens excités à l’idée de t-shirt imprimés trop larges et de robes en tissus synthétiques. Car au final, là ou le bas blesse, c’est la qualité ou le rapport qualité-prix. Matières synthétiques, finitions médiocres, fabrication exclusivement Made in China, cuir trop épais, métaux trop légers, draps de laine 1Er prix, bref l’opposé de la qualité proposée d’habitude par une pièce de créateur et surtout par Maison Martin Margiela qui est encore l’une des rares griffes à proposer des cachemires épais, de vraies popelines de coton pour ses chemises, des draps de laine à l’incroyable chaleur pour ses manteaux ou encore des peausseries d’agneau à la finesse exemplaire pour ses accessoires. Quelle tristesse ces robes un peu molles, n’ayant de Margiela que l’étiquette, dégoulinantes en jersey, transpirant les dérivés de pétrole, ou encore ces draps de laine jamais portés et déjà à demi boulochés.

© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M

Modèles trop marqués, trop connotés, que l’on cataloguera forcément de H&M et non pas de Margiela lorsqu’ils seront portés, ne dépassant jamais le mois durant lequel ils ont été achetés, qui ose d’ailleurs encore ressortir de ses placards un modèle d’une collaboration antérieure ? Où qui peut encore se targuer d’en avoir un de bonne qualité ? Alors que le plaisir de porter encore et encore sa véritable maille ou sa veste originale Margiela est insatiable. Certes, sans doute un peu plus cher, mais comme l’avait si justement dit l’architecte Mies van der Rohe, « Less is more », et cela peut parfaitement s’appliquer à nos dressings vomissant d’achats compulsifs et inutiles – mieux vaut un seul beau pull-over qu’une multitude de modèles approximatifs.

© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M

Je me souviens à ce propos d’un échange que j’ai eu ce jour là, mon interlocuteur me défendant que ce type de collaboration était toujours une sorte de 50/50 entre H&M et la marque invitée. Et effectivement, le calcul est juste : prix classiques H&M 50% plus chers pour des produits plus ou moins Margiela de 50% moins bonne qualité… Navré, mais je ne suis pas sur de trouver cette équation gagnante. Prix ridiculement chers, les bijoux cheap en aluminium à 50 euros, chemises en coton et jeans à 80 euros ou encore vestes et manteaux entre 150 et 400 euros nous ont laissés plus que dubitatifs, avec une palme pour un set nappe et serviettes en lin froissé imprimé à 129 euros faisant rougir de honte n’importe quelle personne adepte du beau linge de maison. Car soyons honnête un instant, toutes ces frusques aussitôt achetées, aussitôt démodées ne seront jamais, jamais du Margiela. Juste une pâle copie H&Misante en version (très) chère.

© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M
© Les Garçons aux Foulards - MMM pour H&M

Fidèles à nous même et à nos valeurs, nous n’avons pas succombé et n’avons rien acheté (comme jamais d’ailleurs depuis la toute première expérience de Masstige organisée avec Karl Lagerfeld) de cette collection. Enfin si… soyons honnêtes… un livre… l’excellente nouvelle édition du Fashion Now des éditions Taschen dont les piles d’exemplaires ne baissaient pas… Bah oui ? Un livre ? A l’heure de l’Ipad roi quelqu’un consulte-t-il encore cet objet étrange et désuet ?.... Non ? Nous si.

A.

Ps : veuillez nous excuser de l’aspect flou de certaines photos, celles-ci ont été prise dans la rapidité d’un clic d’iphone.