Voilà, la trêve de Noel et les festivités de fin d’année étant passées, il est grand temps à présent de nous remettre au travail et de partager avec nous l’une de nos dernière découverte. Et quoi de mieux pour débuter cette nouvelle année que de parler d’Art ? De Street Art pour être plus précis. Et pour cela, direction la Galerie Rabouan Moussion, rue Vieille du Temple dans le Haut Marais, pour nous intéresser au travail de l’Artiste Graffeur JonOne.
D’origine Dominicaine, JonOne, de son vrai nom John Perello est né à Harlem au début des années 60, grandit dans l’un des Ghetto New-Yorkais et commence ses premières expériences de graffiti au début des années 80 sous le pseudonyme de Jon 156, du nom de la rue qu’il habite, marquant de son passage les murs des immeubles et des trains de son quartier, puis de tout New York. Précurseur dans l’univers du Street Art, il est rapidement Influencé par d’autres artistes-graffeurs New-Yorkais avec lesquels il crée et échange, et dont il observe le travail et l’évolution. Parmi eux, Bando, A-One (Anthony Clarke) et Jean-Michel Basquiat.
La fin des années 80 marque un tournant dans l’œuvre de JonOne, avec son départ pour Paris et son installation, aux cotés d’autres artistes du mouvement Street, à l’Hôpital Ephémère ; célèbre squat des années 90, situé dans le 18ème arrondissement, ou monde de l’art, plastique et musical se croisait. C’est dans l’un de ses ateliers improvisé qu’on étaient créées ses premières œuvres sur toile, entrainant vif intérêt de la part des professionnels du monde de l’Art avec une série d’exposition au début des années 90 à Paris, Berlin, Monaco, Chicago…
Depuis, l’artiste New-Yorkais n’a cessé de s’améliorer et d’explorer de nouveaux territoires, s’intéressant notamment à de nouveaux supports pour son travail plastique.
Et c’est là que se situe tout le propos de l’exposition City Breathes..., à savoir, la transposition du Steet Graffiti sur différents types de matériaux et de supports et plus particulièrement du passage de la traditionnelle Bidimensionalité à la Tridimensionnalité.
© Les Garçons aux Foulards |
Présenté ainsi, cela pourrait intriguer. Cependant, lorsque l’on comprend que le graffiti, de par son essence repose sur « un dessin » en deux dimensions réalisé sur une surface souvent lisse (mur, parking, métro, etc.), l’idée de transposer cette forme d’art dans une nouvelle dimension est réellement novatrice.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Ainsi, le graffiti s’épaissit et devient volume sous la forme d’incroyables sculptures alliant plexiglas, bois, aluminium et acier. Chaque trait de bombe de peinture est ici remplacé par une épaisseur de matière, soudées entre elles par de légères visses de facture industrielle, la sculpture devient légère et la couleur devient lumière. Arabesques Street tridimensionnelles, les sculptures de JonOne, sont toujours esthétiquement signées d’une flèche, devenue au fil des ans sa signature stylistique. Le nom enfin, de l’artiste, est quant à lui, finement gravé dans la transparence du plexiglas.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
En parallèle de cette série de « graff’ sculptures » mises en avant par la Galerie Rabouan Moussion, se trouve une autre partie du travail de JonOne sur l’exploration de la matière et du volume.
Immense sculpture représentant l’iconique flèche, composée d’une série de pièces plates en bois superposées, peintes à la méthode Dripping.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Imposant panneau de marqueterie « street » composé de différentes essences de bois.
Cube jouant sur les reflets et la distorsion géométrique et visuelle.
Toiles en trompe l’œil alliant peinture et collages.
© Les Garçons aux Foulards |
Ou encore Tryptique composé de tableaux tridimensionnels alliant miroirs, peinture, collage et effet de transparence et de volume.
© Les Garçons aux Foulards |
© Les Garçons aux Foulards |
Dans chacune de ses nouvelles œuvres, les différentes « strates » servent à occuper l'espace à trois dimensions, à isoler les formes individuelles ; soulignant leur énergie tout en les mélangeant à d'autres formes pour créer des superpositions de gestes et de mouvements qui paraissent s’en échapper. Energie qui n’est que le reflet de la ville et l’action de l’homme par laquelle elle est crée.
L’évolution de JonOne en tant qu'artiste contemporain est claire, et il est au début de son exploration de la Trois Dimension ; chaque expérience dans ces nouveaux domaines remettant simultanément en question sa pratique créative et les associations faites dans son travail. Chacune de ces œuvres ayant pour objectif de faire ressentir au public, pour reprendre ses mots : « de l'excitation et de l'inattendu».
L’élégant et cosmopolite magazine Air France ne s’y est d’ailleurs pas trompé et a confié à JonOne la couverture de son numéro de décembre. Un artiste à découvrir ou à redécouvrir, rapidement, l’exposition parisienne se termine en effet, dans une petite dizaine de jours, alors vite, très vite, direction la rue Vieille du Temple !
Dernier détail, à titre indicatif de la cote ascendante du Street Art, pour celles et ceux qui souhaiteraient par avance acquérir l’une de ses œuvres (et vous auriez d’ailleurs parfaitement raison), il faudra compter autour des 30 000 euros pour l’un de ses grands formats. Mais comme on dit… « Quand on aime, … »
A.
JonOne – The City Breathes…
Jusqu'au 12 Janvier 2012
Vu, en décembre, belle découverte.Ici joliment contée..
RépondreSupprimersuper beau, et l'idée de mettre en volume des graff est une excellente idée ça plairait à mon meilleur ami ça je crois
RépondreSupprimer@ Irvine : Jolie découverte et jolie journée tout court dans mon souvenir! ;-)
RépondreSupprimer@ Miss B: Bon, et bien tu sais ce qu'il te reste à faire chère Sandrine, tout d'abord tu forwardes le lien de l'article à ton meilleur ami! Ensuite tu sais quoi lui offrir pour son anniversaire! Bon... une petite collecte entre amis et c'est vite arrivé 30 000 euros!.... ;-)