Scoop People/Mode de la semaine,
il y a quelques petits jours, ont fuités
certains des clichés originaux, non retouchés, du shooting de la chanteuse Lady Gaga pour la dernière campagne
publicitaire Versace. Et là, le drame – genoux cagneux, peau verdâtre et
marquée de bleus, teint maladif malgré la présence de maquillage et nous en
passons ! Chou gras de la curiosité malsaine d’un certain public toujours
avide de ce type de clichés de stars au plus bas, ces clichés nous ont
enchantés ! Non pas bien sur pour la raison évoquée précédemment, car les
images en elles-mêmes étaient d’une tristesse palpable pour ne même pas avoir
l’envie d’en rire ou de s’en moquer, mais surtout parce qu’ils font partie de
ce genre de petits grains de sable qui
font parfois dérailler la mécanique bien huilé du monde de la mode. Car si
nous avons crée le blog, il y a maintenant un peu plus de trois ans déjà,
c’était certes pour vous montrer nos coups de cœur, partager notre passion du
beau et des choses bien faites, mais aussi et surtout, pour vous montrer que la Mode, n’est justement pas que ce monde
lisse et aseptisé qui nous ai servit du matin au soir dans tous les Papiers
Glacés du monde entier ! Et que derrière le vernis, se cache souvent
des choses assez troubles, et dans le cas de la collaboration Dona/Gaga nous
sommes servis !...
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Lady Gaga / Versace - Avant/Après |
Mais, avant de nous attaquer à ce
désastre esthétique, remontons un peu dans le temps, il y a quelques petits
mois, lorsque l’annonce du choix de la nouvelle égérie de la griffe à la gorgone
a été annoncé, nous fûmes quelques peu choqués. Qu’est ce qui pouvait bien rapprocher la blonde la plus peroxydée (et
sans doute la plus refaite aussi) de l’industrie de la mode de l’inclassable
(capillairement parlant) star du show-business américain connu pour ses
looks déjantés (merci Nicola Formichetti hein), ses goûts parfois douteux, et
pour son aide mode envers la jeune création plus qu’envers les marques
gentiment et bourgeoisement posées ?....
L’une
(Donatella), au creux de la vague depuis près de 10 ans, essayant tant bien
que mal de tenir haut la barre du navire mis à flot par le défunt frère Gianni,
l’autre (Germanotta Gaga) plus ou moins en train de redescendre au fil des
sommets auxquels elle avait réussit à se hisser (et oui, Monde contemporain de
consommation médiatique cruel, qui oubli si vite ceux que tu as porté si haut
dans le passé !...).
L’une (Dona), ancienne beauté
méditerranéenne des « années frics » ayant un petit (gros) faible
pour le bistouri ; l’autre (Gaga), n’ayant justement jamais été ce que
notre société appelle communément une beauté, s’est fait connaître cachée par
son Poker Face fait d’immenses lunettes noire couvrant le
visage et de quelques centimètres de maquillage, a eu l’élégance au
fil des années de ne pas encore
avoir recours au Dieu scalpel et d’essayer d’assumer un physique que certains
pourraient qualifier d’ingrat.
L’une
(Dona), sempiternellement harnachée dans ses tenues taille 32, voulant caser
les femme du monde entier dans un moule lisse et peroxydé, l’autre
(Gaga), caméléon contemporain de la mode, promeut une certaine vision quasi
dictatoriale de « l’originalité » auprès de ses « little
monsters » qui décide de se prêter au jeu de la poupée Versacie en mode
« sois Blonde et tais toi » (vraiment bizarre lorsque l’on y
réfléchit un instant posément).
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Donatella Versace & Lady Gaga |
Bref, deux personnalités, étranges et étonnantes certes que rien ne
rapproche outre une italianité lointaine de la Gaga, et l’impossibilité
pour la Dona de trouver une autre égérie à consonance italienne mais à porté
internationale, Madonna et Bellucci ayant déjà signé pour Dolce&Gabbana et
le Pape François ne faisant pas encore de pub, il ne restait que la Germanotta.
Ah mais si ! Peut-être y a t-il un
point commun… l’argent du cachet final, au temps pour nous !
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Donatella Versace & Lady Gaga |
Car le nerf de la guerre est bien
celui-ci. Donatella Versace recherchant désespérant aux quatre coins du monde
(et surtout en Asie, il faut bien vivre avec son temps) des clients potentiels,
et jeunes, pour renflouer les caisses de la Gorgone grâce au label « cool,
branché, mode créateur pointu, presque fou» que véhicule d’une certaine
façon miss Gaga.
Bon, jusque là, rien de bien
étonnant, les marques s’associent de
plus en plus avec des personnalités du monde du cinéma ou de la musique pour
vendre leur produits dérivés, et celles-ci sont bien contentes de faire
rentrer 1 petit million de dollar (voir plusieurs) de temps en temps, surtout
quand artistiquement ou médiatiquement parlant, c’est période de vache maigre.
