Alors que le soir même, se
retrouvait à Londres un tapis rouge des plus élégants pour la cérémonie des
Bafta Awards, Los Angeles accueillait une nouvelle fois la cérémonie des Grammy
Awards, dans un style plus…. Américain... Et ce qui est terrible avec les tapis
rouge américains, c’est que, malgré les millions dépensés, les stylistes de
star payés, les robes de défilés des plus grandes maisons prêtées, rien n’y
fait, il y aura toujours quelque chose qui clochera, quelque chose d’un peu
louche, d’un peu vulgaire, sentant le souffre ou tout simplement (et
tristement) le mauvais goût. Et ce cru aura été particulièrement réussi !
Robes longues de sirène décatie version Malibu Beach, ostentation maximale, concours
de « loches » débordant – à croire que la notion d’élégance à l’Hollywoodienne
se mesure au nombre de centimètres cube de sein mis à l’air, gonflant à bloc
l’égo de sa propriétaire et sans doute de toute l’écurie cinématographique
derrière ! Fort heureusement, de l’autre coté de l’Atlantique, il est tout
aussi amusant d’en rire et de saluer au milieu de ce capharnaüm stylistique les
quelques très belles silhouettes qui ont
foulées le tapis rouge de cette 57e cérémonie des Grammy Awards.
Le pire
A. comme Ariana Grande
Ariana Grande porte plutôt bien son nom ou du moins essaye de bien
le porter. Pas très très grande pour une Miss Grande, la starlette essaye de
jouer dans la cours des grands à coups de robe longue blanche fendue trop
longue pour elle, jouant aux Barbarella d’un soir alors que son physiquement
assez jeune et lisse ne lui permet pourtant pas d’avoir l’étoffe d’une femme
fatale sur tapis rouge. Après tout, n’est pas Mad Max qui veut ! Et ce
n’est pas parce que l’on porte un peu de cote de maille sur sa robe blanche et
que le décolleté est asymétrique que l’on devient pour autant la nouvelle post
adolescente rebelle du petit écran ! Et cette queue de cheval haute, ça
devrait être interdit ! Vous copierez 100 fois « Je n’essaierai plus
de jouer aux grandes » Miss Grande !
Ariana Grande |
A. (bis) comme Ashanti
Dans le course au Grammy du
« Je veux impérativement montrer au monde mes seins ce soir », je
vote pour la chanteuse Ashanti qui a
réussi un très beau triplé gagnant : fente abyssale, poitrine à moitié nue
et esprit bondage – bravo ! Performance rare ! Grammy du Too Much
Ashanti |
C. comme Charlie XCX
Fouler le tapis rouge en smoking
blanc, tel un hommage à Monsieur Saint Laurent, voici une idée qui semblait
être des plus attirantes sur le papier. Mais uniquement sur le papier, car
quand le smoking blanc devient nacré rose, et que la crêpe de soie ou la
gabardine de laine est remplacée par une satinette digne des pire robes de
mariée made in china, on frôle le vomis stylistique tombant dans la caricature
des costumes de scène d’Elvis à Las Vegas. Et quand, pas peu fière d’elle, Mlle
Charlie se sent le besoin d’agrémenter cette tenue déjà excessive d’une nœud
papillon fuchsia, de talons irisés et d’une étole en renard couleur poudre, on
frise le dégoût le plus total pour ce 50 Shades of Pink à la sauce L.A.
Charlie XCX |
H. comme Helen Lasichanh
Heu… mais
pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Enfin ! Je veux bien qu’on
détourne les codes du tapis rouge en y allant habillé autrement que de
l’habituelle robe longue, mais de la à porter sa combi de footing/yoga Adidas !
Non !!!!!! Non à ce gris si terne ! Non à cette fermeture éclair qui
gondole tout le long du buste d’Helen Lasichanh et qui se termine dans
des contrées physiques dont nous nous serions tous passés de nous aventurer ce
soir là, et enfin non au mix avec des pumps noires à bout rond, compensées,
dont le classicisme nous anesthésie d’ennui ! Oui en revanche au total
look blanc + short du compagnon de la belle américaine, Pharell Williams.
