lundi 5 mars 2012

Cédric Charlier, Guy Laroche, Dries Van Noten, Ann Demeuleumester, Anthony Vaccarello – Premiers coups de cœur de ce début de Fashion Week !


Voici déjà quelques jours que la Fashion Week Parisienne a débuté, enchainant les défilés et les présentations de collection à un rythme quasi effréné, et déjà, il est possible de dire (à quelques exceptions près, que nous aborderons dans un futur article, il en va de soi) que cette saison sera sans conteste un grand cru Mode ! Effet indéniable d’une certaine crise tonitruée par les médias, le style se radicalise. Fini l’époque des fioritures et des excès inutiles, les créateurs vont désormais à l’essentiel, s’imprégnant des changements et des codes de nos sociétés en les sublimant à grand coup de cuir et d’or pour cet hiver. Car si « crise » il y a, si épure des lignes il y a et si enfin, radicalisation du style il y a, rares ont été les designers à faire la moindre concession, la moindre économie en terme de matière. Bien au contraire, riches brocarts, cuirs, fourrures, sequins brodés et soies imprimées ont rarement été aussi souvent présents dans les défilés parisiens, sans pour autant tomber dans l’excès et le baroque. Toujours passionnés, et toujours en alerte, nous avons eu la chance d’assister à quelques uns de ces défilés, alors tour d’horizon de nos cinq premiers véritables coups de cœur mode de ce début de Fashion Week !  


Débutant le grand bal des collections, le très attendu premier défilé en propre du créateur Cédric Charlier. Nous vous en parlions en janvier, après un départ précipité et inattendu de la direction artistique de la maison Cacharel pour laquelle il officiait avec succès depuis plusieurs saisons, Cédric Charlier, avec l’aide du groupe italien Aeffe, a décidé de lancer sa marque éponyme. Défilé parmi les plus encensé par la presse internationale, plus épure et plus sobre que jamais ; Cédric Charlier y propose sa définition du style et de l’élégance. Incontestablement radicale, la silhouette est forte, les robes bustiers en soie aux reflets quasi métalliques ont du caractère, les corps s’habillent de draps de laines et de cuirs laqués,  les matières s’associent sur un même vêtement, les couleurs se marient dans des nuances de marine, de noir et de lie de vin, et l’imprimé, cher au créateur, ici unique, se fait Arty ! Et c’est une véritable leçon de style à laquelle nous assistons ; celle d’une garde robe contemporaine, indéniablement luxueuse, aux détails de coupes omniprésents ayant l’élégance de ne pas être cependant trop imposant. Un grand bravo à vous Mr Charlier pour ce premier opus joué si joliment en solo. 

Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12
Cédric Charlier FW/12


La belle surprise de cette saison est venue de la maison Guy Laroche et de son Directeur artistique, Marcel Marongiu, pour laquelle il dessine les collections depuis près de 5 ans. Sobriété incroyable des coupes, dégradés de gris cendres chicissimes, dualité du noir très profond, parfois rehaussé de prune, traité en aplat sur des broquarts laqués, des velours intenses, des cuirs d’agneau plongé ou encore des voiles de mousseline aériens, et de la couleur or présente dans l’ensemble de la collection sous forme de mailles lurex, de riches épaisseurs de paillettes à la densité incroyable, traitées comme de la fourrure, Marcel Marongiu propose pour cet hiver la vision d’un certain luxe absolu, sans jamais tomber dans les clichés empesés d’une certaine Couture. Et quand enfin, le défilé se termine par des modèles inspirés du travail graphique du photographe Aitor Ortiz,  cela donne un final de robes cocktails, robes du soir et de combinaisons en velours noir rebrodées d’or de façon partielle ou plus intense : en un mot époustouflant !

Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12
Guy Laroche FW/12


Une fois de plus, le défilé Dries Van Noten fut une invitation au voyage. Passionné des cultures et des folklores de l’Afrique, de l’Europe de l’Est et de l’Asie, le créateur belge a cette fois-ci posé ses amarres au pays du Soleil Levant. Amoureux de la couleur et grand spécialiste de l’imprimé, Dries Van Noten s’est plongé dans les archives textiles du célèbre Victoria and Albert Museum de Londres pour revisiter certains motifs de kimonos traditionnels en d’incroyables tenues de jour et de soir. Geisha des temps modernes ou Aristocrate européenne explorant la terre nippone, la femme Dries Van Noten navigue entre une garde robe aux coupes traditionnelles fortement inspirée du vestiaire masculin, et des imprimés exclusifs, découpés, retravaillés, repositionnés afin de créer un patchwork visuel à la modernité évidente. Omniprésence d’un bleu azuréen nous faisant oublier les éventuels frimas d’un hiver prochain, celui-ci est associé ou blanc ou au noir, et souligné de motifs or imprimés ou brodés à même les draps de laines des manteaux ou des soies des robes fluides. Et quand enfin l’imprimé envahit totalement le vêtement, celui-ci, loin de tout esprit « premier degré », devient graphique, presque trompe l’œil et se réchauffe de confortables fourrures traitées sur un col de veste ou la moitié supérieure d’un manteau. Superbe ! Sans conteste, l’une des plus belle collection de la saison !

Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12
Dries Van Noten FW/12 

Toujours dans la famille des « 6 d’Anvers », la créatrice Ann Demeulemeester, propose pour l’hiver prochain un vestiaire aux accents plus « glamour’ punk » que jamais. Toute de cuir vêtu, la femme Ann Demeulemeester arpente fièrement les rues de la capitale belge chaussée de ses incroyables cuissardes en cuir, semblant ne jamais terminer une jambe et une silhouette déjà bien élancée à coup de tailleurs mini ou de robe longues en maille maxi. Hésitant entre un noir tour à tour mât ou brillant, et un violet profond, il lui arrive parfois d’associer ses deux couleurs fétiches de l’hiver prochain tout comme les matières qu’elle mixe avec bonheur. Velours ras brillant, agneau plongé, fils de soie découpés, cuir façon Poney surteinté et bien sûr mailles et draps de laine pour se protéger avec style des frimas de l’hiver Flamand. Et enfin, quoi de mieux pour parfaire ce look de guerrière urbaine qu’une coiffure aux allures d’Iroquoises des temps modernes,  de plumes, matière chère à la créatrice belge qui n’est traité pour une fois qu’en tant qu’accessoire de tête..

Ann Demeulemeester FW/12
Ann Demeulemeester FW/12
Ann Demeulemeester FW/12
Ann Demeulemeester FW/12
Ann Demeulemeester FW/12
Ann Demeulemeester FW/12


Le lauréat de l’ANDAM 2011, Anthony Vaccarello, prouve une nouvelle fois sa maitrise de la coupe avec une collection plus Femme fatale que jamais. Robe longues fendues très haut sur la cuisse ou encore robes bustiers aux découpes chirurgicales cachant savamment le centimètre de trop d’une peau déjà offerte et bien sur stilettos vertigineux, cette garde robe hyper sexualisée est cependant calmée avec des références à l’univers du tailleur masculin. Vestes d’officier, cols mao, galons ou encore détail de gabardine, les codes d’un vestiaire plus traditionnel ont été ici détournés et retransformé sur une base de satin duchesse coloris encre, plus que désirable ou sur un lamé vert brillant incroyablement matché avec des détails de cuir. Fougue et énergie d’un parti pris stylistique fort, en un seul mot, une collection électrisante !

Anthony Vaccarello FW/12
Anthony Vaccarello FW/12

Anthony Vaccarello FW/12
Anthony Vaccarello FW/12
Anthony Vaccarello FW/12
Anthony Vaccarello FW/12
Anthony Vaccarello FW/12


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