Collection des Métiers d’Art Chanel – De Paris a Dallas
Nous l’attendions
autant que nous la craignions, la collection annuelle des métiers d’art Chanel. Avec une
impatience non feinte à l’idée de découvrir silhouette après silhouette, les nouvelles
mises en valeur du savoir faire artisanal des dix maisons et ateliers rachetés
et préservés par la maison Chanel depuis 1985 (Lesage, Desrues, Lemarié,
Michel, Massaro, Goossens, Guillet, Causse,
Barrie Knitwear et Montex) formant petit à petit une constellation
de savoir et de transmission de ce savoir, avec pour chacune de ses étoiles, un
domaine respectif d’excellence (broderie, dentelle, maroquinerie…) ; mais
une crainte lié à la destination choisit pour cet opus 2013/14 – en effet,
après nous avoir fait voyagé à travers le monde, présentant les luxueuses créations de la
griffe, de Tokyo à Londres en passant par Shanghai et Édimbourg l'année
dernière, ou Karl Lagerfeld avait posé sa luxueuse tente au cœur des Highlands
avec un défilé mettant à l’honneur le tartan et le cachemire présenté dans
le Palais Linlithgow et qui nous avait emerveillé ; la luxueuse caravane Chanel s’est arrêtée
cet hiver au cœur du Texas, à Dallas…
Choix étonnant qui nous a surprit dans un premier temps, Dallas n’étant
pas forcément réputée pour être l’une des capitales de la mode et du bon goût…
avant d’en comprendre les raisons et les liens. Cité qui a accueillit Coco Chanel en 1957 pour y recevoir le Neiman
Marcus Award venant couronner son apport au monde de la mode, pays qui fut d’ailleurs
le premier à « redécouvrir » le talent de Gabrielle Chanel après 15
années d’absence des devants de la scène mode. S'intéressant au retour de Coco
Chanel dans l'univers de la mode et plus particulièrement au moment de la
réouverture de sa maison de couture à Paris en 1954, Karl Lagerfeld a souhaité montrer les nombreux liens unissant la
couturière aux Etats-Unis par le biais d’une collection hommage mais aussi
en fixant au même jour la date de sortie
de l’avant-première mondiale du court-métrage réalisé par le Keyser "The
Return", mettant en scène une
Géraldine Chaplin au jeu exceptionnel de réalisme, entourée de Rupert
Everett, Anna Mouglalis ou encore Amanda Harlech campent les rôles principaux
de cette intrigue. A découvrir ci-dessous.
C’est ainsi qu’en ce mardi 10
décembre, le Fair Park de Dallas, magnifique bâtisse aux lignes
géométriques, inauguré en 1936 pour fêter le centenaire de cet état du Sud qui
abrite encore aujourd’hui parmi les plus grandes collections de sculptures, de
bâtiments et de peintures art déco au monde, courant décoratif chère à
l’esthétique de Gabrielle Chanel, servit
de décor pour présenter la collection des Métiers d’Arts 2013/2014.
Hommage
stylistique mais aussi hommage de cœur rendu à ce pays qui ne se limite
aux contours de l’état pétrolifère du sud, mais a servit de joli prétexte pour revisiter en clins d’œil les silhouettes
emblématiques des cultures américaines mais aussi amérindiennes avec les codes de la maison parisienne.
Sublime Travail de
frange traité sur des cuirs, des tweeds ou des mailles, en référence
aux looks cowboys texans mais aussi aux costumes traditionnels amérindiens.
Amples capes à
rayures tissés en laine et cachemire ceinturées ou à motifs
ethniques portées négligemment sur les épaules ; véritable fourrures,
utilisés l’une des premières fois par Karl Lagerfeld pour Chanel, en référence
sans doute aux trappeurs du continent américain, au commerce des peaux sauvages
mais aussi aux tenues traditionnelles des chamans et chefs de certaines tribus.
Le denim porté
par les chercheurs d’or et les mineurs de l’ouest américain, mixé avec des
robes à volants imprimées sorties d’un saloon très contemporain, le tout
coiffé de chapeaux façon
« Stetson » revisités ou de l’accessoire
must have de ce défilé, la plume unique, format xl, imprimée, monogrammée,
colorée plantée négligemment à l’arrière des cheveux et que l’on rêverait
également de porter !
A noter également qu’à chaque saison, une part de plus en plus importante est faite au vestiaire masculin.Déclinaisons viriles des codes
stylistiques développés pour la femme, l’homme Chanel, vêtu de l’uniforme
gagnant jeans + boots, parcours les plaines du middle-west américain en
s’enveloppant de long gilets en maille à motifs ethniques, de blousons inspirés
par les aviateurs du début du siècle en cuir et tweed, en encore de manteaux
frangés en tweed revisité au toucher que l’on imagine ultra confortable. Collections, qui saison après saison nous
guide vers la voix d’une très attendue véritable ligne homme signée Chanel.
Autre surprise et non des moindres lors de
cet événement, la maison Chanel a annoncée le nom de celle qui sera le nouveau
visage de Chanel pour cette collection - Kristen Stewart ! Celle
dont le choix d’égérie nous avait déjà surpris (pour ne pas dire choqué) par
Balenciaga, l’interprète de Bella dans Twilight représentera la marque au
double C pour la collection Paris Dallas 2013/2014. Assise au premier
rang du défilé, l'actrice américaine de 23 ans, vêtue d’un pull cropped gris, d’un
pantalon large orange et d’un pull marron noué autour de la taille, un look
issu de la collection Chanel printemps été 2014, l'ancienne petite amie de Robert
Pattinson succèdera donc à Tilda Swinton, qui avait posé pour la
collection Métiers d'Art Paris Édimbourg. Sans doute plus crédible dans le rôle très «
Boyish » de la fille
Chanel ultra moderne et rock n’ roll qu’elle ne l’a été pour l’image du parfum
Florabotanica Balenciaga (dont elle n’a ni le coté romantique floral ni
l’aspect vénéneux et envoutant). Marchant sur les pas d’Alice Dellal, Kate Moss
ou encore Blake Lively. Kristen Stewart, véritable garçon manquée d’Hollywood,
symbolise d’une certaine façon la nouvelle génération américaine. Campagne publicitaire
de la saison 2013/2014 à découvrir donc avec Kristen Stewart en tant que
nouvelle égérie de Chanel. Nous ne nous prononcerons pas sur ce sujet….
Cuir, broderies,
gamme de couleur jouant sur les ocres traditionnels des Rocheuses ou du
Nouveau-Mexique, une Amérique fantasmée entre influences coloniales
occidentales et références aux peuples autochtones, le voyage
imaginaire organisé par Karl Lagerfeld nous entraine plus loin que les contrées
désertiques texanes, pour nous emmener au cœur du savoir faire artisanale de
l’univers du luxe, mettant en valeur le travail artisanal des dix ateliers et
maisons composant la constellation Chanel. On applaudit le travail !
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