Après la Fashion Week de New York sous le signe du Graffic,
après la très irisée/métallisée Fashion
Week de Londres et la quasi inintéressante
cession Milanaise, s’est enfin terminé après près de 10 jours de défilés
non stop, la très attendue Fashion Week
Parisienne. Duel YSL/Dior des
plus attendus, griffes institutionnelles du luxe globalisé ou jeunes créateurs
prometteurs, tous ont donné leur vision de la Femme Printemps/Eté 2012, et
force est de conclure ce nouvel opus Fashion par un jugement en demi teinte… Heureusement certains créateurs nous ont
émerveillés jour après jour par leur défilés mettant en avant une féminité
moderne, fraiche ou totalement exubérante et mettant aussi en avant certaines tendances
phares de l’été prochain. Compte rendu
journalier de nos Coups de Cœur Mode !
Mardi 25 Septembre
Blanc immaculé, optique, versus total look rouge sanguin, lignes
épurées et imprimé graphique, le créateur belge Cédric
Charlier, ancien Directeur
Artistique de Cacharel et nouveau poulain de l’écurie Aeffe, ouvre la course
des défilés avec un sans faute stylistique en ce premier jour de Fashion Week.
Confirmant certains éléments qui font sa signature depuis son premier défilé en
mars - coupes au scalpel, références à l’univers du sport par la présence de
zip volontairement visibles et imprimé Arty ;
on aime particulièrement les jeux de transparence sur la maille, les pantalons
amples et t-shirt loose en soie et l’imprimé « Dripping » à la
Pollock donnant aux robes de cocktails ou aux tenues de jour un esprit arty-chic
indéniable.
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© Cédric Charlier SS13 |
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© Cédric Charlier SS13 |
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© Cédric Charlier SS13 |
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© Cédric Charlier SS13 |
Autre défilé, autre Belge faisant
partie de cette nouvelle génération de talent, le vainqueur du prestigieux
festival d’Hyères en 2006, Anthony
Vaccarello crée une fois de plus le vestiaire d’une femme forte et sexy. Ultra féminine et sûre d’elle,
la femme Anthony Vaccarello avance vêtue de vestes épaulées à doubles
boutonnages inspirées du vestiaires masculin portées sur des jupes à la
longueur mini. Blanc contrasté de noir
et de lamé, coupes strictes contrebalancées par la fluidité des matières,
imprimé façon trompe l’œil animalier ; jeux de découpes et plissés
parfaitement maitrisées, Anthony Vaccarello propose une silhouette toujours
aussi féminine mais sans doute plus « portable » que lors des saisons
précédentes. Pantalons larges à doubles pince, ou encore chemises loose avec
des détails de zip, la femme Vaccarello, consciente de son pouvoir, use
d’arguments sans doute moins extrêmes pour en jouer, et pour nous subjuguer.
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© Anthony Vaccarello SS13 |
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© Anthony Vaccarello SS13 |
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© Anthony Vaccarello SS13 |
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© Anthony Vaccarello SS13 |
Mercredi 26 Septembre
Autre créateur Belge de talent
(décidément ! il doit y avoir quelque chose de spécial au « Pays plat
qui est le mien »), Dries
Van Noten prouve une nouvelle fois son incroyable génie de conteur
d’histoire et de magicien de la Mode. Associant
comme personne références et styles, il réussit le paris audacieux de mixer
pour l’été prochain sur une même silhouette masculin, féminin, Tailoring, broderies, jeux de transparence et imprimés
graphiques ! Et ça fonctionne. Jupe crayon longueur genoux brodée main
chicissime en mousseline de soie noire, portée avec une blouse trompe l’œil
double boutonnage à carreaux en organza transparent, Dries Van Noten casse les codes et propose sa version du soir,
faussement décontractée, subtilement raffinée. Esprit année 40, histoire de
voyage, parfums d’Asie, la femme Dries mélange les styles et porte négligemment
un kimono en soie sur une tenue de jour, un manteau de mi-saison sans manche
sur un pantalon croppé d’homme et associe différents imprimés à carreaux sur un
camaïeux de matières naturelles riches – soie, coton, laine, rehaussé par une
ceinture de smoking en satin noir et une pochette en veau glacée, l’allure est juste, élégante tout en étant
faussement décontractée – on aime.
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© Dries Van Noten SS13 |
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© Dries Van Noten SS13 |
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© Dries Van Noten SS13 |
Jeudi 27 Septembre
Défilé coup de cœur absolu de cette Fashion Week, Alber Elbaz, directeur
artistique de la plus ancienne Maison de Mode française, Lanvin,
réalise un exercice de style parfait. Le
Smoking, pièce emblématique d’une garde robe masculine raffinée, offert par
Mr Yves Saint Laurent aux femmes dans les années 60, est revisité sous toutes
ces coutures par Albert Elbaz. Veste
« croppée » pour une silhouette rock et moderne, grands revers en
satin sur des cols coupés droits, pantalons taille hautes portés avec des
talons vertigineux pour allonger la silhouette et donner encore plus de force
et d’allure à des tenues qui n’en manquent déjà pas. Métaphore filée du Tuxedo tout au long du défilé en mettant en
avant sur chaque tenue une facette différente de celui-ci. Cols châles,
contrastes du blanc et du noir, ceintures smoking revisitées en métal, en cuir
ou parfois rebrodées de sequins, robes cocktail travaillées en satin duchesse,
spencer déstructuré en cuir qui se transforme en top, ou combinaisons pantalon
asymétriques aux volumes exagérés entièrement rebrodées de sequins, chaque tenues est transcendée d’une aura
luxueuse et terriblement élégante – on adore tout simplement.
