C’est avec quelques petits jours de retard (péripéties inattendues oblige), que nous pouvons enfin vous parler du dernier événement culturel qui s’est tenu la semaine dernière à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris ; l’installation éphémère de l’artiste français Marc Johnson (Lauréat 2009 du Prix LVMH des Jeunes Créateur et ancien étudiant de l’école), Atlas.
© Les Garçons aux Foulards |
Ou plutôt, double présentation, devrions nous dire. En effet, Atlas, se compose de deux œuvres distinctes, mais liées.
La première est une incroyable construction, réalisée en bambou et en chambres à air, installée au cœur de l’Ecole des Beaux Arts, sous la grande verrière datant de 1867. A mi-chemin entre sculpture, architecture et performance ; le visiteur pénètre, traverse, se promène au sein de l’œuvre immense, happé par son aspect grandiose et par la singularité des duels contemporain-classique, minéral-végétal, clarté-obscurité. Cage ouverte, ossature et architecture primitive, elle avoue sa structure, sa fragilité mais également sa résistance, face aux regards impassible des sculputures classiques du 19ème siècle et d'un Auguste aux traits typiquement Napoléoniens.
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Atlas est un microcosme ; sa structure reflète l’intérêt de l’artiste pour les systèmes biologiques et leur capacité d’adaptation et d’évolution. Travail donnant l’impression d’être toujours en gestation, Atlas suggère la complexité et l’énergie d’un organisme vivant en évolution, avec le chaos comme principe sous-jacent et met en jeu les rapports de la permanence à l’évanescence et les tensions entre le monument et les éléments naturels.
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La seconde, plus fugace, fut un ballet, également imaginé par l’artiste Marc Johnson, et qui ne fut joué qu’à deux reprises le soir du vernissage : l’Île déserte/Acte 1/Fondation.
Inspiré des écrits de Gilles Deleuze, L’île déserte/Acte1/Fondation est un rêve, celui d’une fondation, d’une séparation, mais aussi d’une re-création, d’un re-commencement, « Elle est l’origine mais l’origine seconde. A partir d’elle tout recommence. L’île déserte est le minimum nécessaire à ce recommencement, le matériel survivant de la première origine, le noyau ou l’œuf irradiant qui doit suffire à tout re-produire...»
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Donné au sein de la cour vitrée face à l’installation éphémère de Marc Johnson, sur une scène polygonique séparée du public d’un simple jeu de lumière et de musique, la performance chorégraphique des talentueux danseurs du Conservatoire National de Danse de Paris, fut basée sur le diagramme de Boy qui permet « la modélisation d’une courbe de l’espace-temps ». Composée à partir d’une liste de Mots-Action, qui agit comme des amorces de récit, le jeu chorégraphique donne l’opportunité aux danseurs d’improviser leurs savoirs dans l’espace, au fil d’une succession de mouvements, individuels ou collectifs ; s’éloignant, se rapprochant, s’écartant, s’élançant ou encore se soutenant.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Quinze minutes incroyables d’énergie, de mouvement et de poésie sur une variation musicale réinterprétant la Toccata et la Suggestion Diabolique de Sergei Prokofiev et la Méphisto Valse de Franz Liszt, intitulée La chimère orchestrale.
© Les Garçons aux Foulards |
Jeux de contrastes, de lumières, de couleurs, discours et mises en abîmes multiples, Atlas intrigue et fait réflechir.
Sublime.
A.
" Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être"
RépondreSupprimerLudwig Feuerbach
" Ils ignoraient que le temps n'attend pas; que la bonne volonté ne suffit pas; et qu'il n'y a pas de propriété à acquérir, ni à maintenir, sur un passé qui n'est plus corrigible "
Nicolas Machiavel
"Ce monde n'est pas à respecter puisqu'il ne respecte plus rien. On peut cracher dessus en toute tranquillité "
Guido Ceronetti
http://tentesbambou-labambouterie.over-blog.com/
RépondreSupprimerpourquoi ne pas citer l'équipe de montage dans l'article? le travail effectué est grandiose, magnifique, spectaculaire
RépondreSupprimerEt Marc Johnson était encore étudiant au moment du vernissage puisqu'il a passé son diplôme avec cette installation quelques jours plus tard ...
RépondreSupprimerEt bien, que de "surprises" pour cet article!...
RépondreSupprimerTout d'abord, nous sommes ravi d'accueillir le philosophe Joseph de Maistre, décédé en 1821, parmis nos lecteurs! Et nous le remercions infiniment d'avoir partagé avec nous ces très belles citations.
Ensuite, pour ce qui est des commentaires anonyme, la liberté d'expression qui m'est chère, me pousse à les conserver (contrairement à bcp de blogs qui se seraient fait un plaisir de les supprimer); mais cependant nous n'y répondrons que lorsque ceux-ci auront le courage de signer (ce qui m'étonnerait, vu le fait que les dts "anonymes" doivent connaitre l'artiste Marc Johnson meux que nous...).
A bon entendeur!...
Les trois citations de J de M sont tout aussi creuses et inefficaces les unes que les autres. On se demande ce qu'elles viennent faire ici plutôt qu'au salon nautique.
RépondreSupprimerIl n'y rien d'étonnant à ce que vous trouviez ces citations creuses et inefficaces étant donné votre personnage et sans doute nous pouvons en être rassuré. Et je préférerais toujours le salon nautique aux lieux insalubres dans lesquels vous faites vos courses, au moins au salon nautique on y parle bateau.
RépondreSupprimerTrés impréssionnante architecture, le Bambou est une trés belle matiére qui cache beaucoup de ses capacités en tout cas bravo au constructeur car faire venir autant de bambou dans la capitale devait étre impressionnant et qui ont certainement du mettre du coeur a l ouvrage pour réaliser ceci entre autre la bambouterie . Encore Bravo
RépondreSupprimerPour qu' une idée prenne vie il faut des gens pour la réaliser si impossible soit même !!!!
vive la bambouterie anonyme
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