N’oublions d’ailleurs pas le cas de Miss Sharon Stone qui n’a pas été vu depuis
belle lurette dans le moindre film, mais qui reste une star dans l’inconscient
collectif grâce aux publicités pour une gamme de crème antiride Dior…. Ce qu’il
y a de beaucoup plus étonnant, voir choquant, est la malhonnêtement intellectuelle de cette histoire – à savoir Photoshop
et surtout l’excès de Photoshop !
Car, c’est assez difficile à
accepter, mais aussi à s’en rendre compte, absolument
aucun image véhiculée dans aucun magasin, aucune publicité papier, voir aucune
vidéo (il suffit de se rappeler des clips de certaines autres stars de la
chanson américaine, mincit plan séquence, après plan séquence…) n’est réelle ! La perfection lisse et
idéalisée promut dans tous Medias n’existe pas !!!!!! Et encore, quand
ce ne sont pas les spécialistes du pixel qui se chargent de modifier
exagérément la réalité en gommant les éventuelles imperfections cutanées,
lissant les pores, retirant toute aspérité, voir quelques kilos en trop ou
quelques bourrelés inesthétiques, quand ce ne sont pas des parties entières de
corps qui sont retirées, puis remplacées par d’autres jusqu’à obtenir une vrai
cacophonie visuelle, ce sont les personnes elles-mêmes qui sont modifiées à coup de maquillages
outranciers, de faux cils, de faux ongles, de perruques et de chirurgie
esthétique (si peu esthétique), d’hormones de croissance ou d’amphétamines pour
nous les hommes (et oui, une certaine forme de parité existe) afin de gonfler
le plus possible transformant le premier freluquet en Schwarzi en puissance.
Dans ce cas précis, la liste de modification voir de transformations
apportées aux photos originales est sans fin. De la couleur de la perruque
jaune Tchernobyl qui devient blanc/gris, à la carnation de la peau verdâtre
(qui aurait fait le bonheur inavoué d’un peintre fauve) devenant rose et
fraiche, des genoux cagneux et marqués de bleu, à des jambes lisses et galbées,
des traits irréguliers voir cabossés du visage de Miss Germanotta à la
perfection lisse et froide des publicités finales, de la plastique féminine de
la chanteuse dépassant parfois des corsets et dont les centimètres
supplémentaires ont été gommés, jusqu'à la couleur des sacs eux mêmes, pastels
initialement, ils sont ravivés grâce à la magie Photoshop. Se pose ainsi la question de savoir jusqu’ou cette course effrénée à la
perfection irréelle ira et entraînera dans son sillage des générations
d’adolescent(e)s mal dans leur peaux, frustrés de ne pas ressembler aux images
de papier glacé, auxquelles
personnes, pas même les mannequins ou les célébrités en question ne ressemble,
faisant même dire à certains modèles qu’elles ne se reconnaissent pas sur les
clichés et que les images montrées ne sont pas elles à force de retouche
photographique.
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Lady Gaga / Versace - Avant/Après |
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Lady Gaga / Versace - Avant/Après |
Photographe encore super star de
nos jours, nous sommes curieux de connaître le jour, ou l’importance de
celui-ci sera supplantée par celle du retoucheur !
« L’artiste » de ce siècle naissant transformant la réalité en
irréalité selon les besoins et les diktats d’un service communication
totalement décalé de toute notion de bon sens, et ou les galléries d’art du
monde entier consacreront des expositions à ce « 10ème art »
encore non avoué.
Soit dit en passant, après avec
fait un petit tour de la toile et effectué une recherche simple de ce nouveau duo, ni chic, ni de choc, un
certain point commun existe entre les deux peroxydés les plus en vue du moment
– une sorte d’inesthétisme physique
frappant, qui à quelques décennies d’écart, prédit malheur pour l’avenir cutané
de la Gaga, qui grimée en jeune Donatella serait le prolongement presque
maléfique d’une Donatella jeune qui ne sera jamais plus.
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Donatella Versace & Lady Gaga |
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Donatella Versace & Lady Gaga |
Enfin, après tout ce que nous
avons évoqué sur le sujet, une dernière idée nous traverse l’esprit et nous
turlupine franchement. Avec tous les moyens financiers mis en œuvre dans la
réalisation de cette publicité, il
n’était franchement pas possible de trouver une perruque de meilleure qualité
que celle-ci ????? Car déjà que le résultat final, photoshopé est
médiocre, mais alors le modèle d’origine, paillasse
jaune terne, découvrant un front à l’esthétique quasi médiévale dont les
raccords sont plus ou moins mal fait, nous donnerait presque l’envie
d’envoyer une petite pièce à l’association imaginaire « Donatella For
Ever » et nous fait nous demander, si rien d’un peu plus quali ne se fait
sur le marché, parce que sinon, messieurs les industriels du cheveux, un créneau
reste à prendre !... Merci.
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Lady Gaga vs Versace |
Alerte news - on apprend à l’instant que dans cette mouvance du
control-freack esthétique, aux Etats-Unis, le nombre de demandes d’interventions chirurgicales pour causes
de Selfies ratés (Instagram, Facebook, Tweeter ou autre Snapchat….) a connu
un boom ces derniers mois. Le monde
tourne décidément un peu plus à l’envers!....
A.
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