Helen Lasichanh |
J. comme Joy Villa
Comment peut on en 2015 avoir
l’idée de débarquer à une cérémonie habillé, déguisé en filet de
chantier ? Joy Villa en rêvait,
le créateur André Soriana l’a
fait ! Et voilà comment, grâce à qui, cette chanteuse se retrouve couverte,
ou plutôt non, d’une clôture perforée recyclée. La prochaine fois nous lui
conseillons de ne pas venir ou alors de faire appel à quelqu’un qui aura les
clés d’un autre entrepôt que celui de la DDE ! Grammy des Travaux Longue
Durée
Joy Villa |
K. comme Kim Kardashian & Kanye West
Symbole a elle seule du vide
abyssal de notre société, Kim Kardashian
(KK comme je préfère l’appeler) foulait ce soir là le tapis rouge en tant que
« Socialite » ou compagne de « chanteur », toute de Jean-Paul
Gaultier vêtue (rien que cet indice aurait due vous mettre la puce à
l’oreille sur le désastre stylistique à venir). Hic, quelqu’un a-t-il prévenu
la jeune starlette que lorsque l’on mesure 1,50 sur talons, on ne doit pas
porter de robe de chambre a sequin gold ? Apparemment non… car même si
cette tenue aurait fait pâlir d’envie toute fan de Dynastie de la grande
époque, il est tout de même bon de rappeler que certaines choses se font et
d’autres ne sont font pas, et que notamment porter une robe toute en sequins,
avec de larges épaulettes, de grosses poches, des manches longues, des poignets
surchargées et une mini traine, transforme la moindre taille 38 (durement
gagnée) en 46 visuel ! Voyons ! Mais ce n’est pas cela qui empêchera
notre KK internationale de remporter haut la main quelque Grammy ce soir là, notamment
le très convoité Grammy du tir zip le
plus court ! Et déjà ça c’est un exploit ! Car tenir une soirée
entière avec juste 10 centimètres de fermeture éclair qui vous protègent du
drame médiatique ou de l’auscultation gynécologique fallait oser, KK l’a
fait !
KK |
Quant au doux chevalier servant
de notre Cléopâtre des temps modernes, c’est en jogg’ en velours bordeaux et
sneakers blanches qu’il est venu. Mais bon, Kanye West, il est un peu chez lui partout, ou du moins c’est ce
qu’il croit, et c’est donc en mode « pilou pilou de luxe », affalé
sur le genoux de son épouse, en mode « Wesh gros » qu’il vous
toise de son autosuffisance habituelle. Grammy de la fatuité !
KW |
L. comme Lady Gaga
Il faut croire qu’avoir été
égérie de Versace aura laissé quelques traces dans les choix stylistiques de Lady Gaga ; en effet, les fentes
se faisant de plus en plus hautes, et le métrage de tissu utilisé de moins en
moins important, nous ne craignons que Miss Gaga ne vienne bien peu couverte à
l’avenir. Et même si nous ne pouvons que reconnaître le très beau travail de
broderie sur ce modèle de robe sirène signé Brandon Maxwell et la taille magnifique de l’émeraude portée
jalousement au cœur des seins, rappelons tout de même à Lady Gaga que le
décolleté ne fait pas pour autant le Glamour, et que l’attitude et le naturel
sont parfois des atouts plus importants que le paraître, surtout lorsque
celui-ci n’est plus totalement maitrisé. Grammy du j'essaye d'être à l'aise mais je n'y arrive pas
Lady Gaga |
M. comme Madonna
Le ridicule ne tue pas. C’est en
utilisant ce célèbre adage que l’on pourrait définir la fin de carrière de la Madone.
Non mécontente de vendre de moins en moins d’album, d’être de moins en moins
révolutionnaire au niveau artistique et musical, Madonna semble aussi vouloir porter de moins en moins de vêtements
lors de chaque cérémonie, sans craindre par la même occasion d’être de moins en
moins crédible. Et pour cette version 2015, se sentant sans doute inspiré par
une quelconque Carmen des temps moderne, elle n’a rien trouvé de mieux que de
se déguiser en Toréador coquine, le tout signé Givenchy par Riccardo Tisci. Et là, c’est le drame !!! Passons
sur la tenue de cabaret, était-il vraiment raisonnable chère Madonna, à un âge
bientôt canonique, de montrer son c.. ainsi uniquement pour faire le buzz sur
tapis rouge ? Bien sur que non ! Petite provocation adolescente digne
de vos 20 ans, d’une « Miley Minaj » ou d’une « Nicky Cirus »
sans personnalité faisant d’avantage parler de leur derrière que de leur
prestations musicales. Grammy du Madonna c’est vraiment finit !
