Alors que la plus part des célébrités essayent
par tous les moyens de protéger l’intimité et l’anonymat de leur précieuse
progéniture afin de leur garantir l’enfance la plus calme et la plus normale
possible, d’autres en revanche, utilisent ces chères têtes blondes (brunes
parfois aussi) comme ultime faire valoir branché (c’est du moins ce
qu’ont laissé entendre certains médias douteux) (cf. : Suri
Cruise, qui avait tout de même été nommé, du haut de ses 5 ans, 21ème
« femme » la mieux habillée au monde … excusez du peu et qui nous
avait, déjà à l’époque, un tant soit peu titillé) les exposant au maximum à la
voracité des médias et à la médiocrité qui en découle.
© Aila Wang 2013 |
Ainsi, après les Suri
Cruise, Harper Beckham (mais parions sur l’avenir que Maman Victoria a déjà
prévu pour sa future mini moi en puissance), Jaden et Willow Smith (et leurs
« carrière artistique » américaine) et autre Blue Ivy, c’est au tour
de la petite Aila Wang, 4 ans, de faire la une (ou presque) des tabloïds.
Il faut dire que son pedigree mode ne manque pas de chien, Aila n’étant rien
d’autre que la nièce chérie du créateur superstar Alexander Wang. Mise
sur les devants de la scène mode depuis sa plus petite enfance, Aila Wang n’a
raté aucun des défilés de son oncle lors de la Fashion Week New-Yorkaise (comme
si elle choisissait d’y assister ou non d’ailleurs) nous vantent certains
supports internet, et ceci toujours en Front Row !
© Aila Wang entourée de sa maman et de son oncle Alexander Wang |
Vêtue toujours des dernières pièces de la collection de tonton Wang en
version mini, les photos de la petite Aila avec le t-shirt
phare du dernier défilé Alexander Wang, une mini jupe en cuir noire (dont la sexualisation et d’un goût des plus
douteux sur une enfant soit dit en passant), le mix monstrueux
chaussette-claquette de piscine qui risque d’inonder la scène hype en manque
d’inspiration, et un mini sac Balenciaga (bah oui, Aila, en tant que parfaite
it-kid, est au courant de l’actualité économico-fashion et sait bien sur que
tonton est devenu le nouveau DA de la griffe du groupe Kering, et joue à fond
le côté Corporate !….) font depuis quelques jours le tour de la toile.
© Aila Wang 2013 |
Mais Aila
n’en est pas à ses premiers faits d’arme. Connue par le grand public grâce à un
premier cliché charmant de naïveté, ou Aila, auréolée d’une lumière zénithale
ressemblait à une charmante petite boule de poil dans une pelisse en fourrure
noire ; les clichés se succèdent depuis, mettant l’enfant en scène dans
des looks faisant pâlir d’envie n’importe quelle fashionista du monde entier. Total look en renard et vison gris taille 3
ans, robe en python noire (inutile de débattre quant à l’inutilité de la
fourrure et des peausseries précieuses dans le vestiaire d’une enfant de 4 ans
en pleine croissance…), pantalon en cuir noir, mini sac clouté griffé Alexander
Wang, et comble du kitch version nouveau riche, le mini 2.5.5 de Chanel porté à toutes les sauces et qui finit
d’apporter la touche statement mode à Aila ! Tous les stylistes de Suri
Cruise n’auraient pas fait mieux.
© Aila Wang 2012 |
© Aila Wang 2013 |
Passons sur l’aspect totalement inutile et superflu de
l’actualité mode d’une enfant en bas âge, qui clairement ne choisit en rien
ou presque ses tenues pour nous concentrer sur la vraie question, celle
pour laquelle je m’insurge à ce point, celle de l’avenir psychologique de ces enfants. L’histoire médiatique de la
fin du XXème siècle et du début du XXIème aussi d’ailleurs, peut glorieuse,
nous a bien prouvé une chose – qu’enfance « super star » et bien-être
psychologique au moment de l’adolescence ou de l’âge adulte ne vont pas de
paire et font souvent de mauvais mélanges. Les exemples de ravages médiatiques
sont pléthore, entre toutes les anciennes
stars Made in Disney Channel, ou encore certains enfants de célébrités
laissés à l’abandon ou presque par leur parents, les problèmes d’alcool et de
drogue sont monnaies courantes à Hollywood.
Pays de tous les excès, de tous les
superlatifs, les visions américaines et européennes de l’enfance ne seront
jamais compatibles.
Quelques jours après que les émissions du type « mini-Miss » aient
été et fort heureusement, interdites en France, elles ont toujours un public
grandissant de l’autre coté de l’Atlantique et véhiculent une image mi-objet de foire, mi-sexualisée de
la petite fille, sorte de poupée vivante, jolie porte manteau capable de
faire attendrir les adultes et ainsi parfois redorer le blason de parents en
manque de reconnaissance médiatique. Et si, dans le cas d’Alexander Wang, la
reconnaissance médiatique n’est un aucun cas un problème à l’heure actuelle,
son travail de styliste pour sa marque éponyme ainsi que pour la maison parisienne
est tout à fait remarquable, il serait cependant judicieux de lui rappeler
qu’un enfant, avant d’être un joli mannequin vivant que l’on grime à volonté,
est avant tout un être humain en devenir dont le psychisme adulte se construit
dans la petite enfance et qui sera forcement marqué par tous les évènements qui
l’entourent, et dont la popularité médiatique et les questions existentielles
liées au monde de la mode ne devraient que passer en dernier plan. A bon
entendeur !....
A.
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