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© Lanvin SS13 |
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© Lanvin SS13 |
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© Lanvin SS13 |
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© Lanvin SS13 |
Vendredi 28 Septembre
Voyage temporel chez Roland Mouret, le créateur français
nous transporte dans le monde de la nuit parisienne des années 80. Inspiré par l’exubérance du Palace,
version parisienne du mythique Studio 54 New-Yorkais, Roland Mouret n’aura
retenu de cette décennie au style parfois controversé, que le meilleur, à
savoir la structure. « Je revisité mes années 80 »
dit Roland Mouret à propos de sa collection, « J’étais jeune, je m’amusais,
nous vivions en groupe. La réalité du quotidien était sombre mais les nuits
étaient pleines de lumière. ». Palette de laines et de soie claires
rehaussée, contrastée de noir et présence de cuir, forcément, en référence à
l’une des matières emblématique de cette période ; la structure des
vestes, aux carrures épaulées, mais aux longueurs « croppées », la
structure des pantalons à pinces aux
références masculines et des combinaisons
tailles hautes portées sur de hauts talons, la structure enfin des tops aux
plis en trompe l’œil parfaitement placés, créent des jeux de construction architecturés digne de ce maître du Tailoring
dont les coupes sont réputées pour les précisions – très bel exercice.
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© Roland Mouret SS13 |
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© Roland Mouret SS13 |
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© Roland Mouret SS13 |
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© Roland Mouret SS13 |
Autre moment fort de cette
journée attendu par les journalistes, acheteurs et Fashionistas du monde
entier, le premier défilé Prêt-à-Porter
de Raf
Simons pour Dior. Immense tente tendue dans les abords des Invalides,
décor blanc minimal et voilages de couleurs laissé aux prises d’une brise
estivale, le défilé met en place les nouveaux
codes Dior en modernisant l’héritage
d’une maison de couture ancienne de près de 70 ans, puissant au cœur de
l’ADN de celle-ci. Bon, ça c’est pour le discours officiel. Pour l’officieux,
je pense qu’il est encore un peu tôt pour avoir un jugement sur le travail de
Raf Simons au sein de Dior. Quelques
mois supplémentaire d’imprégnation du style et de liberté semblent encore
nécessaire afin de pouvoir réellement moderniser les choses et de proposer une véritable
silhouette qui soit plus proche d’un chic contemporain que d’un déguisement !...
Mais là n’est pas le propos, nous vous laissons vous faire votre avis sur
cette première collection, pour notre part, faisant abstraction de certaines
tenues hasardeuses, nous sommes tombés
sous le charme des accessoires de Christian Dior 2.0. Alors, non,
rassurez-vous, nous ne vous vanterons pas la magie d’une énième déclinaison du
Lady Dior ou du Diorissimo ou de je ne sais quel autre sac présent sur
quasiment chaque silhouettes du défilé, mais plutôt sur des accessoires plus
discrets (discrétion toute relative cependant) et qui nous on fait totalement
craquer ! Incroyables plastrons
précieux composés de deux parties distinctes, créant une forme de rupture.
Rupture des matériaux – métal irisé d’un coté vs plexiglas transparent rehaussé
de cristaux précieux de l’autre – rupture
stylistique entre le passé d’une griffe marqué par une décennie
« Gallianesque » et une future (on le lui souhaite) décennie Raf
« Simonesque ». Même travail réalisé sur une série de délicates et précieuses ceintures soulignant les
silhouettes « New-Bar ».
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© Dior SS13 |
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© Dior SS13 |
Autre surprise et non des moindres, celui de l’univers du soulier Dior. Fini les classiques pump compensées
arrondies roses, poudres et vernies, place à une collection d’escarpins forts, dynamiques et futuristes. Veau
métallisé reprenant la thématique futuriste de la collection, palette de
couleurs pastels ou plus sobres, associations
de matériaux précieux tel le python ou le serpent d’eau avec des propositions ultra contemporaines de vinyle
transparent, découpes nouvelles sur
l’arrière du soulier, le tout souligné de bandes de métal irisé s’enroulant
autour de la cheville ou glissant sur le pied – en un mot comme en cent, on adore !
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© Dior SS13 |
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© Dior SS13 |
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© Dior SS13 |
La suite en mots et en images de
nos coups de cœur mode de cette Fashion Week Parisienne dans quelques petits
jours ! ;-)
A.
Super séléction et très bon article , comme d'habitude ;)...Un peu de renouveau dans le soulier , ça fait effectivement du bien , marre de ces "pumps" en déclinaison partout !
RépondreSupprimerTalim
http://cherrycherryparis.blogspot.fr/
Bonjour Talim,
RépondreSupprimerMerci pour ce très gentil commentaire. Dès demain, la seconde partie de nos coups de coeur mode!
A très bientôt
A.