Madonna |
M. (bis) comme Miley Cyrus
Ah ! Il est bien loin le
temps de la petite Hanna Montana. Toujours country girl voulant se la jouer hipster,
muse de Jeremy Scott (et ce n’est pas une référence), elle sera toujours à la
limite d’être vulgaire. Mais la limite n’est pas forcément dépassée cette fois.
Alors faisons preuve de sympathie et d’indulgence et laissons le grand rouleau
de sparadrap noir collé sur le corps, servant de robe à Miley Cyrus reposer en paix.
Miley Cirus |
N. comme Nicki Minaj
Elle me fait pensé a un balai à
frange pour laver le sol mais en version gros seins. A croire qu’ils ont fait
la robe en plusieurs parties, pour tout assembler 5 minutes avant la cérémonie.
- Je
veux montrer mes seins : OK
- Je
veux des paillettes : OK
- Je
veux des franges : OK
- Je
veux, je veux, je veux …. OK OK OK
Oui mais tous ça ensemble
non ? Si … Et comme si cela ne suffisait pas elle porte des sandales
gladiateurs… Nicki, s’il te plait,
n’essaye pas d’être classique ! Car cela ne fonctionne jamais quand on n’a
pas de goût !
Nicky Minaj |
P. comme Paris Hilton
Parce que la plus américaine des
américaines ne sait jamais faire autre chose qu’être travestit en patineuse
artistique, nous crions NON ! Elle est riche, plutôt jolie et bien faite,
pourquoi ce besoin de toujours mal s’habiller ? Paris Hilton qui sait toujours mettre au goût du jour le look
bourgeoise vulgaire américaine est grandement invitée à faire appel à un
styliste qui peut être, nous l’espérons, lui apprendra un jour à ne plus être
cette « petite américaine » folle de rose et de paillette.
Paris Hilton |
T. comme Taylor Swift
Comme quoi, chacun a droit à
l’erreur. Et quand je dis cela, je ne fais en rien référence aux goûts de Taylor Swift, pour laquelle nous
n’avons absolument aucune attente en matière d’esthétique ou de mode. Mais
plutôt de la part d’Elie Saab lui
même, maître incontestée de la Couture 3.0, habillant de soie et de broderies
les femmes les plus belles et les plus fortunées de cette planète. En effet,
comment une horreur pareille, couleur « Intérieur de villa de nouveau
riche à Miami » a-t-elle put franchir le pas de ses studios ? Outre
le dégradé lagon des plus douteux, et le raccord tellement L.A. des sandales en
veau velours fuchsia ; le vrai problème est la coupe ! Mais quelle
horreur ce modèle ! La double bretelle, la version mini devant et longue
derrière, le tout sur une soie sauvage froissée, on croirait une collaboration
de créateur avec Barbie, mais c’est peut être un peu cela aussi Taylor Swift –
une Barbie Country.
Taylor Swift |
Et puis aussi des volants…. Beaucoup
de volants… et des traines…. Beaucoup de traines…. Trop de traines… trop de
volants… trop de mauve… trop de rayures… trop d’asymétrie… trop de rose… trop de sequins… trop de
paillettes… trop de petits sacs blanc… trop de petites pochettes vilaines….
Trop de mauvais goût… Trop de Mass Culture… Trop de trop, tout
simplement !
Le meilleur (il en faut un peu quand même)
B. comme Beyoncé
Outre que l’argent dépensé pour
avoir de tels cheveux doit représenter 1/3 de la dette annuelle Grecque, enfin
un look sobre et élégant pour cette cérémonie. Même si le décolleté est à notre
goût trop… TROP ! Nous validons et ne pouvons qu’admirer le choix
classique de cette somptueuse tenue brodée signée Proenza Schouler. Les émeraudes à ses doigts sont la petite touche
en plus qui font de Beyoncé l’une
des plus respectables pour cette cérémonie.
Beyoncé |
G. comme Gwen Stefani
Gwen Stefani est pour moi l’une de celle qui a enfin compris !
La robe meringue n’est pas une obligation sur tapis rouge ; les cérémonies
de remise de prix ne sont pas des mariages et en faire le moins peut parfois
avoir bien plus d’effets. « Less is more » comme disait
l’autre ! Petit bémol cependant sur le pantalon, qui bouffant sur les
cuisses, n’était pas recommandé. Nous admirons en revanche le bustier
architectural réalisé par Atelier
Versace qui lui confère l’allure d’une Wonder Woman Fashion 2015. Ni
bijoux, ni pochette, l’élégance est dans le détail de ne laisser admirer que le
travail de la tenue choisie. Grammy de la sobriété !
Gwen Stefani |
J. comme Jessie J
Moment de grâce au milieu de
cette avalanche d’horreur sur tapis rouge, la chanteuse Jessie J. sublime dans une robe en tulle et soie noire signée Ralph Russo, presque entièrement
rebrodée en une explosion de fleurs couleur jais, du décolleté à la traîne. Col
rond sage, manches courtes, coupe au carré plaquée et teint diaphane, Jessie J
nous prouve que l’on peut irradier de féminité sans excès d’ostentation, et que
même la robe la plus transparente n’est en rien vulgaire si elle est élégamment
portée !
Jessie J. |
K. comme Katy Perry
Sublime Katy Perry toute de cristal vêtue dans une somptueuse tenue signée
du couturier Zuhair Murad. Cheveux
violet glacé, telle une déesse des eaux moderne, nous faisant l’honneur de
délaisser son univers aquatique quelques instants, Katy Perry irradie le tapis
rouge dans une tenue courte, et une ligne sobre de robe à manches, prouvant
ainsi que le long n’est pas forcement de rigueur le soir et qu’une certaine
vision de la Couture a également sa place dans une cérémonie 100% Pop culture
américaine.
Katy Perry |
R. comme Rihanna
Véritable explosion de couleur,
de gaieté, mais aussi de style, Rihanna,
portant une sublime robe haute couture Giambattista
Valli aura sans doute été la sensation de cette cuvée 2015. Les remarques
acerbes n’auront cependant pas manquées, qualifiant la robe de meringue, de
chou à la crème, de parachute, de parapluie et de mille autres bêtises. Rien ne
retirera cependant à cette merveilleuse robe taille empire soulignant la
délicatesse des épaules de Rihanna ainsi que son visage, son coté
spectaculaire, foncièrement Couture, presque féerique. D’ailleurs, à voir les différentes
photos prises lors de l’événement, Rihanna jouant avec les photographes et avec
sa robe, a l’air étonnement heureuse de la porter, de pouvoir réaliser une
sorte de rêve d’un soir, de rêve de petite fille. Un seul doute cependant, je
regrette de ne pas avoir pu voir de photo de la jeune femme assise entouré de
ces dizaines de mètres de soie, la scène aurait sans doute eu quelque chose
d’assez amusant et de décalé – poésie contemporaine.
Rihanna |
R. (bis) comme Rita Ora
Parce que le glitter est à la
mode, au départ j’aurais dit non, MAIS, il y a quelque chose chez cette fille
qui fonctionne ! Cheveux courts, robe métal, une sobriété voyante.
Habillée en Prada, ce que l’on n’aurait pu imaginer du premier coup d‘œil, Rita Ora réussie le pari audacieux
d’être élégante toute en cote de maille sans une once de vulgarité. Preuve en
est que l’on peut être spectaculaire sur tapis rouge sans pour autant faire
grand déballage des charmes dont la nature nous a dotée. Réflexion qu’il serait bon de graver en
lettres d’or (ou d’argent) sur Hollywood Boulevard ! Mesdemoiselles les
starlettes, à bon entendeur.
Rita Ora |
S. comme Sia
C’est accompagnée de la jeune
danseuse Maddie Ziegler que la
très discrète mais néanmoins talentueuse chanteuse Sia a fait une
apparition masquée lors de cette édition des Grammy Awards. Habillées et coiffées
toutes deux comme des jumelles artistiques et symboliques, c’est à Giorgio Armani qu’a été confié le soin
de réaliser ces tenues aussi proches que différentes. Telles un miroir à fond
cassé, les deux artistes se complètement, se scrutent, se ressemblent et se
diffèrent à tour de rôle ; symbiose artistique assez intéressante, mettant
autant en avant la gestuelle de l’une que la voix de l’autre. Un duel féminin
masculin, sobre, élégant et intelligent.
Sia |
A&W
Un énorme coup de cœur pour Rihanna! Elle est absolument ravissante.
RépondreSupprimerOui, beaucoup de délicatesse! Quelque chose un peu Jeune Fille en Fleur (enfin!) ;-)
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